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    [Nina] Everything has a beginning | CLOSED par Nina Andersen Jeu 18 Fév 2016, 21:09
    Nina Andersen
    Nina Andersen
    Briseuse de Mythes







    Sommaire de Nina
    Nina Adrielle Andersen
    (Électro)magnétisme / Électricité / Runes asgardiennes  21 ans – Æternitas
    [Aguerrie] ► [S]
    À la découverte du monde et d'elle-même, Nina n'est pas privée d'aventures. Cette jeune femme peu loquace et pas franchement accessible se perd dans la vie à la recherche de sa voie, son sens, ses objectifs. Elle, qui semble si assurée, réalise que le trône sur lequel elle est assise depuis toujours ne tient que par chance.



    Code par Leah




    Inventaire


    Armes et armures:

    Consommables:

    Autres objets importants:

    Argent:
    Code par Leah




    Fiche de sorts


    Magnétisme:

    Électricité:

    Électromagnétisme:

    Runes asgardiennes:
    Code par Leah




    Timeline
    Arc


    1

    Arc


    2

    Arc


    3

    Arc


    4

    Code par Leah









    Fiche de liens
    Mugetsu est le maître de sa guilde. Encore il y a peu, elle ne savait pas trop comment le considérer. Mais le soutien qu’il lui a apporté lui a ouvert les yeux et il est parvenu à se faire une place dans la maigre liste des gens en qui elle a confiance.
    Dirk, Nain forgeron de son état, est considéré par Nina comme son père même s’il n’est qu’adoptif. Il s’agit par ailleurs de la personne en qui Nina a le plus confiance, selon la définition qu’elle en a.
    Liesel est un camarade de guilde avec lequel Nina a participé à une unique mission. Mais quelle mission. Elle ne peut plus le regarder en face sans y repenser, depuis.
    Apparemment, c'est à peu près réciproque. Mais... Bon. Elle voit bien que ce n'est pas un mauvais bougre.

    « Mais c’est qui ce zouf ?! » Zélos est un homme haut en couleurs, tout particulièrement irritantes aux yeux de Nina... quoique. Depuis qu'elle est devenue sa compagnonne de route pour la quête du Hvergelmir, elle admet qu'il n'est pas si insupportable que cela. Elle a même appris à l'apprécier... Au point de refuser de le perdre.
    Quitte à y laisser la vie, sur un coup de tête qui en dit bien plus long qu'elle le pense.
    Hendrik, demi-Démon, taquin et à la morale parfois particulière, a été libéré de sa cryostase presque deux fois séculaire. Mage puissant de l’électromagnétisme, il est devenu le mentor de Nina.
    Nom et description du lien

    Code par Leah




    Familier
    Igni
    Élémentaire de feu - 84 ans (c'est un enfant) - Magie de la combustion
    [Novice] ► [Confirmé]
    Cri : "Puiii !"

    Capacité spéciale :

    ♦ Étouffement Gluant : Igni recouvre de son corps gluant l'intégralité du visage de l'ennemi pour l'empêcher de respirer.

    Skills :

    ♦ Flammèche : Igni peut prendre la forme d'une flammèche et brûler les adversaire avec son corps ardent.

    ♦ Pshiii : Igni crache une giclée de matière gluante brûlante sur le visage des méchants.

    Code par Leah

    Revenir en haut Aller en bas

    [Entraînement 1] Rattraper le temps perdu  par Nina Andersen Jeu 18 Fév 2016, 21:17
    Nina Andersen
    Nina Andersen
    Briseuse de Mythes








    Le livre à la couverture de cuir frappa le sol de la bibliothèque Ouest alors que je m'écroulai sur les pavés. Je venais de terminer l'ouvrage mais il était alors... six heures quarante-six du matin si j'en croyais ma montre à gousset, plongée à moitié dans la pénombre. Je n'eus qu'un effort à faire pour confirmer ma lecture, et ce fut de tendre mon bras de manière à faire baigner l'objet dans un filet de lumière aurorale. Passant par là, la lumière de la lune m'avait servi à lire tout au long de cette nuit, à partir du moment où ma bougie s'était éteinte et que j'avais été trop feignante pour trouver un moyen de la rallumer.
    J'étais allongée dans une posture qui aurait pu être confortable si la matière sur laquelle je me trouvais n'était pas aussi solide. Je n'avais pas pour habitude de dormir à-même le sol mais là, après une nuit presque blanche la veille déjà, tout mon être était trop éreinté pour s'octroyer le luxe de courir à mon matelas. Et pourtant, ce n'était pas l'envie qui m'en manquait.

    J'avais passé autant de temps à parcourir les pages de ce livre à la couverture de cuir. À vrai dire, j'avais commencé aussitôt revenue de Rinnovo. Ayant trouvé le moyen de me motiver à m'entraîner, je m'étais dit qu'il me fallait encore acquérir des connaissances théoriques. Et j'avais trouvé ce livre, au plus profond de la bibliothèque Ouest. Il s'agissait d'un roman, un roman d'aventure mêlé à de l'action. L'héroïne de cette histoire était une jeune femme pleine de fougue. Elle menait une vie d'étudiante en magie, son quotidien était tout ce que l'on faisait de plus commun... Du moins jusqu'au jour où elle se retrouva mêlée à une affaire de meurtre. Et elle ne pouvait pas y être mieux mêlée, car la personne qui avait appuyé sur la gâchette sous ses yeux n'était autre que son meilleur ami. Celui-ci faisait partie d'un groupe d'assassins réputé de la capitale, et l'ultimatum qui s'imposa à cette jeune femme fut le choix de suivre son ami et devenir assassin, ou bien être tuée de ses propres mains comme elle en savait trop.
    Tout au long de l'histoire, en deux tomes, on suit son parcours au sein du groupe. Le narrateur, externe, nous peint son évolution. Il fait un croquis détaillé des nuits blanches qu'elle passe à douter, à avoir peur du chemin qu'elle a été obligée d'emprunter. Puis, il passe à l'application de la couleur : le pinceau est tremblant mais le trait devient de plus en plus net au fur et à mesure que la vie d'assassin s'impose à elle ; il ajoute de plus en plus de détails alors qu'elle s'entraîne dur pour assumer son nouveau rôle. Elle s'y découvre même un talent.

