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    [Confirmé] Mission Personnalisée - Taupe (-icide ?) par Liesel Engelwald Mar 27 Déc 2016, 20:46
    Liesel Engelwald
    Liesel Engelwald
    Gardien du Savoir







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    Taupe (-icide ?)




    Le bruit d’une feuille se déchirant résonna dans toute la bibliothèque de Clover, accompagné d’une voix aigüe, pour ne pas dire stridente.

    « Ecoutez-moi bien jeune homme, je me fiche de votre prétendue autorisation, qui me semblait d’ailleurs plus que douteuse. Sortez de cette bibliothèque !
    — Bon j’avoue, c’est un faux, de toutes façons vous venez de le déchirer, mais j’ai besoin de ce livre ! Vous n’imaginez pas les enjeux qu’il y a derrière !
    — Ecoutez-moi bien petit délinquant, si tu ne sors pas tout de suite j’appelle la garde !
    — La guilde Aeternitas m’envoie, j’ai besoin de ce bouquin je vous dis, c’est une question d’équilibre de l’univers !
    — D’abord le roi de Fiore, maintenant une guilde, dont le nom ne m’évoque absolument rien en plus ? Allez voir ailleurs !
    — Madame, je vous en supplie !
    — DEHORS !!! »

    Poum.

    La secrétaire de la bibliothèque de Clover s’écroula juste après qu’un livre eut malencontreusement volé à travers la pièce depuis l’étagère du fond pour venir heurter sa tempe.


    « L-Liesel !?
    — Ne t’en fais pas, je l’ai juste assommée, mais j’ai besoin de ce livre.
    — E-Est-ce que tu as réellement fait ça ? Tu sais qu’il y a un exemplaire identique à la guilde, même s’il est unique ?
    — Oui, je sais, mais ce sont les notes d’un scientifique sur la pierre d’Elpida, je préfère réquisitionner tous les originaux pour éviter que ceux qui nous coursent ne puissent les avoir. De toute façon, je suppose qu’ils en savent déjà plus que nous...
    — Oui enfin, c’est un peu... draconien, comme méthode... Tu risques d’avoir des problèmes. »

    L’instant de cette conversation, je regardai autour de moi pour m’assurer que personne n’avait rien vu. En réalité, j’étais en mission, tout comme Ysaline, Irina et Ilhem. Sirius nous avait donné les emplacements de plusieurs livres qui faisaient rapport de recherches sur cette pierre, nous nous étions alors dispersés pour les retrouver. J’avais déjà pu retrouver deux d’entre eux sans aucun problème, il ne me restait que celui-ci, que j’allais bientôt acquérir. Je rangeai d’un mouvement de bras l’assommoir dans la bibliothèque, puis poursuivis dans l’illégalité vers la porte qui recelait les ouvrages uniques. Le piètre verrou ne résista pas à un petit crochet de papier improvisé. Les lieux étaient sans protections, alors qu’il y avait des livres de magie noire entreposés ici. Quelle inconscience… Dans l’amas de poussière que constituait l’air de la pièce, je pris l’objet convoité puis sortis hâtivement. Je pouvais enfin contacter mes alliés pour leur dire que j’avais récupéré comme convenu les notes. Enfin, c’était sans compter sur les quatre gardes qui m’avaient encerclé aussitôt que j’avais mis les pieds dehors.

    « Pose ce livre sur le sol immédiatement, ou tu risques de le regretter ! cria l’un d’eux, alors que les quatre lances ne me laissaient que trois centimètres d’espace vital.
    — Je peux tout vous expliquer si vous me laissez le temps, en fait, je viens sur ordre de ma guilde.
    — Heu par contre non, va pas justifier ton vandalisme par la guilde s’il te plaît, parce qu’on ne viendra pas te défendre pour si peu.
    — Je sais, j’essaie juste de gagner du temps, répondis-je à la voix qui résonnait dans mon esprit.
    — Encore ces guildes noires... Tu viens de Shadow’s Lair, c’est ça !? Ces malfrats, toujours plus nombreux, et si jeunes en plus...
    — M-Mais, non, je voulais juste récupérer ce livre...
    — Assez parlé, tu vas nous rendre le bouquin et te rendre gentiment !
    — Bon... »

