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    [Entraînement 4] Escapade métallurgique ! [Corrigé] par Nina Andersen Dim 31 Juil 2016, 23:17
    Nina Andersen
    Nina Andersen
    Briseuse de Mythes








    Entraînement 4



    Escapade métallurgique ! (PARTIE 1)

    Tandis qu’une de mes mains maintenait en élévation l’ensemble de mes dagues – même celle en or noir de Dirk au sein de laquelle il avait pensé à couler un filet d’acier –, j’étais occupée de l’autre à former une sphère magnétique, inactive pour le moment. Debout, loin dans la solitude de ma clairière préférée à l’extrémité des jardins Est de la guilde, j’étais aussi concentrée que possible. En train de développer une nouvelle technique, je ne voulais pas être dérangée. Le but était de concentrer mon pouvoir en une sphère, mobile à mon gré, afin qu’elle repousse toute particule métallique à proximité. Assez grande du moins pour entrer dans mon champ d’action : je n’étais pas assez puissante pour m’occuper de réelles particules, individuellement parlant. J’avais fait plusieurs essais au préalable, mais maintenant, je tentai de former la sphère la plus parfaite que mes pouvoirs me permettaient de créer. Une légère brise fraîche soufflait et caressait mon visage, et c’était particulièrement agréable de s’entraîner dans ces conditions !

    Il n’était pas nécessaire ni particulièrement intéressant de faire un point sur ma vie à la guilde depuis que Dirk en faisait partie. Les faits parlaient d’eux-mêmes, j’étais très heureuse de le voir plus souvent et cela se ressentait dans ma volonté et mon ambition. J’avais envie de me montrer digne : de Dirk, du Maître, de la guilde et de l’organisation à laquelle j’appartenais de fait. Une nouvelle gerbe de vent s’engouffra dans mes cheveux et sur mon visage et aussitôt qu’elle eût disparu je pus relâcher la puissance magnétique de ma sphère au milieu des armes. Le bruit de lames qui perçaient les airs m’indiqua que mon sort avait eu l’effet escompté.

    « Sirius ? Distance ?
    — Les dagues ont parcouru 42 mètres en moyenne pour une sphère de trente centimètres de diamètre. C’est très bien, tu exploites 87% du potentiel de ton sort à ton niveau !
    — Je te remercie. Je me suis cependant assez entraînée à cela pour aujourd’hui : je suis satisfaite de ma progression ce matin, j’aimerais passer à un autre type d’entraînement…
    — J’aurais une idée pour toi. Tu veux que je t’entraîne à sourire ? Ta joie se lit sur ton visage…
    — Hahaha, quel plaisantin… »

    Et sans chercher à réprimer mon émotion, je laissai échapper un gloussement.

    « Oui, je plaisante. Tu t’améliores de jour en jour. »

    Il aurait été humain et présent à mes côtés que je ne me serais pas étonnée d’une tape amicale voire fraternelle sur la tête après ces mots – quant à savoir si cela m’aurait plu... À propos de geste familial, après une longue marche au travers des jardins Est, je rejoignis la boutique d’armes dans le segment opposé du bloc oriental d’Ouroboros. J’y trouvai bien évidemment Dirk, qui n’avait pas l’air de travailler d’arrache-pied car la fournaise était éteinte et qu’il se contentait de passer un chiffon, probablement imbibé de son huile spéciale, sur la lame d’un katana pour la graisser. Après l’avoir salué il m’invita à m’asseoir autour d’un café quelques minutes, histoire de tuer l’ennui que constituait pour lui le graissage des lames. Je n’avais pas beaucoup de choses à lui dire, car c’était là le désavantage de sa présence à la guilde si l’on pouvait dire cela ainsi. Comme j’allais le voir souvent, je n’avais plus rien à raconter du moment que je ne m’aventurais pas en-dehors, sur la terre ferme.

    J’eus alors une idée. Quelques temps plus tôt, le Maître et moi avions passé des heures sur des documents anciens pour les classer et les réordonner en livres, leur état originel. Et parmi le tas dont j’avais la responsabilité, j’avais trouvé un étrange cahier, un journal même, très abîmé mais tout aussi intéressant. Celui-ci détaillait les journées que le propriétaire passait à tenter d’extraire, sans succès, un minerai très important du sol de Caelum, archipel aujourd’hui allié, au Sud de Fiore. La date avait partiellement été effacée mais je connaissais grâce au texte que j’avais pu traduire – du runique, ce qui sous-entendait déjà un certain âge – quelques repères spatio-temporels. La carrière se trouvait là où des roches avaient plu sur Caelum. Et je savais également que le propriétaire du journal était contemporain d’un certain professeur Australis. Il était donc temps pour moi de me pencher davantage sur la question de cet endroit et de ce métal, l’aethernium, dont le Maître m’avait vanté les mérites lors d’un cours improvisé sur la métallurgie d’Humanitas. Ce métal pouvait m’être très utile mais il était jalousement conservé par le pays où il trouvait son origine.