    Alors non, il ne s'agissait pas là le moins du monde d'un ouvrage documentaire, pas même d'un guide d'entraînement à proprement parler. Cependant, je m'étais reconnue dans la trame de fond du parcours de cette fille. Oh, je n'irais pas jusqu'à dire que nous étions semblables, car beaucoup de choses nous distinguaient !
    Mais ce que je cherchais n'était pas un cours. C'était de l'inspiration. Finalement, un entraînement n'est pas si différent d'une broderie : si l'on ne sait pas dans quoi l'on se lance, alors notre motif ne sera pas tangible, nous aurons l'impression d'avoir fait tout cela pour rien et finalement, nous n'irons pas au bout de notre projet car même un fil ne le tiendra pas.

    Et l'inspiration, je l'avais trouvée au fil de ma lecture.
    Je décidai après une grande bouffée d'air de finalement me lever de ce matelas rocheux bien peu favorable à l'intégrité de ma colonne vertébrale. À pas lents et fatigués, je pris le long chemin qui me séparait du dortoir. Mes paupières étaient lourdes et j'avais un peu froid.

    * * *

    Quel réveil difficile... Finalement, je ne savais pas si j'avais réellement bien fait de ne presque pas dormir ces deux derniers jours. Mais soit, je lisais lentement... Bah, qu'importait. Quand bien même j'eus peu dormi, je me devais de m'entraîner, que mon sacrifice de sommeil n'ait pas été vain.
    Je pris seulement le temps de me préparer et d'aller prendre mon petit déjeuner. Durant celui-ci, je me mis réfléchir à mon inutilité dernière. Quelle honte, je vous jure... Je n'avais presque rien fait depuis mon entrée à la guilde, c'en était lamentable... Je me décevais moi-même avant quiconque, il était donc temps de remédier à cela. Et puis... j'avais des recherches à entamer.

    Mes pas foulaient, quelques minutes après, le sol de roche de la salle du Simulacre qui ne m'avait pas beaucoup vue. Je pris un instant pour réfléchir à l'environnement parfait pour mettre en pratique l'idée d'entraînement qui avait fleuri dans mon esprit. Une fois la réponse claire, j'en fis part à Sirius.

    « J'aimerais une salle plus longue que large, avec une réserve d'armes tranchantes et de balles de métal de tailles différentes s'il te plaît. Qu'importent les couleurs et la décoration ceci dit, je laisse parler ton âme d'artiste, précisai-je en affichant un léger sourire. La seule chose qu'il me faudrait est un appareil magique qui pourrait me donner la puissance de mes lancers sur une échelle de neuf mille neuf cents quatre-vingt-dix-neuf, et... Oh, pardon, peut-être suis-je trop gourmande...
    Pas d'inquiétude, ce genre de machine n'est pas difficile à mettre au point, pour ne pas dire un jeu d'enfant. Il ne s'agit-là que d'un capteur de puissance et d'un écran à lacrymas liquides.
    Alors tant mieux ! »

    Je le remerciai et fermai les yeux pour me les frotter en bâillant. En les rouvrant, j'avais tout autour de moi la représentation presque exacte que je me faisais de cette pièce d'entraînement. À ma gauche, dans des caisses de bois séparées, se trouvaient des balles de fer parfaitement « neuves », et à ma droite étaient disposées les lames – beaucoup de dagues pour quelques épées courtes et fines. En face de moi, à une distance estimée d'une trentaine de mètres, se trouvait le fameux appareil. Constitué simplement d'une armature et d'une paroi me semblant, de ma position, assez dure, il était somme toute relativement discret. La seule chose qui avait l'air vraiment magique était l'écran violet à lacrymas liquides flottant dans le coin supérieur droit.

    « C'est parfait. »


    Mon bras tendu attira une sphère de métal au creux de ma main gauche. Je la ramenai devant moi, à quelques centimètres de ma poitrine, et ma main droite se posa dessus quelques secondes, avant que je recule chacune d'elles pour laisser la balle comme en lévitation. Sans me concentrer davantage, mes mains passèrent derrière l'objet, en croix. Au moment même où je fronçai les sourcils, la balle fusa droit sur la machine au-devant. J'en attirai une autre à moi en regardant le score de puissance : 511. Mon regard se fit ferme.

    « Sirius ? Lancée sur un crâne humain, quels seraient les dégâts ?
    Balle de cinq cents grammes, aucun effet constaté, lancée sur un axe de +2° par rapport à l'axe horizontal préconisé pour ce genre de tir. À cette puissance, cela étourdirait un humain normal sans forcément l'assommer, mais contre un mage un tant soit peu confirmé, cela ne lui causerait qu'une bosse... du moins s'il n'esquive pas la balle avant, ce qui me semble peu probable. »

    Je serrai les dents. J'avais été mauvaise sur toute la ligne et maintenant j'en payais le prix. Soit. La balle que je tenais entre mes mains était identique à la précédente. Je réitérai les mêmes gestes, et plaçai finalement mes paumes en croix derrière, préparant mon tir via l'inversion du champ magnétique quand...

    « Nina ! »

    je sursautai et lâchai tout, dont la balle de fer qui chuta et rebondit sur mon pied.

    « Aïe ! lâchai-je avec disgrâce. Qu'est-ce qui te prend, Sirius ?
    Arrête donc de penser à tes échecs et ton taux d'activité digne du livre des records des membres de guilde les plus inactifs, sans parler des trois kilos que tu as pris depuis ton arrivée ici et plus particulièrement depuis que tu as marqué ton territoire à la bibliothèque Ouest. Pour preuve ce graphique. (Un hologramme fut projeté devant les yeux de Nina, présentant un diagramme en camembert et des colonnes de données variées) Tu manques tellement d'exercice que ton taux endurance a diminué de quatre points depuis ton intégration. Ai-je omis de préciser que ton cycle de sommeil est complètement déréglé au détriment de tes réflexes et tes défenses immunitaires ? Aussi... »

    Nina.:


    Alors là... Comment décrire le sentiment qui m'animait tout le long de la tirade de Sirius... ? Disons que malgré l'entière véracité de ses propos ma fierté s'était...

    Ma fierté s'était retrouvée dans un état similaire à celui de ce moustique frappé sans préavis par une tapette après une course-poursuite sans foi ni loi, quand bien même il aurait indubitablement cherché sa sentence.