    Les pieds enfoncés dans le sol boueux de la pluie de la veille, je fixais chacun des soldats tour à tour, par-dessus mon foulard. J’étais cerné. Pourtant, je ne pouvais pas leur laisser les notes, elles étaient trop importantes... Plusieurs options s’offraient à moi : les rendre et moi avec ; me battre, qui était peut-être l’option la plus stupide ; trouver un moyen de m’enfuir. Au moment où mon œil tourna vers la droite, comme pour valider l’un des trois choix, Sirius parla d’une voix vive et claire, comme pour m’empêcher d’agir au dernier moment.

    « Ne te fais pas remarquer ! Enfin, c’est un peu tard, mais j’ai une mission pour toi sur Clover.
    — Une mission ?
    — Du Crysokrone. Autrement dit, tu n’as pas le droit à l’échec et tu es le seul membre sur place. Elle n’est pas bien compliquée en soi, mais si tu pars en prison, en plus de t’adosser une mauvaise réputation de malfrat auprès du Crysokrone et de Clover, tu échoueras la mission.
    — Mais comment je dois faire alors !?
    — Trouve un moyen de t’en sortir. »

    Bon... Voilà qui ne m’aidait pas. J’étais maintenant pris au piège... De façon simultanée, je dressais mentalement la liste des souvenirs les plus récents afin de trouver des éléments pouvant m’aider, la liste de mes capacités et des caractéristiques ennemies. Je pouvais tout aussi bien entrer à l’intérieur de la bibliothèque et les combattre avec les livres, mais cela ne ferait qu’attirer l’attention encore plus. Je devais faire ça discrètement, dans un coin sombre et faire en sorte qu’ils ne me revoient plus avant la fin de la mission. Et je savais exactement comment j’allais procéder...

    « Très bien, vous avez gagné, je me rends... »

    Je posai le livre par terre, qui fut ramassé par le garde face à moi. Ils m’emmenèrent par la suite menotté vers la grande rue. Nous passâmes un petit moment à marcher, avant de frôler une ruelle sombre, décorée d’affiches de propagandes diverses, qui serait parfaite pour mon embuscade.

    « Au fait, m’exclamai-je en m’arrêtant net.
    — Mmh !? demanda l’un des soldats sur un ton menaçant.
    — J’espère que vous n’avez pas ouvert le livre... il est maudit. C’est d’ailleurs pour ça que ma guilde, Shadow’s Lair, le voulait... »

    Il suffisait de voir sa tête pour comprendre que la curiosité le démangeait beaucoup trop pour qu’il y résiste. Quel idiot. Il ouvrit le livre, doucement, lorsque celui-ci, comme doué de sa propre volonté, s’écarta d’un geste vif, faisant tourner ses pages si vites qu’elles se décrochèrent et tourbillonnèrent autour du pauvre soldat, qui s’empressa de partir en courant.


    Rapidement, l’une des pages vint trancher chacune des lances en bois que portaient les trois autres qui n’avaient pas faibli face à la peur. Un cercle fin en papier vint entourer mes menottes, afin qu’elles se brisent. Je partis en courant dans la ruelle, qui était clairement un cul de sac. Lorsque je me retournai, les trois soldats s’étaient engagés, pensant être en position de force. Mes mains se libérèrent aussitôt et, dans un mouvement rapide, je saisis mon foulard gris qui se désagrégea en petite feuilles carrées.

    « Il m’allait bien, mais ce tissu était terriblement rêche... »

    J’écartai les deux bras et rapidement, les affiches de publicités se déplacèrent pour bloquer l’autre bout de la rue, assombrissant encore l’endroit étroit dans lequel nous étions. Au même moment, quatre lances blanches, quasi-identiques à celles des soldats, virent les menacer.

