Le salon tranquille

Le salon tranquille Traditional-living-room

Prenez un verre, prenez un siège, prenez une table ! Installez-vous ! Mais dans la calme : vous êtes là pour réfléchir au meilleur moyen de trouver le succès dans vos missions, je vous le rappelle.

Pas de bagarres, pas d'éclats de voix, merci.

Si vous aimez pratiquer les échecs ou d'autres jeux nécessitant du silence, ce lieu est idéal.

Cela fait déjà un jour que j'ai intégré la guilde et pourtant, je n'ai pas fini de tout voir ! C'est qu'Ouroboros est trèèèès vaste : en arrivant, hier, je n'ai eu le temps que de visiter la zone Est et de "rencontrer" Sirius (scène très drôle, maintenant que j'y repense : je me revois regarder de tout les côtés, pour savoir où se trouvait la voix que j'avais entendu... Jusqu'à ce que je me rappelle mon contrat avec Réalta et la façon dont cela s'était fait : je me suis sentie très idiote). Je n'ai eu le temps que d'installer mes affaires dans ma chambre avant de m'endormir, assommée par ces rencontres et ces découvertes.
Me voilà donc, le lendemain, dans la zone Ouest. Je viens de voir le tableau des missions, la bibliothèque (où je vais passer un loooong moment), la galerie des trophées, le thermes, le laboratoire et le coliséum, demandant des conseils, des explications à Sirius dans chaque pièce. Je regarde tout autour de moi, vérifiant que je n'ai rien oublié, jusqu'à ce que j'aperçois un porte en bois, ouvrage magnifique en bois de chêne.
-"Sirius, je peux y entrer ?
- Oui, bien sûr. Ne te gêne pas !"
Sur son invitation, j'ouvre la porte et arrive dans une pièce très lumineuse, avec beaucoup de très beaux meubles en bois. Les fauteuils, dispersés dans toute la pièce, sont d'un joli rouge bordeaux.
-"C'est un salon !
-Affirmatif. Ici, tu peux réfléchir tranquillement, autour d'un verre ou d'une assiette, sur tes futures missions ou entraînements.
- J'ai plus l'habitude d'être derrière le bar, en tant que barmaid, que devant, en tant que cliente !
- Mais maintenant, tu as un autre travail. Et tu n'es plus seule. Qui sait, peut-être y feras-tu des nouvelles rencontres ? Peut-être y rencontreras-tu tes futurs partenaires ?"
Sur ses mots, la porte s'ouvre. Je me retourne, prête à savoir qui se cache derrière cette porte.

Revenant à peine de ma mission en compagnie d'Ysaline, j'étais partis me coucher immédiatement, après cette nuit de recherche des diablotins. Cependant le sommeil ne vint pas... le combat avait été si éprouvant : le premier véritable affrontement que je vivais. De plus, les morsures de ce diable me faisaient encore mal et rien n'y faisait. Je passais donc à la bibliothèque prendre un livre, peu importe lequel, tous auraient fait l'affaire, puis me rendis dans les salons afin de me dynamiser devant une boisson chaude. Mais en approchant de la porte entre-ouverte, j'entendis des mots d'une voix inconnue, qui parlait seule... probablement à Sirius. Légèrement gêné, il me tardait de découvrir de qui il s'agissait. J'ouvris donc la porte, à demi caché derrière, en penchant la tête sur le côté, comme pour éviter d'être vu.

B-Bonjour ? Heu... Vous êtes... ?

J'entrai timidement dans le salon pour m'approcher de la personne, tenant mon livre des deux mains, ne sachant où les mettre. Je gardais tout de même une distance respectable de... plus d'un mètre.