    « Mais pour en venir au fait, arrête de penser à tout ça et concentre-toi. Tu tremblais comme une feuille morte.
    J'apprécie ce conseil, Sirius. J'apprécie. »


    Je soupirai avant de récupérer la balle de fer. Me concentrer, hein...
    Une fois de plus, je plaçai mes mains incurvées autour de la balle qui flottait, un peu derrière. Cependant, cette fois, je me concentrai réellement afin de focaliser un champ magnétique sous-jacent entre mes paumes. À cela s'ajoutèrent des aeternanos. Je tirai alors la balle plus près de ma poitrine, faisant face une certaine résistance escomptée, comme si un large ressort se trouvait entre les deux.
    L'espace d'un instant, je sentis mes bras frémir de nouveau, et ma tête bourdonna, comme si les champs magnétiques concentrés devant moi s'affolaient, la balle tremblait... Alors j'expirai profondément... et lâchai tout.
    Quand j'ouvris les yeux quelques secondes après, ils se posèrent sur l'écran lacryma au loin. Un sourire inqualifiable, entre le rictus et la bouille d'un enfant qui découvre ses cadeaux de Noël, étira mes lèvres à la vue du nombre à quatre chiffres qui était affiché.

    « 3018, soit un lancer près de six fois plus puissant que le précédent. »

    Une goutte de sueur perla à mon front alors je me hâtai de l'essuyer. Vu de loin, on n'aurait peut-être pas dit mais... cela m'
    avait relativement fatiguée. Il était vrai que je manquais cruellement d'exercice... Mais voyant ma réussite, l'envie de continuer me prit, continuer encore et encore jusqu'à tomber de fatigue à cause de mon manque de sommeil des derniers jours !
    Alors je relançai une autre balle, encore une fois identique. Concentration, focalisation, aeternanos, tir... Pour 2734 points seulement.

    « La chance du débutant, hein... C'est ce que nous allons voir, fichues balles... ! » maugréai-je avec un sourire en coin, de manière peu féminine.

    Mais qu'importait que je sois alors féminine ! Je m'y repris une fois, puis deux, puis trois ! Même si aucun lancer n'était aussi puissant que le premier. Sans rire... Je n'avais pas ressenti une telle adrénaline depuis... quatre ans.
    Alors je continuai mes lancers, enchaînant le troisième qui venait donc d'afficher 3009 avec le quatrième à 2983, puis le cinquième...

    … qui ne fit que 1739, et je tombai à genoux sur le sol, toute tremblante et haletante. Je n'étais là que depuis une heure mais Sirius m'apostropha pour que je quitte la salle du Simulacre et aille recharger mes batteries. En effet, j'avais trop tiré sur mes ressources dans le feu de l'action, trop excitée de constater la réussite de mon entreprise. J'acquiesçai doucement et me relevai à la même vitesse. Je n'allais définitivement pas cracher sur une occasion de manger et dormir, étant donné que ce coup-ci, j'avais réellement mérité ces plaisirs.

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    Re: [Nina] Everything has a beginning | CLOSED par Raziel Jeu 18 Fév 2016, 21:17
    Raziel
    Raziel
    Mage
    https://humanitas.forumsrpg.com







    Le temps de faire la correction, je donne le grade :

    S+

    Motif : descriptions d'une très grande qualité, tant sur le plan des décors que sur le plan psychologique.

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    Re: [Nina] Everything has a beginning | CLOSED par Raziel Jeu 18 Fév 2016, 21:18
    Raziel
    Raziel
    Mage
    https://humanitas.forumsrpg.com







    Voici la correction :

    - Tu obtiens, de base, 970 points.
    - Le grade S+ t'octroie 500 points.
    - Le bonus perfection ne s'applique pas (il y a vraiment de toutes petites fautes, mais elles existent).
    - Pas d'amputation du score.
    - Au niveau du bonus de cohérence : rien à redire, on reste sur 70 points.
    - Originalité : utiliser le MPF pour l'entraînement, même si c'est pas "original", tu es la première à le faire, donc 50 points quand même.
    - Rédaction : tablons sur 85 points ?
    - Syntaxe : il y a vraiment du très beau texte, quelques maladresses persistent, mais ça mérite 180 points.
    - Humour : pardonne Sirius, il a bon coeur... 225 points.
    - Histoire : une grande évolution psychologique du personnage mérite 300 points.

    TOTAL : 970 + 500 + 70 + 50 + 85 + 180 + 225 + 300 = 2 380 points !

    Mes félicitations !

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    [Entraînement 3] Archéologie de bureau (ft. Raziel) par Nina Andersen Mar 26 Avr 2016, 00:58
    Nina Andersen
    Nina Andersen
    Briseuse de Mythes







    Disclaimer:




    Le lendemain de mon retour à la guilde, j’avais quelques petites choses à régler. Oh, rien de grave ou particulièrement fastidieux. Je n’aimais juste pas vraiment cette tâche ménagère, si l’on pouvait appeler cela ainsi.

    La lessive.

    Parce qu’il n’y avait rien à faire sinon poser son linge devant la porte ? Oui, en quelque sorte. Nul besoin d’apporter un livre pour le dévorer le temps que le cycle se soit achevé : on n’avait rien. À. Faire. C’était la tâche ménagère la plus ennuyeuse de tous les temps. La vaisselle étant la plus écœurante, la poussière la plus… Aaah, rien que d’y penser, j’en éternuais !
    Mais soit… Après avoir déposé mon panier à la laverie, j’étais retournée dans ma chambre. Assise sur mon lit, je me mis à lustrer mon nouveau couteau avec attention. Une fois que ce fût fait, je dus le ranger dans ma pochette, avec ses confrères couteaux.

    Aaaah, cette pochette… Cette satanée pochette… D’une laideur, mais d’une laideur ! Je pensai « Mais pourquoi diable n’en ai-je jamais acheté d’autre ? ». Mais la réponse était simple ma petite Nina, haha, que croyais-tu ! Parce que tu ne faisais pas de missions et que tu n’avais presque pas d’argent !

    « Huhuhuhuhu… ! »


    * * *




    « Mais j’y pense. » murmurai-je un peu malgré moi.

    N’avais-je pas eu connaissance d’une magie dimensionnelle de stockage ? Tout se façonna alors dans ma tête, clair, limpide, comme de l’eau de roche comme on dit ! Et puis… Il me semblait assurément que j’avais bien travaillé dernièrement. Ne méritais-je pas une petite récompense ? Je ris doucement et me levai.