    Moi qui, toutefois, voulais me fortifier, j’avais trouvé mon nouvel objectif. J’en fis part à Dirk, lui demandant pour la forme, me doutant de la réponse comme s’il me l’avait déjà donnée, s’il se sentait capable de me forger une nouvelle dague magnifique. Rien ne m’étonna dans les mots qu’il utilisa ensuite ! Le plus difficile pour moi était de me rendre en Caelum et récupérer du métal, suffisamment pour faire une dague, pas plus si cela signifiait être trop gourmande. Deux options s’offraient à moi : obtenir ce que je voulais en empruntant la voie officielle ou… la voie officieuse.
    Le choix s’avéra plus compliqué que prévu car en y réfléchissant bien une fois réfugiée dans ma chambre, je compris que chaque route avait ses embûches. En partant officiellement demander l’accès à cette vieille carrière, clamant que je voulais de l’aethernium, l’on me rirait sûrement au nez ou, tout du moins, l’on me ferait comprendre que je n’avais pas à en posséder. En m’infiltrant officieusement sur le territoire, j’avais un meilleur champ d’action mais je risquais gros. Très gros. Me faire surprendre par Caelum à voler provoquerait de gros ennuis. À moi, surtout.

    Je réfléchissais à tout cela dans les bras de mon plus grand ours en peluche – deux mètres de haut s’il se tenait droit, blanc, au poil le plus doux, le plus confortable parmi ma collection. J’avais l’impression que je me faisais des idées… Qu’il était impossible pour moi de me rendre seule à Caelum avec mes pouvoirs actuels : du suicide, ou, si je ne risquais pas la mort, de l’inconscience. Mon projet n’était pas une mission qui prédéterminait les ennemis que j’allais affronter, me laissant le loisir de ne me battre que contre des adversaires de mon niveau. Non, cette fois, je partais vraiment en expédition. Mais comme toute expédition, celle-ci serait profitable. J’étais persuadée que j’en sortirais grandie. Et comme susdit, je ne risquais pas la mort. Ce qui ne tuait pas ne rendait-il pas plus fort ?

    * * *


    Après le repas de midi, autour d’une fondamentalement classique mais délicieuse tourte à la viande façon Shirona – je n’avais toujours pas trouvé le fameux ingrédient secret… –, j’étais fin prête à commencer mes recherches fondamentales pour me préparer au mieux à mon expédition. Tranquillement installée dans la bibliothèque Est, je feuilletais un des ouvrages tirés d’un petit tas de recueils à ma gauche concernant l’histoire récente de Caelum. Récente, comprendre « il y a trois à quatre cents ans ». J’avais besoin de connaître l’emplacement géographique de la chute de roches, aussi précisément que possible. Du côté droit, un dictionnaire des Scientifiques qui ont marqué nos terres. J’avais trouvé quelque chose d’intéressant concernant le mystérieux Professeur Australis. Très peu d’informations en quantité, mais très utiles pour m’aiguiller. Je ne connaissais pas sa date de naissance mais le dictionnaire parlait brièvement de lui comme un scientifique maudit des années fin X-400 aux années X-500. Ce qui me laissait supposer que l’incident des pierres, qui datait de « jadis » à l’heure du journal, avait eu lieu durant les années X-400 voire X-300.

    Il m’aurait certes été plus simple de demander à Sirius de m’aider à trouver des documents aussi précis que possible, mais j’avais envie de faire les choses par moi-même pour cette fois.

    « Moui, ben moi je te dis que tu devrais regarder l’étagère à droite…
    — Et moi je te dis que tu es très gentil de proposer ton aide, Sirius, mais que j’aimerais trouver ces informations seule.
    — Mais…
    — Dis donc, ne fais pas l’enfant ! Je ne veux pas de ton aide pour le moment car je me rapproche du but, regarde, soupirai-je en pointant du doigt des lignes d’un livre. Là, quand ils parlent du ‘’péché de l’Impure’’. Ils pensaient que c’était une punition divine, comme le mentionne le journal ; mais si on regarde un peu plus loin… on voit que ladite Impure a été sacrifiée au pied de la statue du puma à tête noire, animal disparu depuis des années qui vivait… (Je retournai les pages du livre pour faire apparaître une carte) ici, tout particulièrement. Je n’ai donc plus qu’à trouver un livre capable de me documenter sur cette région, à savoir le Nord-Est de l’île principale de Caelu… »

    Je n’eus même pas à prendre la peine de finir de me lever à la recherche de documents qu’un fin classeur tomba de l’étagère en face de moi, à gauche.