C'est une jeune homme qui rentra dans la pièce. Il paraît si jeune, si fragile... Il me rappelle Lila, si douce et aimante. Un sourire mélancolique se dresse sur mes lèvres : je n'ai pas arrêter de penser à eux depuis que je suis arrivée. Ils me manquent tellement que je les vois même dans les traits d'un inconnu :
-"Oh non, je t'en supplie, ne me vouvoie pas ! Je m'appelle Aria, je viens d'intégrer la guilde. Je suis encore en train d'essayer de me retrouver dans le dédale qu'est cette guilde.", lui dis-je en riant, "Et toi, tu es...?"

Oh, je vois. Je m'appelle Liesel Engelwald, je... Je viens tout juste d'arrive aussi.

Un sourire timide m'échappa, j'étais vraiment heureux de voir quelqu'un d'environ mon âge ici...

Y'a pas à dire, cet endroit est vraiment un dédale oui, hahaha... - pourquoi avais-je toujours l'air si stupide quand il s'agissait de personnes de mon âge !? - Je suis content de voir que je ne suis pas le seul nouveau ici !

Je respirais profondément un instant pour reprendre mon calme puis m'avançai un peu plus vers elle en souriant. Elle m'avait l'air très sympathique, j'avais vraiment envie d'en apprendre plus sur elle, mais lancer les conversations n'était pas mon fort...

J'espère que nous feront de bons... heu... partenaires ?

Je n'étais vraiment vraiment pas à l'aise... Mes doigts écrasaient le livre que je tenais pour évacuer l'anxiété inutile que je vivais et je tentais de me rassurer mentalement, sur le fait que je n'avais qu'à être moi-même. Plus facile à dire qu'à faire...

Je rie aux éclats face à sa tête gêné ! C'est clair, il ressemble vraiment à Lila... Mais, je vois qu'il ne partage pas ce rire :
-"Oh, je suis désolée : ça n'avait rien de moqueur ! C'est juste que tu me rappelles une de mes petites sœurs... Et le fait que tu évoques le mot "partenaire" me rappelle la conversation que j'ai eu avec Sirius, quelques minutes auparavant. Puis, ça m'a fait du bien de rire un bon coup, j'étais un peu angoissée d'être dans un nouvel endroit où je ne connais personne. Mais maintenant, je me rends compte que ça ne servait à rien de stresser autant : à quoi bon angoisser du fait de rencontrer un nouveau membre de la famille ? Car c'est ce qu'on est, non ? Une grande famille ?"
Son visage s'éclaire à l'écoute de mes mots ; ses doigts se desserre et il semble plus détendu. Tant mieux ! ça m'aurait blessé de voir que je faisais limite peur à quelqu'un... Ainsi, lorsque je vois qu'il me rend mon sourire, je lui propose quelque chose à boire :
-"Installe toi, on va faire connaissance ! Tu es la première personne que je rencontre depuis que je suis arrivée (hormis Mugetsu, bien sûr !). Et je vois qu'on a déjà un point commun ?
- A-ah bon ?
- Oui ! Je vois que tu aimes lire : ça tombe bien, moi aussi ! C'est mon moyen d'évasion préféré. A défaut de pouvoir voyager physiquement, je voyage mentalement !", lui fais-je remarquer, en me dirigeant vers le bar, "Dis-moi, que veux-tu boire ? Un thé, un café, un chocolat chaud ?
- J'adore les livres ! C'est mon monde, et même ma magie... Je contrôle le papier.", me dit-il en créant un petit oiseau, qui vola quelques secondes dans la pièce, "Par contre, je-, je ne suis pas très doué... Pour l'instant. Et euh, j'aimerai bien u-un cappuccino, s'il-vou- euh, s'il-te-plaît."
Je lui amène son cappuccino et mon thé à la camomille... Le thé préféré de Lila ! Liesel me la rappelait vraiment...
-"Bon, du coup, fais moi partager tes connaissances sur ce dédale !"
On commence à discuter, doucement mais sûrement pour ne pas le brusquer : on dirait un animal apeuré qu'il faut calmer avant de vouloir l'approcher. Si la conversation commença par la guilde, elle continua sur sa vie, et sur la mienne. On a discuté longuement, parlant de tout et de rien partageant à l'autre comment il avait rencontré Mugetsu, ses réactions, ses ressentis... L'ambiance était vraiment détendue. Jusqu'à ce que quelqu'un entre dans la pièce, brisant sans le vouloir une bulle d'intimité.