    Je l’aimais bien, finalement, cette vie – et j’étais d’une humeur particulièrement bonne ce jour-là, ce qui ne manquait pas de m’étonner quand j’y songeais.


    * * *




    Et me voilà devant le bureau du Maître. Décidément, cela arrivait souvent depuis quelque temps.

    … Depuis que j’avais commencé à m’investir, à vrai dire.

    Je frappai donc à la porte, attendant une réponse.

    « Entrez ! »

    Le ton était clair, la voix était calme : le Maître était de bonne humeur. Tout le monde était de bonne humeur. J’en vomirais presque, huhu. Sans plus de plaisanteries, j’entrai dans la pièce et rejoins le bureau du Maître après un long pèlerinage le long de l’escalier en colimaçon central. Pourquoi tant de haine, Maître, pourquoi tant de haine ? Même bureau, toujours dans le même état selon les lois de la paperasse. Grandiose. Mais trêve de pensées intempestives : je lui fis part de ma demande aussitôt qu’il me permit de m’asseoir.

    « C’est bien simple, je viens vous voir dans l’espoir que vous accédiez à ma requête. Voilà, l’idée vient de me venir il y a peu. Très peu. Ainsi je vous demande s’il serait possible que vous m’accordiez une dimension de stockage, aussi restreinte soit-elle, afin de me… oui, disons-le comme ça, de me faciliter la vie avec mes couteaux. »

    Mugetsu me regarda, avec un sourire aux coins des lèvres.

    « Tout d’abord, je tiens à t’informer que j’accèderai à ta requête, mais à plusieurs conditions : la première est facile à remplir, il s’agit simplement de m’écouter pendant que je te donnerai les informations relatives à l’emploi d’un tel artefact. Deuxièmement, c’est un salaire, et si tout travail mérite salaire, la réciproque est vraie également : je ne confie pas ce genre d’objet de pouvoir à n’importe qui sur le motif qu’il est membre de ma guilde. À ce jour, je ne recense qu’une poignée de personnes – tu pourras d’ailleurs les compter sur tes dix doigts – qui disposent de cette magie par mon biais. Troisièmement, et dernièrement, cette dimension ne doit JAMAIS servir à stocker un être vivant. Il existe des dimensions spéciales pour cela, mais dans celle-ci… Il serait tout simplement plongé dans le vide spatial… Tu ne voudrais pas plonger un choupi-mignon-petit hamster dans le vide spatial, Nina ? » conclut-il en penchant la tête à quatre-vingt-dix degrés sur la droite, en me fixant avec un regard assez… Fou ?

    L’ensemble s’estompa aussi vite que sa folie lui était parvenue : une fraction de seconde et son air de sérieux absolu parcourait à nouveau son faciès.

    « Eh bien, respecter la première consigne ne me semble pas très compliqué ! Quant à la troisième, vous faites bien de me le dire... »

    Je ne pus m’empêcher d’imaginer, muant mon visage dans une éphémère expression craintive et douloureuse, un adorable petit hamster, me demandant de l’aide, les larmes dans ses petits yeux tout ronds et… AH ! Je secouai ma tête.

    « Mais je la respecterai. Quant à la seconde, je me sens apte à accepter n’importe quel travail qui soit dans mes cordes si cela peut me permettre de toucher ce salaire, Maître. Qu’en est-il donc ?
    — Oh, rien de bien méchant en soi, mais suffisant pour que je puisse juger de ta fiabilité. Il s’agit de m’aider à remettre en ordre quelques pages de livres anciens dans leurs reliures respectives. Rien de fondamentalement complexe, mais fastidieux et chronophage, les pages s’effritant si l’on appuie trop fortement dessus. Partante ?
    — Eh bien, si ce n’est que cela, je ne vois pas pourquoi je refuserais ! S’il ne s’agit que de lire, car j’imagine que rien n’est numéroté puisque cela serait trop facile – je me trompe ? – je devrais y parvenir.
    — Tu es dans le vrai : les pages ne sont en effet pas numérotées, mais, le problème est surtout que la plupart des livres anciens sont écrits en runique… Sais-tu lire le runique, Nina ?
    — … Eh bien… J’apprendrai ?
    — Je vois… Je demanderai à Sirius de te donner des cours, ça peut toujours servir, notamment pour briser un enchantement de mage noir… Pour l’heure… Sirius, ouvre la troisième colonne et téléporte son contenu sur mon bureau s’il te plaît. »


    Une colonne noir d’encre sortit du sol, en plus de toutes celles qui soutenaient déjà la structure, et une encoche de la taille d’une tête se forma dedans, avant qu’un livre en sortisse et qu’il s’envolât sur mes genoux.

    « Voici le plus précieux glossaire linguistique de ma collection, d’où son emplacement dans l’une des dix colonnes les plus sécurisées, bien entendu. Il s’agit d’un dictionnaire et il est enchanté : lis une page comportant ne serait-ce qu’un seul mot runique échappant à ta compréhension et, instantanément, sur une page vierge, il t’inscrira sa plus exhaustive translittération. Je suppose qu’avec cela, tu pourras, sans aucun doute, être bien plus efficace. »

    Je pris dans mes mains, précautionneusement, le dictionnaire. Je ne pouvais plus arrêter de le fixer, je sentais qu’un sourire quelque peu idiot se formait sur mon visage mais je ne pouvais pas l’effacer. Il fallait que je me canalise, que j’emprisonne cette émotion au fond de moi. J’avais une image à préserver que diable… En privé ce genre de réaction Nina, en privé…

    « Je vous remercie infiniment, Maître ! Je n’ai jamais eu l’occasion d’apprendre une langue comme celle-ci, je vous remercie vraiment ! Où sont les tomes, que je m’en occupe ? J’y passerai des jours, des nuits s’il le faut ! »

    … Et puis zut. Que cet immense sourire prenne place sur mon visage s’il le souhaitait : tant que je pouvais apprendre une langue et lire des livres, d’autant plus si une récompense m’attendait patiemment à la fin, qu’importait que je doive accumuler les nuits blanches !