    « Maintenant, le livre reste à moi. »

    Tout un cinéma pour si peu... Je ramenai le livre, qui s’était rassemblé comme il le fallait. Ce fut alors que mes lances, qui constituaient plus un bluff qu’autre chose car j’étais incapable de créer une arme tranchante si rapidement, se durcirent pour frapper chacun des soldats sous le menton et les mettre tous les trois KO. Il ne restait plus qu’à cacher ça : je reconstituai mon foulard, le trempai dans une flaque boueuse puis, utilisant le plus d’énergie possible pour faire ça correctement, formai un mur de papier mâché face à moi à partir de celle-ci. Le séchage ne prit qu’un instant, la différence était quasiment imperceptible. Je n’eus qu’à escalader le toit de la maison pour atterrir dans l’autre rue principale, alors que personne ne regardait.


    Epuisé par tant de jeu d’acteur, je fus bien rapidement assailli par les idées de mort, de prison ou de tout autre désagrément qui aurait pu m’arriver. Je partis donc à l’autre bout de la ville, qui n’était pas très grande, pour m’asseoir sur un banc, penser à autre chose. Je rangeai dans mon sac l’ouvrage pour lequel j’avais vécu toutes ces péripéties. Au même moment, la lacryma de communication scintilla pour afficher le visage d’Ysaline, qui disait avoir réuni les autres livres dont Sirius m’avait donné la trace. Aussitôt cette fameuse mission accomplie, je pourrais retourner auprès d’eux et avancer sur ce mystère. Mais l’heure n’était pas à mes amis : des obligations professionnelles m’attendaient, que j’allais accomplir de bon cœur. J’ouvris le livre des missions puis lus à mi-voix le petit texte scintillant, qui venait d’apparaître et qui semblait m’être désigné. Malgré l’avertissement de Sirius, je fus étonné de constater la mention « Crysokrone » au-dessus de l’entête.

    Spoiler:

    Une mission si importante... Heureusement que je m’étais préparé en cas d’imprévu : j’avais passé toute la journée de la veille à créer des foulards comme celui-ci à partir de papier, j’avais également créé d’autres tissus : des gants, une cape, quelques draps ainsi qu’une tente. Je m’étais motivé à améliorer ma capacité à créer du papier doux, et j’avais rapidement compris des techniques pour aller plus vite et faire en sorte que ce soit plus agréable à porter. Alors que ce foulard était mon premier prototype, affreusement rugueux au toucher, les draps ne se démarquaient pas tellement des tissus peu chers que l’on pouvait trouver partout. Malheureusement, je n’avais pris que ce foulard aujourd’hui, qui avait fini en leurre mural. J’étais loin de me douter que le Crysokrone ferait appel à moi pour une mission... Toujours fut-il que je me devais d’y participer et réussir. J’étais quelque peu touché par le fait que le Crysokrone me fasse confiance pour ce genre de mission ; ils me demandaient d’être un petit maillon dans un grand mécanisme. En relisant le texte, une certaine fierté positive m’enivrait. Au moment de signer dans l’emplacement prévu, les trois objets, de relative petite taille, apparurent sur le livre ouvert. Je les rangeai aussitôt dans mes poches. Je restai immobile un long moment à regarder les passants, en repensant à un futur fantasmé dans lequel mes pouvoirs serviraient la justice de manière appuyée. Je décidai, un moment plus tard, de reformer un poncho léger à partir des quelques feuilles que j’avais sur moi, car rester assis sans rien faire me donnait froid en cette fin d’automne.

    Les heures avaient filé sans que je m’en aperçoive : patrouiller par-ci par-là, déjeuner au restaurant en terrasse, visiter des lieux publics mais aussi des recoins sombres, la journée s’était terminée sans même que je puisse le remarquer. Il faisait déjà nuit et c’était un sentiment assez inconnu de voir les magasins fermer et les gens rentrer chez eux sous les lumières de la ville. Je devais me féliciter de la petite demi-heure que j’avais passée à créer ce nouveau vêtement, une sorte d’écharpe-poncho très légère, qui avait été ma meilleure alliée dans ma lutte contre le froid. Je m’en voulais quelque peu d’être si faible face à la fraîcheur, étant né à Iceberg, mais les mois passés dans la température régulée d’Ouroboros avait diminué cette résistance naturelle...