Lever difficile, yeux qui piquaient... Oui, j'avais mal dormi cette nuit-là. Pas que j’eus été stressée, triste, en colère, apeurée, grâce au Maître non, mais plutôt mon cerveau avait été si occupé à ressasser tout cela qu'il m'avait refusé l'accès au pays des songes. Il me fallait alors du calme, mais je ne voulais pas aller à la bibliothèque directement, ni vraiment à la taverne dont je n'aimais pas particulièrement l'ambiance. Le salon, situé dans le bâtiment occidental de la guilde, me semblait alors le meilleur choix. L'endroit parfait pour prendre un petit déjeuner au calme, dans une ambiance calme, bien que la population de la guilde ne se prêtait pas vraiment au chahut.

Je m'y rendis alors et poussai la porte, espérant que mon humeur peu enjouée pour ainsi dire s'efface à coup de thé.

Mais je me rendis alors compte que je pouvais faire une croix sur ma tranquillité. Car des individus inconnus étaient apparus à la guilde du jour au lendemain.

Cette découverte me réveilla, pour sûr. Mais plutôt que m'intéresser à qui ils étaient et ce qu'ils faisaient là, bien qu'il fût aisé de se douter qu'il s'agissait de nouvelles recrues que je n'avais pas encore vues – au vu des derniers événements ce n'était pas si étonnant –, je fermai la porte, lentement. Très lentement. M'apprêtant à fuir à la recherche de ma tranquillité perdue.

Au bruit de la porte qui se ferme, je me lève et me précipite vers la porte. Je l'ouvre en grand avant que l'inconnu s'en aille. Dès lors, j'aperçois le regard surpris d'une jeune demoiselle (bien jolie, d'ailleurs !). Je lui souris, espérant la rassurer un petit peu... ce qui ne semble pas fonctionner.
-"Dis-moi, tu as l'air bien fatiguée. Que dirais-tu d'un thé, ou d'un café ? Ah ! En fait : je m'appelle Aria. Je suis nouvelle dans la guilde. Je viens de rencontrer Liesel, peut-être le connais-tu ? On fait un peu connaissance autour d'une boisson ? Tu veux te ressourcer et te vider un peu la tête avec nous ?"

Je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'une des deux inconnus parte à ma poursuite... Je marquai une pause après ses propos, instaurant un malaise qui avait plus d'impact sur la jeune femme, qui semblait d'environ mon âge, aux longs cheveux traçant des anglaises particulièrement bien entretenues, que sur moi-même. Je réfléchissais à sa proposition...

"C'est-à-dire que j'avais pour projet de rester seule... mais aussi de prendre mon petit déjeuner. Je ne m'attendais pas à vous trouver. Mais soit, si l'insistance est là, je consens à me joindre temporairement à vous... Très temporairement. Minimum syndical ?"

Un peu mise mal à l'aise par le silence de la demoiselle, je souris néanmoins à ses propos. Si Liesel ressemble à Lila, elle ressemble à Mia. Malgré son apparence distante et sa volonté de mettre un écart entre elle et les autres, elle semblait être quelqu'un d'intelligent, généreux et très fidèle. Sa confiance se mérite, elle ne se donne pas à tout le monde...Pourtant, celui qui l'obtient gagne une amie pour la vie.
-"Bien sûr, reste aussi peu de temps que tu le souhaites. Installe toi, je t'amène quelque chose. Un thé ? De quelle sorte ? Un thé noir ? Tu veux des pancakes avec ? Et toi Liesel ? D'ailleurs, tu ne m'as toujours pas informé de ton nom."