    Ah, il était indubitable que ce jour-là, j’étais de si bonne humeur que je ne me reconnaissais même pas…

    Mugetsu se leva de son bureau, dans une reculade de chaise rapide, mais totalement silencieuse :

    « Magie aérienne, ma chaise est à deux millimètres au-dessus du sol. Bref, les livres que nous devons mettre en ordre sont dans la bibliothèque principale, tout simplement. Ils sont sur les plus hautes étagères et ont donc sans doute un peu pris la poussière, mais passons. Allons-y. »

    Mugetsu me tendit sa main et je m’en saisis. L’instant suivant, nous étions au quatrième étage de la Haute-Tour, prêts à en découdre avec ces documents anciens.

    « C’est parti ! »




    Il frappa dans ses mains et, soulevant des moutons de poussière, un bon millier de pages parcheminées s’envola à travers les couloirs de l’étage pour venir s’étaler sur la table située devant nous, sur laquelle étaient également disposées des reliures à moitié détruites.

    « Pour reconstituer ces ouvrages, je m’en occuperai personnellement ensuite. Contente-toi de remettre les pages dans le bon livre, dans le bon ordre. Je prends la moitié droite du plan de travail, j’y ai disposé les pages dont je sais qu’elles parlent de magies très complexes, qui te carboniseraient les yeux si tu venais à les lire sans en comprendre le plus total contenu… C’est assez inconvenant quand ça arrive. Pas irréparable, mais un nerf optique est long à reconstruire, même avec de bonnes connaissances médicales.
    — Hm, bien… Ma foi, je vous laisse faire. Je vais me faire un plaisir de déchiffrer ces pages… » ricanai-je silencieusement.


    J’ordonnai alors un petit paquet de pages entre mes mains. Je comptais dans un premier temps les distinguer un minimum par la typographie. C’était plus délicat de le faire à partir de runes, mais je fis un premier tri tout de même. Au final, j’avais isolé en peu de temps une quinzaine de tas de pages. Alors j’ouvris le livre que m’avait confié le Maître et commençai à étudier les runes qui se présentaient dans les premières pages, à m’intéresser à la manière dont elles étaient tracées pour, en observant un peu, affiner mon tri. Il y en avait vingt quatre au total et la transposition dans notre alphabet était écrite à droite pour chacune. Cela ne m’aidait cependant en aucun cas à comprendre leur sens, mais c’était autre chose.

    C’était là qu’intervenait la part la plus intéressante du dictionnaire ! J’avais tenu à passer un certain temps à apprendre par coeur la lecture phonétique des idéogrammes – je regrettais tout de même de ne pas avoir pris mes lunettes… Mais cela s’était avéré bien utile : je pus ainsi lire à l’ouvrage, aussi étrange soit la sensation d’interagir vocalement avec un livre, les pages mystérieuses. Je tins à recopier l’entièreté de ce que je traduisais, runes comme alphabet commun, respectivement sur les pages de gauche et de droite d’un livre vierge que je conserverais. Comme le silence se faisait long, je jetai un oeil au Maître sans déborder par mégarde sur un des parchemins défendus. Il travaillait calmement et j’admirais quelque part son érudition car cela semblait si aisé pour lui, en comparaison de moi... Je songeai un instant que je n’avais jamais eu la chance d’étudier dans une école.

    Rien de bien intéressant dans les premiers tas considérés. Les cinq premiers portaient sur des sujets totalement inintéressants à mon goût, mais une chose m’avait tout de même rassurée, et quelque peu fait savoir que mon intuition ne m’avait pas trompée lors du tri, c’était le fait que mes tas paraissaient comporter pour la grande majorité les pages d’un même livre ! Je continuai sans prononcer d’autres mots que ceux écrits sur les parchemins et sans effectuer d’autres geste que les mouvements maintenant machinaux du tri et de l’écriture. J’avançais beaucoup plus vite que je l’avais prévu et c’était une très bonne chose car, ainsi, je me sentais utile et j’avais l’impression de réussir ce qu’on m’avait fait entreprendre. Un certain temps après, il ne me restait que deux ou trois tas à réorganiser. Le plus gros avait été fait, donc je ne me faisais plus aucun souci. Les runes, leur graphie et leur prononciation m’étaient devenues beaucoup plus familières, cependant je me demandais bien si j’aurais été capable d’aller aussi vite, aussi loin, sans l’aide du dictionnaire. J’espérais pouvoir le garder en ma possession un peu…

    « Maître ? Pourriez-vous me prêter ce dictionnaire quelques temps, même après cette séance de rangement libraire ? Ou peut-être est-ce trop demander compte tenu du fait qu’il vous est précieux… ?
    — Il est précieux pour tout linguiste, or, jusqu’à preuve du contraire, j’étais le seul dans cette guilde. Alors, non ce n’est pas trop, car je trouve qu’il est fort intéressant de te le prêter pour t’initier à cet art. Je te le laisserai pendant le temps nécessaire. Mais ne l’abîme pas trop, s’il te plaît.
    — J’en prendrai grand soin ! Merci beaucoup. »


    Je lisais beaucoup durant mon temps libre, c’était vrai. Très vrai. Mais il était tout aussi véridique que la plupart de ma culture littéraire n’était pas tellement celle qui ferait un jour de moi une potentielle érudite… Je ne devais m’en prendre qu’à moi-même pour avoir développé un intérêt un peu trop fort pour la fiction au détriment du savoir bien réel et parfaitement ancré à notre monde. Mais au vu des bibliothèques de cette guilde et des possibilité de voyage qu’elle m’offrait, je pensais qu’il me serait possible de palier tant d’année de baisse de régime dans la lecture instructive.

    Ah, dernier tas de feuilles qu’il me restait à organiser ! Les lettres paraissaient être tracées de manière plus moderne que sur d’autres pages que j’avais pu traiter, et le papier semblait moins usé. Il ne laissait pas l’impression que si l’on ne le prenait pas avec la plus extrême délicatesse, il se briserait et tomberait en poussière à nos pieds. Ceci dit, il devait être de moins bonne qualité, ou bien c’était l’encre car elle marquait moins bien. Il y avait des passages très peu lisibles, voire illisibles. Je remarquai la forme particulière du contenu de ces pages : visiblement, j’avais entre mes mains un journal. Intime, de bord, je n’en savais encore rien mais compte tenu des dates marquées en en-tête, cela ne pouvait pas être autre chose. C’était également la raison pour laquelle je les avais placées ensemble dans le même tas.




    0?/06/X?1?

    Onzième jour de recherches.