    « Siriuuus… Tu t’ennuies à ce point-là ?
    — Meh. »

    Je soufflai une nouvelle fois, à la fois frustrée et amusée, le remerciant tout de même. Après avoir récupéré les documents je pus m’installer de nouveau sur ma chaise et procéder à leur étude. Rapport sur les incidents de la Carrière des Aérolithes était le titre du compte-rendu. Le nom était inscrit sur une sorte d’étiquette relativement altérée par le temps et l’humidité. D’ailleurs, c’était le cas des pages à l’intérieur également. Inégalement jaunies et écrites dans la langue universelle, avec quelques annotations rajoutées a posteriori en runique, l’on pouvait aisément supposer qu’il ne s’agissait pas du document original mais d’une traduction. Des pages écrites de main et plume totalement différentes des premières se trouvaient tout à la fin du classeur, probablement prélevées par-ci par-là dans le véritable rapport bien plus vieux encore pour leur intérêt aux yeux du traducteur. Il n’y avait aucun sommaire ni document officiel provenant d’autres sources, les pages n’étaient pas numérotées, j’en conclus que même si le traducteur avait été pris d’intérêt pour ce lieu, l’événement de la chute de pierres avait perdu l’intérêt de la population au fil du temps. Je liai hypothétiquement cela à la croyance envers l’origine divine de cette pluie.

    Plus important : trouver les informations qui me manquaient ! Plutôt que m’avancer plus profondément dans une étude historique et critique du document, je devais définir la zone de chute des roches. Cela ne fut pas vraiment compliqué, à vrai dire : entre le nombre de morts et de bâtisses détruites du hameau construit sous le point d’impact et la brève séance lithologique concernant les mystérieux « météores » se trouvait la situation dudit point d’impact. Enfin, de la zone d’impact devrais-je dire, car si elle avait donné naissance à une carrière dans le futur c’est qu’elle devait avoir un intérêt certain – pour d’autres que moi jadis en tout cas.

    « Veux-tu toujours m’être utile Sirius ? interpellai-je l’intéressé.
    — Oui !
    — Bien, alors j’aurais besoin de ta fine analyse de cette zone-là (Je pointai du bout de l’ongle un point précis de Caelum) pour que tu me confirmes que je n’ai pas fait tout cela pour rien, et qu’il s’agit-bien d’un gisement d’aethernium. Ainsi que la quantité très approximative en fonction de la profondeur s’il te plaît. »

    J’eus ma réponse très rapidement : oui, il y avait bien de l’aethernium à cet endroit. Plus précisément, la majorité était profondément enfouie mais quelques minerais se trouvaient à peine à trois ou quatre mètres sous terre. C’était tant mieux car je ne me voyais pas creuser cent mètres à moi toute seule ! D’autant que si personne ne s’était jamais douté de la présence d’aethernium sous ces sols, c’était parce que la majorité était protégée par une couche de roche très solide. Cela expliquait pourquoi la personne qui avait rédigé le journal de bord avait eu besoin d’apprendre une magie qui lui permettait de les briser… Et comme il avait dû mourir dans un éboulement, je pensais que personne n’aurait voulu continuer à s’intéresser à cet endroit.

    Tout cela mis ensemble, je pouvais être sûre que je trouverais mon aethernium ici. Je n’avais plus qu’à convaincre Caelum qu’ils disposaient d’une zone d’extraction supplémentaire et je pourrais réclamer en tout bien tout honneur une part de l’extraction pour mon usage personnel.
    Cependant, il me serait difficile de faire tout cela seule… Cela m’ennuyait profondément, mais j’avais besoin de coéquipiers. Mais je ne comptais pas demander aux membres de la guilde, ils n’étaient pas assez puissants – déjà que seule c’était risqué… Il me fallait des personnes un peu plus expérimentées… et cela tombait bien, j’avais une petite idée sur la question. Ainsi me rendis-je à ma chambre, m’assis-je sur mon bureau et me dotai-je de quoi écrire. Une fois ma lettre rédigée, je la confiai à Sirius qui se chargerait mieux que moi de trouver la localisation exacte de mon destinataire.

    * * *


    Le lendemain, tôt le matin, j’avais quitté mon lit, pris mon bain et mon petit déjeuner, afin de vaquer à ce qui deviendrait ma nouvelle routine matinale à savoir le footing. C’était d’autant plus important maintenant que je me préparais à une sorte d’expédition en terre inconnue. J’avais besoin de renforcer mon corps plus que jamais. Et j’étais décidée à redoubler d’efforts pour faire mes exercices : un esprit sain dans un corps sain, et ma magie ne s’en porterait que mieux. Je ne pouvais pas éternellement rester faiblarde, j’avais besoin de m’entretenir et me développer – mais pas plus que nécessaire : les abdos, très peu pour moi ! Cependant… je fus d’un coup trop épuisée pour continuer et m’écroulai au sol.