    Je m’étais posté sur un toit, légèrement plus élevé que les autres, qui juxtaposait deux ruelles qui donnaient chacune sur une allée différente. Il était 21h47 précisément lorsque j’aperçus trois individus entrer dans la ville depuis la forêt. Ils étaient trop loin pour que je puisse affirmer la moindre information sur eux, mis à part le fait qu’ils portaient chacun une cape. À en juger par leurs regards méfiants à chaque recoin de rue, il s’agissait d’individus mauvais. Mais je ne devais pas me précipiter : ils pouvaient être plus puissants que moi. L’obscurité était mon plus précieux atout : le ciel couvert cachait la lune et les étoiles. Les seules sources de lumière étaient les lampes qui longeaient les maisons. Je pris donc la décision de suivre ces trois personnes en filature, afin de déterminer quelles étaient leurs intentions, mais aussi en apprendre plus et surtout les arrêter si nécessaire. Je n’avais rien à craindre : à tout moment, je pouvais invoquer Archon Nyx avec le dispositif rouge, si nécessaire…

    D’un saut, je me retrouvai en bas, contre un mur, juste derrière eux. Ils avaient l’air très méfiant, ainsi je devais me montrer le plus silencieux possible. Les flaques d’eau n’allaient pas m’aider... Si seulement je pouvais trouver un moyen de me rapprocher d’eux, je pourrais déterminer leur niveau de puissance… Ils avançaient lentement, ce qui me laissait le temps de réfléchir à la façon dont j’allais me déplacer. Ce n’est qu’au bout d’un moment que je constatai qu’ils allaient passer derrière le trompe-l’œil que j’avais fabriqué le matin-même ! C’était l’endroit idéal pour me rapprocher d’eux sans être vu. Je grimpai avec quelques feuilles sur un toit afin de m’y rendre dans les plus brefs délais. Collé contre les briques de carton, je concentrais le maximum de mon attention sur eux, qui approchaient. C’était clair ! À moins d’une dissimulation magique, deux d’entre étaient faibles, des cibles faciles (sauf s’ils maniaient le feu, auquel cas j’aurais à jouer de certaines tactiques…). Cependant, la troisième personne était bien plus puissante que moi.


    « Attendez. Quelque chose cloche… »

    Je retins mon souffle lorsqu’une voix féminine ordonna l’arrêt. L’instant qui suivit, le leurre de papier mâché se trouva coupé en deux par un sabre aiguisé. Les trois soldats assommés gisaient toujours au sol.

    « Il y a quelqu’un… »

    C’était ce que j’avais pu entendre à travers la fine vitre derrière laquelle je m’étais réfugié en entrant par effraction dans la seconde. J’avais réellement eu peur pour ma vie ce coup-ci : jamais je n’avais autant réagi à l’instinct en grimpant vers cette fenêtre qui fut facile à ouvrir. Mon cœur tapait si fort contre ma poitrine que, un instant, j’eus cru qu’il s’agissait d’une lame m’ayant transpercé. Je pouvais à nouveau respirer, frissonnant de peur mais aussi… d’excitation. Je devais admettre que prendre de tels risques avait quelque chose d’entraînant. Voilà que je me découvrais un côté casse-cou…

    Je sortis du domicile vide par une autre fenêtre, qui donnait sur la grande rue, avant de me cacher derrière une vieille caisse en bois qui traînait là. Je devais absolument garder mes distances. Si j’avais pu sonder leur émanation magique, elle avait su faire de même avec moi, ce qui me rendait repérable et j’étais incapable de la dissimuler correctement. Néanmoins, je me trouvais à bien une centaine de mètres, et puis il y avait d’autres mages en ville, qui dormaient chez eux, qui brouillaient ma trace… enfin, j’espérais.

    Ils s’arrêtèrent devant la bibliothèque, la même que j’avais infiltrée ce matin. L’un d’eux s’agenouilla pour ouvrir la porte, tandis que l’autre venait de faire apparaître deux lances luisantes dans ses mains. Celles-ci semblaient, d’après leurs formes, pouvoir être lancées à toute vitesse.