    Le professeur Australis commence à perdre espoir… Les recherches n’avancent plus, c’en est déprimant ! Je ne sais plus quoi faire moi-même : l’on a creusé partout où il était possible de creuser. Peut-être simplement pas assez profond… Mais nos outils et nos techniques ne sont pas suffisants ! Pas suffisants du tout !

    Et personne ne semble toujours disposé à nous aider… L’aide d’un mage serait la bienvenue mais s’il arrêtaient tous de nous rire au nez ! Bon sang… Il nous faudrait simplement une force tellurique pour creuser là où nos pioches sont impuissantes ! J’ai peut-être une idée, mais rien n’est garanti. Qui ne tente rien n’a rien ceci dit.

    ?8/06/X?1?

    J’ai finalement réussi ! Cela n’a pas été de tout repos mais j’ai finalement réussi à acquérir ce pouvoir : celui de fissurer cette roche incassable qui nous barrait le chemin. Je suis si excité à l’idée d’atteindre l’objectif du professeur, notre objectif ! Nombre d’entre nous ont abandonné en cours de route, malgré mes appels à les faire rester, mes complaintes incessantes. Peut-être avais-je participé à les faire partir, mais bon…

    Nous étions donc quatre, en comptant le professeur et moi. Nous serions donc les quatre, à partir de demain où nous retournerons à la carrière modeste que nous avions fini par créer, qui seront à l’origine de la découverte d’un nouveau métal !
    Je l’ai déjà mentionné précédemment, car après tout comment omettre ! Lorsqu’il a jadis plu de la roche sur toute l’étendue de la zone qui constitue maintenant notre carrière, personne n’a voulu croire qu’il s’agissait peut-être d’autre chose qu’une simple punition divine ou quoi que ce soit d’aussi… grotesque ! Au final, personne avant nous ne s’est depuis approché de ce secteur. Seul le professeur Australis a pris cela à coeur de sa position de chercheur en géologie et je l’en remercie profondément ! Sans lui, je ne serais pas là, sur le point de faire une découverte majeure.

    ?9/?6/??12

    Aaaah, il n’est que tôt le matin, si tôt qu’il en fit encore nuit noire ! Mais je suis venu à la carrière, seul. J’avais tellement hâte, je sautillais sur place et ne parvenais pas à dormir ! Alors je suis venu, même si je n’aurais pas dû.

    Je suis sur place en l’instant, écrivant depuis le lieu même où je m’apprête à essayer le nouveau pouvoir que j’ai acquis. Tant de travail va enfin être récompensé, j’en suis sûr, une fois que j’aurai fendu la terre suffisamment profondément pour découvrir ce qu’elle cache et pourquoi elle seule a subi la chute de pierre ! Je suis littéralement surexcité !

    Je noterai aussitôt ce que j’obtiendrai : je vais de ce pas lanc… m… .o.t !

    M.., Jo...n.. He..l.us, ser.. l. …...r d…


    La suite était illisible, complètement illisible. Les idéogrammes semblaient effacés, encore plus que sur le reste des pages. Tout ce que je venais d’écrire dans mon cahier personnel n’était pas l’intégralité des pages que j’avais triées, mais ce n’étaient que les dates – que j’avais tenu à copier malgré leur partielle lisibilité – et quelques paragraphes parfaitement nets et plus intéressants. Le reste n’était que le contenu de ce qui était, et c’était maintenant sûr, un journal de bord et le plus fin des livres que j’avais eu à trier.

    « J’aurais une dernière demande à vous faire, Maître : puis-je conserver ceci également, un petit temps ? J’aimerais me pencher plus en détails sur ce journal… son état m’intrigue, on dirait qu’il a été mâché par la nature à certains endroits.
    — Oh ? Certains documents exposés à des concentrations trop importantes d’æthernanos peuvent subir ce genre d’altérations. »


    Il prit une feuille de son propre paquet, qu’il garda tournée vers lui afin que je ne puisse lire le texte et me montra des bords complètement déchiquetés sur du papier qui faisait presque moderne.

    « Ce texte parle d’un sort de foudre absolument terrifiant. Il semble que son tissage ait infusé le papier lui-même, ce qui en a conservé la majeure partie, mais l’a lacéré par endroits, et pas que sur les bords. »

    Il passa sa main au travers d’une large fissure au beau milieu de la feuille.




    « Là. Par exemple. Toujours est-il que, si tu te lances dans une quête de métaux rares en vue de t’en servir pour ta magie, je devrais t’informer des qualités de quelques-uns des métaux les plus en vue de notre monde. Veux-tu les entendre ? »

    Percée à jour, hm.

    « Si aimablement proposé, je ne peux refuser.
    — Tout d’abord, parlons d’un métal inaccessible pour le commun des mortels, seuls quelques nodules sont dispersés à travers la planète entière et ils sont à la portée exclusive de mages puissants et purs : il s’agit du Lilium, le métal de la Déesse de l’Équilibre. Elle connaît chaque endroit où celui-ci se disperse et c’est elle qui lui donne ses propriétés finales. Or, si celui qui s’en saisit n’est pas à sa convenance, elle peut tout aussi bien décider de lui faire lâcher le morceau ou de le carboniser sur place. Sa volonté est uniquement Sienne. Pour résumer : ce n’est pas pour tout de suite. Ensuite, vient le métal qui a donné à Fiore sa suprématie sur le monde magique : le maginium, capable de conduire des câbles magique en son sein et de les alimenter avec les sources extérieures, tout en protégeant efficacement les structures en annulant les sorts qui en approchent. Un excellent métal, malheureusement, je pense que 95% des stocks sont la possession de Crocus, et plus précisément, du palais Mercurius. Par contre, deux autres métaux très rares qui seraient néanmoins susceptibles d’être redécouverts car peu connus de nos pairs, sont l’électrum et l’æthernium. Le premier est le conducteur parfait des magies créées par l’homme, telles qu’Earkype ou la magie d’Autodestruction : mon bâton, Coercens, est d’ailleurs forgé dans ce métal. Le second est son pendant le plus naturel. On ne le trouve qu’à Caelum et c’est grâce à lui que les ballons dirigeables peuvent flotter : il est capable d’auto-entretenir toute énergie magique qui lui est fournie. C’est-à-dire qu’un ballon dirigeable, en excluant les pertes, n’a théoriquement besoin que d’un seul plein de magie de la Vapeur dans toute sa carrière. Seul inconvénient : c’est un métal qui garde définitivement la magie qu’il renferme, sauf s’il est surchargé en æthernanos. Et là… Catastrophe. Les accidents explosifs liés à l’æthernium sont monnaie courante des années X-500 en Caelum. Mais c’est de loin celui qui te serait le plus utile pour tes talents magnétiques : imagine un peu… Tu possèderais des armes avec une dose de magie magnétique ayant atteint le seuil critique de charge et d’autres que tu pourrais utiliser normalement avec tes dons car non-chargées. En cas d’urgence : tu pourrais décharger l’énergie magique de ton… “couteau-grenade ?” sur tes ennemis, et ainsi récupérer un réceptacle vide, prêt pour un nouveau remplissage après le combat. Car oui, chose suprêmement utile de l’æthernium : il est inaltérable par la chaleur. Or, toutes ses explosions magiques sont vouées à être des éruptions calorifiques brutales. Seul petit problème : les mines sont jalousement gardées par Caelum, et même avec les bonnes relations du Chrysokrone avec leur Reine, je doute que je puisse t’obtenir une panoplie d’armes en æthernium… Mais bon, d’après les dernières estimations de Sirius, il reste environ 35% des gisements d’æthernium à découvrir, donc pour conclure, si tu en avais la patience, tu disposerais avec des lames en æthernium d’objets de combat fantastiques, capable, de façon versatile, de larder ou de rôtir tes ennemis ! »