    « Bravo miss, tu as tenu vingt minutes, me nargua Sirius.
    — Haaa… Que… Qu’est-ce que… tu… fais là… toi… ? haletai-je, en sueur et ressentant dans le moindre de mes muscles à quel point mon corps aimait le sol à l’heure actuelle.
    — Tu n’apprécies plus ma compagnie ? Allez, hop hop hop, on se requinque et on repart ! Je ne t’autoriserai pas à aller prendre ta douche tant que tu ne m’auras pas fait cinq pompes, cinq abdos et autant de tractions à cette branche d’arbre à ta gauche.
    — Mais tu veux… me… ha… tuer !
    — Tu préfères mourir comme ça ou de la main d’un mage noir qui saura profiter de ta faiblesse physique ? »

    Tandis que je faisais la morte pour ne pas avoir à répondre et reprendre mon souffle – j’étais si fatiguée que je ne prenais même plus en considération ma fierté, c’était dire –, je préférais songer à mon bain plutôt qu’à mon trépas, me demandant tout de même lequel allait arriver en premier. Malgré tout, quelques minutes après, je finis par me relever en me mettant tant bien que mal en position de faire des pompes. En tout cas d’essayer. Bras dans le bon axe, pieds souples, dos droit… Dans la théorie, tout était bon. Plus qu’à descendre. Ça aussi, c’était bon.

    Remonter…

    BOUM !

    Redescendre.

    « Bon, je te laisse tranquille, tu ferais mieux de retourner à ta chambre. Tu y trouveras quelque chose d’intéressant. »

    Il n’eut pas de réponse.

    « Tu sais que ça ne sert à rien de faire semblant d’être morte à chaque fois que tu… Nina… ? »



    « Ninaaaa ?! »

    * * *

    Mes yeux refusaient de s’ouvrir alors que je trouvais le sol des jardins beaucoup moins dur qu’à l’ordinaire. Je tentai de bouger mes doigts, soulever mes paupières, mais c’était impossible. Non, j’étais trop bien installée pour vouloir me dégager de l’étreinte chaude et douce de cette surface qui dégageait une odeur… fortement semblable à celle de mon propre lit. N’étant pas stupide même imprégnée d’un bien-être sans faille, je compris où je me trouvais. Mais je peinais à me souvenir des événements précédents… Et pour avoir la mémoire claire, il fallait que je me lève. Mais je ne voulais pas…

    « T’es mignonne quand tu dors. »

    Je me levai.

    « Sirius !!!
    — Je plaisante, j’en sais rien, rappel de la politique de respect de vie privée de la guilde ; mais au moins tu es levée ! C’est décidément trop facile avec toi… Et puis je t’ai téléportée ici, tu pourrais être plus gentille, bouda-t-il.
    — N’as-tu-pas des choses plus sérieuses et importantes à faire que me ‘’taquiner’’ en m’offrant la peur de ma vie ? Franchement…
    — C’est vrai que dans tous les cas c’est effrayant un compliment. »

    Je soupirai, maintenant bien réveillée, et lui demandai comment exactement je m’étais retrouvée là. Je ne me sentis étrangement pas ridicule lorsqu’il me l’avoua car je compatissais avec mes propres peines et douleurs musculaires. J’avais dormi à peine plus de trois heures, ce qui me laissait le temps de prendre une bonne douche à l’eau fraîche, me préparer et de m’asseoir à mon bureau pour lire la lettre dont Sirius m’avait signalé l’existence avant de partir et me laisser tranquille. Quand je pensais que c’était la personne… enfin, l’entité, avec laquelle je passais le plus de temps à la guilde…

    Il s’agissait de la réponse à ma lettre. Joker avait été rapide.

    Il me saluait en retour et me remerciait pour la lettre. Bien que je ne lui aie pas écrit par plaisir… Cet homme me mettait quelque peu mal à l’aise à vrai dire. Mais cette fois-ci c’était moi qui allais recourir à ses services. Lui et son cirque d’anciennes… personnes originales avaient plusieurs choses intéressantes pour mon expédition. De la force – mage, assassin, scientifique fou entre autres – et des moyens de transport – caravanes. J’étais loin de tout savoir d’eux mais je sentais qu’ils accepteraient de m’aider. J’étais sûre qu’ils étaient plus puissants que ce qu’ils souhaitaient afficher… C’était la raison pour laquelle j’avais écrit à Joker. Pour lui demander assistance. Et visiblement, si j’en croyais la lettre, il acceptait que je le rejoigne aujourd’hui à son emplacement actuel pour discuter plus amplement de la situation. Peony était le nom de la ville fiorienne dans laquelle sa troupe et lui se trouvaient actuellement, à savoir dans le Sud profond du pays. Et cela m’arrangeait : de cette façon, le trajet serait moins long pour rejoindre Caelum. Car, oui, de fait, je souhaitais me rendre à la Carrière des Aérolithes par mes propres moyens, enfin… par voie classique. Je trouvais que me téléporter directement à bon port ne m’apporterait rien cette fois-ci, car j’avais décidé de m’endurcir. C’était trop facile.