    « D’accord, je suis dans la mouise… » pensai-je tout bas.

    Ils entrèrent dans la bibliothèque, à l’exception d’un, visiblement le plus faible, qui surveillait l’entrée. Devais-je empêcher le crime qu’ils étaient en train de commettre, ou les laisser faire pour mieux les arrêter par la suite ? Telle était la question qui circulait en boucle dans mon esprit. Je repensai alors à la mission du Crysokrone. Aucun échec toléré. Je me devais d’attendre avant d’agir, absolument.

    ---

    Il y a avait quatre fenêtre dans la salle principale de la bibliothèque. C’était par l’une d’entre-elle (que j’avais ouverte de l’intérieur avec un des livres) que j’étais entré. Je me trouvais donc derrière les étagères, observant les criminels, pour tenter de comprendre quels étaient leur objectifs. Je pouvais entendre la voix d’un homme et d’une femme.


    « Tu as le grimoire ?
    — Oui, je viens de le trouver.
    — Parfait, j’ai la lettre.
    — Dis, est-ce que toi aussi… tu as cette impression d’être observée ?
    — Je sais qu’il y a quelqu’un, je l’ai senti tout à l’heure, mais il ne m’échappera pas longtemps. Il est là, je le sais. Le sens-tu ?
    — Non, c’est juste une impression…
    — Je ne parle pas de ça. Les livres, tous. Ils émettent une faible énergie, très très faible, pourtant si on se concentre, on la perçoit légèrement. Il y avait un leurre de papier-mâché, tout à l’heure. Un mage de papier nous observe, sois vigilant dans la bibliothèque. »


    Entendre cette conversation me paralysa. J’étais donc si repérable que cela !? Un frisson se glissa sous mes vêtements pour grimper le long de mon dos, comme si quelqu’un se trouvait juste derrière moi. Une peur telle se manifesta que j’en perdis toute concentration l’espace d’un court moment, moment durant lequel, les deux individus avaient disparus de mon champ de vision.

    Après la terreur, ce fut la panique. Où étaient-ils !? La porte était toujours ouverte et à l’extérieur se trouvait toujours le guet, donc ils étaient à l’intérieur. Peut-être patrouillaient-ils ? L’obscurité qui était mon alliée venait de se retourner contre moi. Mais alors que, dos à l’étagère, je balayais du regard ce qui se trouvait face à moi, je pus sentir dans ma nuque les vibrations d’un son proche, bien trop proche.


    « Alors te voilà ! » clama une voix masculine juste derrière l’étagère contre laquelle j’étais adossé.


    D’un mouvement spontané, je me reculai en sursautant, abasourdi par l’œil à peine visible qui m’observait entre deux livres. Par un reflex offensif, les pages des livres qui se tenaient devant lui tentèrent de lacérer son visage, en vain. Je me mis à courir le plus rapidement possible vers la fenêtre encore ouverte, mais alors que je l’atteignis presque, mes yeux furent éboulis par un javelot de lumière qui venait de filer devant mes yeux depuis la droite. Je pus entrevoir la silhouette debout tenir ses armes mystiques. Je me précipitai dans la direction opposée, formant derrière moi un mur de livres qui bloqua les deux nouveaux projectiles. J’entrai dans une allée, sur ma gauche, mais alors que je me précipitais vers son extrémité, la femme apparut tout au bout. Je m’arrêtai net, pour vérifier l’autre côté, l’homme s’y tenait. J’étais pris au piège… Pas tout à fait. D’un mouvement rapide et concentré, quelques tomes se trouvant juste à côté de moi s’ouvrirent et tournèrent avec violence pour broyer avec précision un petit passage dans l’étagère. Au même moment, les deux lances qui m’étaient destinées perforèrent chacune un livre volant, qui retombèrent immédiatement, me protégeant de l’attaque. Effectuée dans un nuage de papier, mon évasion me permit de gagner un petit temps de réflexion qui pouvait m’être précieux.

    « Retrouve-le ! Il ne doit pas nous échapper ! » cria la femme.