    J’avais pris à une vitesse folle des notes sur toute la tirade du Maître. Je me hâtai de terminer car il s’était tu avant que je ne puisse achever mes notes. Je considérai mentalement ce qu’il venait de me faire découvrir, à savoir la présence de cette formidable matière première qui pourrait me servir. Il ne me fallut que quelques minutes supplémentaires pour réunir dans le journal les pages que j’avais triées, puis je le posai au-dessus du dictionnaire avant de placer les deux à ma gauche, pour ne pas les oublier en partant.
    Enfin, je remis correctement l’intégralité des pages des autres livres bien à leur place pour terminer par l’empilement droit des ouvrages, bien entendu du plus grand au plus petit. Je remis une mèche de cheveux derrière mon oreille et reculai légèrement ma chaise, posant mes mains sur mes cuisses et soupirai. Je jetai un œil au Maître.

    « Une bonne chose de faite, souris-je.
    — Exact. Tu as rempli ta part du contrat, je dois donc achever la mienne. Il y a donc plusieurs détails très intéressants à savoir sur mes dimensions de stockage : premièrement, la magie qu’elles consomment n’est pas la tienne, c’est celle du tissu espace-temps qu’elles ouvrent, en circuit fermé. Donc, un jour, si tu venais à te faire capturer et emprisonner avec des menottes anti-magie, n’oublie jamais que cette dimension peut te soutenir. Ensuite, elle ne peut en aucun cas servir à bloquer une attaque : tu ne peux pas l’ouvrir pour absorber une boule de feu : celle-ci exploserait dans la poche dimensionnelle, la remplirait d’énergie et détruirait tout ce que tu y avais stocké. De plus, à l’ouverture suivante : tu mourrais dans un brasier cosmique… Pas top. Seules les dimensions de combat, que je suis le seul à pouvoir contrôler, permettent ce genre de tour de passe-passe. Maintenant… »


    Une sorte de câble bleu sortit de la paume de sa main et s’entortilla en une spirale qui finit par décrire plusieurs cercles autour d’une sphère invisible.

    « Voici la ligne dimensionnelle de ta dimension de stockage. Sache, au risque de me répéter, que c’est un honneur définitif : les traîtres, j’ai pour habitude de les tuer ou de les faire tuer. Ceux qui me volent une dimension de stockage, je leur arrache leur magie à l’Argykosmos. Mais je suppose que je peux te faire confiance ? »

    Il sourit, gentiment – malgré le ton d’avertissement mortel de ses paroles –, et me tendit sa main pour que je puisse récupérer mon dû. Je restai un instant immobile, les yeux dans le vague. Bien sûr qu’il pouvait me faire confiance… pourquoi ne serait-ce pas le cas ? Je savais que je ne le trahirais pas… Mais ! Je secouai la tête de droite à gauche, relevant le visage et forçant un sourire.

    « Bien sûr. Merci beaucoup, j’en prendrai soin ! »

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    Re: [Nina] Everything has a beginning | CLOSED par Raziel Dim 26 Juin 2016, 17:21
    Raziel
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    https://humanitas.forumsrpg.com







    Je ne peux me résoudre à mettre le moindre malus, même si j'ai aidé à l'écriture : je mettrai donc un rang S à la place du S+. It's more cricket. [Nina] Everything has a beginning | CLOSED 1124116424

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    Re: [Nina] Everything has a beginning | CLOSED par Raziel Dim 26 Juin 2016, 18:06
    Raziel
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    Voici le compte-rendu détaillé de la correction :

    - il s'agissait d'un entraînement, soit un apport de 500 points minimum.

    - le rang S donne 250 points supplémentaires.

    - il y avait un total de 214 lignes, soit 2 140 points de base.

    - après contestation et relecture : c'est bon, c'est parfait !

    - la cohérence est respectée et comme le récit commence à prendre tournure, je passe à 75 points. Au prochain, je mettrai 100 si tout va bien. Et je continuerai avec 100 tant que tout ira bien !

    - pour ce qui est de l'originalité : je donne les 50 points, après tout, des éléments nouveaux ont été amenés quant à la linguisticae et la métallurgie en Humanitas, ce qui rapportera des points en histoire également.

    - l'histoire justement (notez la transition, c'est un art). Je t'attribue 300 points pour les éléments sus-cités et aussi pour les parties joliment menées sans moi.

    - au niveau du rendu, sans aucune image mais une présentation style "roman" sans bavure, je mettrai 75 points.

    - l'humour reste classique, mes penchants sadiques naturels restant omniprésents. 100 points suffiront.

    - la rédaction finalement, n'a pas été "parfaite", néanmoins elle reste extrêmement satisfaisante. Je retire 50 points par rapport à la dernière fois, pour te donner un petit coup de fouet ! 200 points, donc.

    TOTAL : 3 690 points, que j'arrondis à 3 700 !