    Il ne me restait plus qu’à préparer quelques affaires pour le voyage après estimation de la durée. Des vêtements de rechange pour trois jours et les affaires de toilettes de base, ainsi qu’un livre ou deux, et bien sûr mes documents, suffiraient. J’effectuai un rapide passage à la forge pour emprunter un lot d’épées et autres objets tranchants pouvant m’aider si mes dagues venaient à être insuffisantes. J’espérais juste ne pas les perdre car je ne tenais pas particulièrement à payer le prix d’une dizaine d’armes pour permettre à Dirk d’en forger de nouvelles en punition. Je pris également trois petites lamelles et un petit hémisphère, le tout en acier. Ensuite, je fouillai dans mes affaires dans ma chambre pour y trouver un petit cahier, à la couverture blanche de la même manière que ses feuilles. J’écrivis sur la couverture « Registre des sorties » de ma plus belle plume à l’encre blanche – il était facile de choisir la couleur de l’encre avec ce stylo plume magique – ainsi qu’un petit mot à l’attention du Maître.

    « Bonjour Maître,
    Vous vous souvenez peut-être de ma suggestion d’installer un registre à l’entrée de la salle des dimensions pour noter chaque sortie plutôt que vous faire parvenir une lettre à chaque fois, considérant que c’était plus simple et pratique. Comme je n’ai pas eu votre autorisation officielle et expresse, je vous laisse cette note tout de même. »


    Le reste de la lettre expliquait rapidement les raisons de mon départ, puis je n’eus qu’à signer. Je me levai de ma chaise, mis mes chaussures et attrapai au vol un petit tube de glue avant de rejoindre le bureau du huitième étage pour déposer la lettre. Devant la salle des dimensions, je sortis de mon stock le petit cahier, la glue, l’hémisphère et les trois lamelles d’acier. Il me suffisait de coller les lamelles sur le cahier – sur la première et la quatrième de couverture ainsi que sur le dos – et poser l’hémisphère au sol. Cette petite séance de bricolage était terminée. Plus qu’à faire tenir tout ça ! Je pris quelques secondes pour réfléchir à la manière de lancer mon sort… Une fois que l’idée me vint, je l’appliquai : d’un geste de la main je traçai un cercle magique qui servirait de support au cahier. Après avoir fait de même au-dessus de l’hémisphère, je liai les deux cercles qui faisaient office d’aimants par un sort. Leurs pôles homologues se faisaient face, et il en allait de même pour les lamelles et l'hémisphère par rapport aux disques. Faisant cela, j’insufflai aux deux cercles une intensité magnétique suffisante pour qu’en exerçant une force, équivalente à celle nécessaire pour écrire sur une surface, sur le cercle supérieur, celui-ci ne bouge pas ou le moins possible. Finalement, je leur commandai de n’agir que l’un sur l’autre – il serait fâcheux que quiconque passe à côté voie ses objets métalliques prendre le maquis.

    Je posai ainsi le cahier sur son socle improvisé et priai pour que le tout tienne une fois que j’aurais relâché le sort et quitté la guilde. C’était la première fois que je m’essayais à cet exercice alors j’espérais que cela fonctionnerait et ne me demanderait pas un effort magique inutilement poussé, ce qui pouvait s’avérer dangereux pour moi à long terme. Alors je reculai d’un pas, puis de deux, trois, quatre… Jusqu’à me retrouver à l’extérieur de la Haute Tour. Et tout semblait tenir. Je soupirai de soulagement ! Rebroussant chemin, j’utilisai mon dispositif et demandai à Sirius de me déposer sur la place principale de Peony, où je devais retrouver Joker.

    * * *


    Peony:

    Il m’avait parlé de ville mais Peony m’apparaissait plus comme une bourgade de la taille de Rinnovo qu’autre chose. Le rouge, ainsi que ses dérivés, du rose au pourpre, semblaient être les couleurs de prédilection des peintres en bâtiment de la ville. Son sol pavé, des plus simples, ne rajoutait pas plus de gaité aux couleurs environnantes. Toutefois, les rues étaient très animées, de ce que je voyais depuis ma ruelle sordide en tout cas. Repoussant du pied avec dégoût le cadavre de rat sur lequel j’avais failli marcher, je m’avançai sur la place adjacente après m’être machinalement recoiffée. Il était impossible de faire passer son regard à côté des nombreux drapeaux aux couleurs de la ville et des mille-et-uns fanions étendus au-dessus d’une mer de stands. Tous plus animés les uns que les autres, je compris que je venais d’arriver au beau milieu d’un festival. C’était très bruyant, beaucoup d’enfants tenaient des ballons et même certains pleuraient car ils avaient lâché le leur. Ces individus étaient les premiers que je tentai d’éviter soigneusement.

    En progressant sur la place trop bondée à mon goût, résistant à poser mon regard sur des stands potentiellement trop alléchants, je tombai sur un attroupement de personnes autour d’un probable spectacle. De ma taille, je ne voyais pas grand-chose, noyée par la foule qui refusait de me laisser passer. Mais quand j’entendis une voix bien particulière crier à la masse que le spectacle était terminé, je compris, et attendis que la marée humaine se fasse basse, évitant au mieux de me faire renverser par un individu sans gêne. Quand il ne resta plus que moi-même et quelques personnes qui étaient restées aux alentours, je pus m’approcher de Joker, car c’était bien lui, et le saluer lorsqu’il me vit à son tour.

    « Cela m’étonne de toi quand même, sourit-il. Nous te manquons déjà ?
    — Bien le bonjour à toi aussi, Joker, soupirai-je sur un ton quelque peu blasé. Nous devons parler de la lettre.
    — Tiens, une princesse. »

    Je serais capable de reconnaître cette voix entre mille, nasillarde et piquante. Queen était là aussi. En soi, c’était normal, mais à cet endroit précis à cette seconde précise, cela ne m’inspirait guère une grande joie. Je la saluai malgré tout, par pure politesse. De même pour Spade, Ace et King qui venaient alors d’arriver, au courant de mon arrivée. Tout le monde était là, plus ou moins content de me voir tout comme moi à leur égard. Ils m’invitèrent à les suivre jusqu’à leurs caravanes un peu plus loin derrière la place. Leur principal lieu de vie était un petit chapiteau blanc, enfin, petit par rapport à leur chapiteau de spectacle au-dessous duquel j’avais joué. Lui-même n’était pas immense en comparaison de prestigieuses troupes, mais leur aire de repos devait faire la moitié de sa taille. L’essentiel étant qu’il fût à l’ombre, je ne me plaignis de rien : ayant toujours vécu soit à une certaine altitude au Nord, soit à une certaine altitude en montagne, soit encore à une certaine altitude dans le ciel avec une température constamment régulée… disons que je n’avais pas vraiment l’habitude de côtoyer le haut du thermomètre. Et la température actuelle n’était même pas la plus élevée de cette année, pourtant n’étions-nous qu’en Fiore…

    Mais qu’importait. Après m’avoir offert à boire et que tout le monde fut assis autour de la table rectangulaire trônant au centre, il était temps de parler de mon projet. Je ne fis que leur détailler mes recherches et ce qui m’avait amenée à vouloir partir à Caelum tout ça pour du métal.

    « Donc si j’ai bien compris, tu as besoin de ce métal qui ne se trouve qu’à Caelum, jalousement monopolisé par le pays pour satisfaire sa technologie.
    — Assurément. Après avoir atterri à Caelum grâce à leurs ballons, je ne veux pas utiliser de moyen de transport parfaitement sûr comme celui-ci ou la téléportation : où serait l’intérêt ? Mais me rendre jusqu’à mon objectif seule et à pieds serait trop long et risqué – faute à mes limites – et je vous avoue que je n’ai pas tellement envie d’arpenter les rues à la recherche d’un bon samaritain. »

    Je dus supporter les remarques incessantes de Queen, qui jouait de son sarcasme pour me faire comprendre qu’elle me considérait comme une profiteuse de la bonté de Joker, signifiant bien que si ç’avait été elle j’aurais arpenté les routes seule, que cela m’aurait réellement endurcie – moyennant rigidité cadavérique – et autres joyeusetés qui me passaient maintenant au-dessus de la tête. Mais une fois la discussion terminée, Joker fit savoir, à moi ainsi qu’aux autres, que l’expédition se ferait, qu’il acceptait de m’accompagner. Pas tellement surprise, je lui souris néanmoins, satisfaite. Toutefois, le voyage ne compterait pas l’intégralité des membres du cirque.

    « Je viendrai avec toi, ainsi que Queen et Ace, tandis que King et Spade resteront avec le cirque pour le garder. On ne peut naturellement pas tout emporter si nous voyageons par ballon, à moins de payer des frais très élevés pour la location d’un engin spécifique... Une seule caravane ne devrait pas poser de problèmes par contre, sourit-il. Ils n’auront aucune chance de refuser. Et puis, je ne t’ai jamais parlé du pouvoir des jumelles. Dans cette troupe, chacun a une spécificité au combat. C’est pourquoi elles ont appris la magie lorsque je les ai recueillies ! Et je peux te garantir que l’une des deux te sera très utile !
    — J’en suis ravie. Merci, Ace. »

    J’avais esquissé un sourire à l’attention des deux jumelles, ne sachant ni laquelle disposait de ce pouvoir si utile ni les différencier l’une de l’autre. L’essentiel étant que tout se déroulait comme prévu et que ça me convenait on ne pouvait plus, j’annonçai que je m’en allais en ville chercher des provisions, vu que selon mes prévisions, validées par Joker qui se faisait une idée du Nord de Caelum, le voyage terrestre jusqu’à la Carrière nous prendrait deux à trois jours.