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    Histoire ♦ Memento Mori par Nina Andersen Mar 13 Mar 2018, 02:05
    Nina Andersen
    Nina Andersen
    Briseuse de Mythes







    HISTOIRE ♦ MEMENTO MORI

      Je suis là.


    Je me suis réveillé une seule fois, il y a des jours et des jours. Jamais rendormi depuis. Je me contente de flotter, sans comprendre réellement où je suis, même si j’ai eu l’occasion, en le temps passé, d’émettre des hypothèses.

    Si un jour l’on me demande ma définition de l’âme, je ne dirais rien. J’ai la réponse, mais pas les mots pour la donner.

    Tout ce que je sais, c’est que je suis là, diffus dans la nébuleuse d’une anima étrangère. Je sens bien que je ne suis pas chez moi, que ma présence perturbe l’équilibre de mon hôte. Bien sûr, puisque je vois tout, de ma position.

    Lorsque je m’imaginais parfois en Elle, ce n’était pas dans un cadre aussi psychique, je l’avoue. Quand secrètement je désirais Son corps, ce n’était pas pour qu’on me prenne au mot.

    Mais qui puis-je blâmer ? Personne d’autre que moi. Je suis l’épicentre de cette situation, son origine, son essence.

    C’est de ma faute à moi, à moi seul. Et je dis cela en connaissance de cause, considérant le temps que j’ai eu pour méditer la question.

    Je ne nie pas tout ce que j’ai pu ressentir. La douleur, mentale et physique, que mon existence m’a infligée a bel et bien existé. Et, moi-même, j’ai pris les décisions que je pensais justes pour y remédier. Visiblement, elles étaient mauvaises de bout en bout... Mais c’est comme ça.

    J’aurais dû me rendre compte de la chance que j’avais de vivre. Et j’ai bien failli, en réalité, lorsque j’ai trouvé One Dragonfly. J’aurais réellement dû apprécier ce que cette vie m’avait offert plutôt que faire du zèle pour en obtenir plus.

    Car c’est là que j’ai tout perdu.

    Par ma faute.

    Mes poignets se souviennent de la première décision. Celle qui survient en priorité, lorsqu’on ne pèse ni le pour ni le contre, trop occupé à vouloir se débarrasser par tout moyen de ce qu’on ressent à ce moment-là. Et il n’y a pas besoin d’avoir vécu le pire pour songer à la douleur physique comme source de seul plaisir, lorsqu’on n’en ressent plus ailleurs.

    Plus je continuais à vivre, plus je m’en voulais d’avoir désiré arrêter. Mille gens croisés sur Humanitas étaient mille problèmes parfois pires que les miens. Pourtant, ces gens, je les avais croisés en vie. Ils étaient mille fois mieux que moi.

    Finalement, le simple fait d’avoir voulu mettre fin à mes jours a contribué à mon propre désamour. C’est ironique, n’est-ce pas ?  

    J’ai fini par remettre en question chacune de mes actions, de mes assertions, qui n’étaient pas assez bien. Pourtant, en dépit de ce que je pensais être des efforts pour m’élever, je restais cloué au sol. Plus je voulais penser que j’avais tout pour y arriver, plus ma faiblesse, ma réalité, me rattrapaient, me faisaient comprendre que ça ne marchait pas.

    La seule réelle décision que j’aie prise durant ma vie fut alors le Hvergelmir. Si je ne pouvais ni mourir ni changer, alors j’allais laisser le divin décider à ma place.

    C’est dans cet ultimatum que je L’ai rencontrée. Et honnêtement, je pensais qu’Elle me sauverait.

    Elle était belle, forte, sûre d’Elle.

    Contrairement aux filles ivres des bars que je visitais, Elle n’avait que faire de mes avances. Mais contrairement à ces mêmes filles, Elle se souvenait de moi à chaque fois que le destin croisait nos routes de nouveau. Avec... plus ou moins de joie. De toute manière, qui était réellement heureux de me revoir ?

    Tout du long, je me suis bien gardé de Lui faire savoir que je voulais mourir. Histoire que, s’il advenait qu’Elle fût réellement mon salut, je puisse La garder près de moi. Qu’Elle ne soit pas dépitée par ma faiblesse. Et je ne voulais pas risquer de perdre cette chance en Lui parlant de mes problèmes – comme à cette fille qui, une fois, m’avait clairement fait comprendre qu’il n’y avait que mon corps qui l’avait satisfaite.

    Elle était franche, rude parfois. Souvent, en fait. Son indifférence, Sa capacité à réagir à l’exact opposé de ce que j’aurais voulu, Ses mots blessants... J’étais heureux de Lui trouver des défauts. J’en étais d’autant plus heureux qu’Elle avait réussi à me vexer plusieurs fois.

    C’est difficile de vexer quelqu’un qui ne s’aime pas.

    Au fur et à mesure, silencieusement, Elle était devenue importante à mes yeux.

    Dans ce cas, pourquoi n’a-t-Elle pas su m’empêcher de vouloir mourir ? Pourquoi, auprès d’Elle, je n’ai pas trouvé la force dont je manquais cruellement pour me relever ? Alors même qu’Elle avait été là pour moi, alors même que je Lui avais confié mon passé cette fois-là, en prison ?

    À cause d’une seule pensée.

    « De toute façon, jamais je ne pourrai La satisfaire. Je ressens pour Elle ce qu’Elle ne ressentira jamais pour moi. Je sais comment ça marche. »

    Je n’avais jamais su me rendre heureux moi-même, après tout.

    Pourtant...

    Elle m’avait sauvé.

    Je suis perdu.

    Je ne sais plus quoi penser. Sur quel pied danser. Par où commencer.

    Je passe mon temps à le perdre, à vouloir mais jamais pouvoir, ou pouvoir mais jamais vouloir, car j’échouerai quoi qu’il en soit.

    J’ai passé ma vie à me saboter, et personne ne veut croquer un fruit empoisonné.

    J’ai voulu quitter ce monde auquel je ne corresponds pas.

    Mais maintenant, j’y suis lié.

    Je suis lié à Elle.

    Que va-t-Elle faire de moi ?

    Et moi, que vais-je faire ?

    by Nina

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    Re: [Nina] Everything has a beginning | CLOSED par Nina Andersen Mar 26 Mar 2019, 21:42
    Nina Andersen
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    99 lignes environ, 990 Æthernanos bruts

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