    Je ne peinai pas à trouver le marché de la bourgade. Dans la continuité de la grand-place, après avoir grimpé une côte, les stands du marché reprenaient à l’identique le style des échoppes du festival, dont l’affluence n’avait pas diminué. Mais visiblement, les habitants préféraient se repaître de poissons à la broche ou de gâteaux surprises – non, je n’avais pas succombé en route, non, point du tout – que faire leurs courses. C’était tant mieux pour moi et je ne comptais pas m’en plaindre ! L’après-midi avait déjà bien entamé sa course et nous avions convenu de faire route jusqu’à la ville la plus proche qui soit dotée d’un aéroport, Amaranth. Je ne m’attardai pas sur les étals, achetant juste de quoi faire trois repas par jour pendant trois jours et beaucoup d’eau. J’avais appris à cuisiner avec Dirk qui, en plus d’être un forgeron de talent, savait mettre la main à la pâte au sens culinaire du terme. Mon modeste niveau suffirait, en tout cas ! Mes achats rangés proprement dans une caisse que j’avais dégottée auprès d’un marchant qui comptait la jeter, portée par mes deux bras devant moi, je rentrai au chapiteau de Kabaret. Il était temps de régler les derniers préparatifs.

    * * *


    Amaranth:

    Après que Joker eut confié le cirque à Spade et King, mon groupe put partir pour Amaranth. En une demi-heure de route en caravane, nous fûmes devant l’aéroport. Plus spacieuse que celle dans laquelle j’avais dormi la fois où j’avais rencontré la troupe et participé à leur spectacle, elle permettait aux quatre personnes que nous étions – surtout à moi – d’avoir un espace vital minimal où il était possible de dormir. D’ailleurs, après réflexion, je n’eus pas le souvenir d’avoir jamais vu une caravane aussi grande à l’extérieur… Ainsi je demandai à Joker avant d’en sortir comment cela se faisait et il m’apprit que le véhicule était ensorcelé : l’intérieur était plus grand que le véhicule. Apparemment, le spectacle auquel j’avais participé avait plus rapporté que prévu, notamment grâce aux pourboires, et les bénéfices supplémentaires lui avaient permis de l’acheter.

    « Je ne pensais simplement pas qu’elle servirait si tôt, souligna-t-il en souriant. Mais je dois te remercier, car cela faisait quelques temps que je lorgnais dessus. Et comme ta prestation avec Queen a plu à ce point au public, c’est en partie grâce à toi.
    — Oh, eh bien je t’en prie… » marmonnai-je, un peu gênée.

    Alors que Joker demandait au guichet approprié l’autorisation d’attacher la caravane sous l’aéronef – j’espérai que ça ne coûterait pas trop cher –, c’était à moi d’aller acheter les billets. Les prochains ballons partaient dans une heure, ce qui nous laissait le temps de vaquer à des occupations personnelles en ville. Ainsi me détachai-je du groupe pour m’asseoir sur un banc un peu plus loin, à l’extérieur, face au bâtiment principal de l’aéroport et son horloge. La légère brise et l’odeur des beignets vendus par une marchande ambulante un peu plus loin m’emplissaient de bien-être, me permettant de passer outre le soleil et ses puissants rayons qui ne laissaient aucune zone d’ombre se former. Je m’emparai de mes lunettes de repos et de mon livre depuis ma « valise dimensionnelle » et m’adonnai à la lecture du dix-neuvième et antépénultième chapitre du Voyageur du sang, roman policier passionnant mais quelque peu cru en termes d’images.

    Alors que je m’aventurais dans un passage extrêmement intéressant qui allait révéler l’identité du coupable, je ressentis une vive douleur entre les omoplates. Je me refermai mon livre d’un bond, perdant la page, et dans un réflexe frappai de toutes mes forces ce qu’il y avait dans mon dos, mon cœur battant à plein régime à cause de la surprise. Je percutai quelque chose et ce quelque chose, ou plutôt quelqu’un, gémit.

    « Mais ça va pas non ?!
    — Queen ! C’est plutôt à moi de te poser cette question ! Tu m’as fait mal et en plus tu m’as coupée dans ma lecture, bon sang… ! »

    Je soufflai pour reprendre mon calme… Je détestais perdre ainsi mon sang froid et même une situation comme celle-ci ne faisait pas exception. Mon regard persista car cela n’effaça pas ma colère, au contraire même. Je ne savais pas ce que cette gamine avait contre moi – d’ailleurs elle pouvait avoir un peu ce qu’elle voulait – au point d’aller jusqu’à me frapper !

    « Tu veux rire ! Heureusement que j’ai coupé ta lecture, regarde l’heure un peu, les prochains ballons vont partir ! Et je te signalerai que j’ai dû m’y prendre à quatre fois avant cela pour attirer ton attention, quatre tentatives ratées d’ailleurs parce que madame est victime d’une forme particulière de surdité : le sang bleu. Qui, ceci-dit, produit de fantastiques hématomes.
    — Bien… soupirai-je longuement. Je ne te demande pas ce que mon sang a à voir dans cette histoire, pardonne-moi d’être absorbée par mon livre, espèce de sale gamine psychotique. »

    Furieuse à l’intérieur, tentant de ne pas l’afficher pour ne pas attirer plus d’attention sur moi qu’il y en avait déjà, je partis d’un pas dur et rythmé vers la piste de décollage où se trouvait l’aéronef. En chemin, je m’arrêtai au stand de beignets et en achetai un à la confiture de fraises. En le mangeant, je n’arrêtais pas de maudire tout ce qu’il était possible de maudire pour ne pas avoir empêché cette pimbêche de venir avec nous… Il ne me fallut pas beaucoup de temps pour retrouver Joker et Ace dans la montgolfière indiquée par nos billets, nous attendant au bord de la rangée de sièges au fond à gauche, suffisamment large pour tous nous accueillir. En même temps, ses cheveux carmin et son chapeau atypique constituaient un indice tout à fait évident, à l’instar de la rousseur des jumelles – bien que je n’en aie vue qu’une, il était impensable que l’autre soit à plus de trois mètres. Celle que je ne m’attendais pas à voir toutefois était Queen, tranquillement avachie sur la place à côté de Joker, me narguant d’un regard signifiant « J’ai été plus rapide, je me suis installée à côté de la seule personne que tu cautionnes ici histoire de te forcer à t’asseoir à côté de moi pour rendre tes trois heures de voyage imbuvables ! Salutations distinguées. ».

    La malédiction que mon âme tout entière lui lançait devenait plus intense et plus cruelle encore, amplement inspirée par les méfaits du coupable dans mon livre, tous plus originaux les uns que les autres. Mais je m’assis quand même à côté d’elle, par dépit bien entendu, alors que nous décollions. J’en profitai pour détailler l’intérieur de l’aéronef, immense pour une simple nacelle de ballon. Apparemment, il s’agissait de nouveaux modèles pensés spécialement pour le transport nombreuses personnes. Couverts, à impériale, ils étaient dotés de deux rangées de sièges par côté, reliées entre elles par des bords arrondis, formant deux U, à distance confortable l’une de l’autre. Ainsi un des bords était-il ouvert pour permettre de placer l’escalier en colimaçon menant à l’étage, du côté gauche de la nacelle, ainsi qu’un petit coin brasserie, juste à droite de l’entrée, en face. Le « rez-de-chaussée » avait une capacité d’accueil de 51 passagers, mais il n’était pas rempli. Je décidai de me lever pour découvrir ce qu’il y avait à l’étage – les sanitaires, si j’en croyais le panneau à côté de l’escalier. En effet, ils étaient à droite, juste au-dessus de la brasserie. Dans l’espace majeur de l’impériale se trouvaient également deux rangées à gauche ainsi qu'à droite, se faisant face. La capacité totale d’accueil de la montgolfière s’élevait à 85 individus. Puisqu’apparemment l’escalier continuait jusqu’à la cabine du pilote, je ne cherchai pas à m’y aventurer et préférai établir l’endroit où j’allais vraisemblablement passer une grande partie du trajet : la baie vitrée tapissant presque l’entièreté du dernier mur de l’impériale, contre la moitié des autres murs en bordure de sièges, offrant un garde-fou minimaliste et une vue généreuse.

    Alors que cela faisait plus d’une heure que nous volions en direction de Caelum, je me mis à repenser à Queen. Certes, elle m’avait clairement dit qu’elle ne m’appréciait pas. C’était parfaitement réciproque mais je me demandais réellement ce qu’elle pouvait bien avoir à me reprocher… à ce point. J’avais conscience que je n’étais pas forcément facile à vivre… On me l’avait déjà dit et il faudrait être aveugle pour ne pas le remarquer. Mais je n’y pouvais rien, c’était ainsi que j’étais forgée et seul le temps me dirait si j’évoluerais, comme les personnages de mes romans. Si en attendant elle n’était pas capable de m’accepter comme telle en arrêtant de me faire savoir à vive-voix qu’elle n’aimait ni ma personne ni mon sang – qui était certainement le principal problème –, alors ce serait la base d’une relation sans espoir. Qu’on ne m’aime pas était une chose que je pouvais comprendre et dont je me fichais quelque peu. Mais sa violence, verbale et même physique, était vraiment de trop.

    Le reste du voyage se passa plutôt vite, puisqu’à vrai dire je m’étais assoupie sur un siège libre et réveillée à peine une dizaine de minutes avant que le pilote annonce que nous atterrissions à Caelum. Je rejoignis le reste du groupe à l’extérieur du ballon et nous récupérâmes la caravane. Il devait être aux alentours de 17 heures, alors nous n’allions pas perdre de temps en visitant la ville. Ainsi nous partîmes en direction de la Carrière des Aérolithes.


    by Nina

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