    J’étais accroché sur une des larges lampes qui se tenaient au plafond, difficilement. Mes deux poursuivants cherchaient dans les allées qu’ils visitaient en courant.


    « Il serait temps pour moi de tenter quelque chose… » murmurai-je à moi-même dans un élan de plagiat.

    J’écartais les deux bras vers l’avant, discrètement, puis quelques pages virent se réunir face à moi dans l’obscurité pour former, après plus de vingt secondes de concentration, un javelot, donc la pointe était aussi efficace qu’une lance de soldat. Beaucoup trop long à créer pour m’être utile en combat, les vingt secondes que l’on m’avait accordées me permirent de me munir de cet atout.


    « Là-haut !! » s’exclama la voix féminine, qui semblait hargneuse et terriblement investie dans ce combat.

    Le peu de lumière qui éclairait l’endroit ne me permit pas de distinguer la menace, à l’exception des deux traits lumineux qui couraient. Etrange lumière : elle n’éclairait pas, elle se contentait de briller dans l’ombre. Aussitôt, je mis en marche l’arme que je venais de créer pour anéantir cette menace. L’homme tenta de m’atteindre avec ses deux projectiles, mais il ne put constater que, dans mon esquive, une énorme stalactite blanche avait fondu dans l’air pour perforer son estomac. Il s’écroula au sol, alors que la femme poussa un autre soupir hargneux chargée d’hostilité en constatant le cadavre de son allié. Je continuais ma course à travers les étagères et les livres, alors que je ne trouvais plus la sortie dans la confusion.


    « Là. »

    Elle fut bien étonnée de constater que l’épée qui aurait dû se loger dans ma panse par surprise venait de perforer en vain Le Juste-Egide, ouvrage de 400 pages. C’est au même moment que d’un air fier malgré ma panique, j’apposais mes deux au sol en un éclair pour mieux répartir l’énergie dans un cercle magique que je venais de former. C’était la première fois depuis longtemps que je tentais d’utiliser un sort de grande envergure. Il n’y avait que dans une bibliothèque que je pouvais utiliser cette capacité qui, bien que simple dans l’idée, s’avérait un atout précieux dans une situation comme celle-ci. La femme n’eus même pas le temps de réagir contre ma fougue avant que ma propre voix résonne d’un ton assuré.

    « Frenetische Lawine ! »

    Tout à coup, un grondement sourd résonna dans la pièce, alors que toutes les étagères se mirent à trembler. Ça fonctionnait ! L’instant d’après, tous les livres de la pièce explosèrent presque simultanément, laissant s’écouler des tonnes visqueuses de papier, alors que des nuées blanchâtres assombrissaient l’espace. Essoufflé, je partis en courant à travers cette éruption, à qui je commandais le passage, pendant que ma poursuivante se faisait engloutir. Je sortis par la porte principale où se tenait le deuxième homme, qui restait immobile sous la surprise. Qu’à cela ne tienne, il se trouva l’instant d’après immobile sur le sol, un rectangle blanc imbibé de sang coincé dans la carotide. Je poursuivis ma fuite vers les toits, ayant semé mon opposante dans la masse de papier sous laquelle elle était ensevelie.


    « Heureusement que j’étais censé ne pas me faire remarquer… »

    Dissimulé derrière une cheminée, je pouvais faire face à ma stupidité. Je venais de risquer de grandement compromettre la mission. Fort heureusement, nous n’avions pas pu voir nos visages respectifs dans l’ombre… pourtant nos connaissions nos voix, encore que, je n’avais parlé qu’une fois, pour crier des mots en icebergeois… J’espérais simplement que la suite de la mission se passerait sans aucune embûche. Il était déjà 22h34 lorsque tout ceci s’était fini. C’était consternant de constater à quel point le plus court des combats prenait en réalité autant de temps… Je récapitulais les événements de la journée une dernière fois avant de me rendre sur le point de rendez-vous. Parallèlement, je tentais de me détendre en respirant calmement, car les efforts physiques, la panique et la dépense magique ne me permettaient pas de commencer un autre combat immédiatement, vraiment pas… Comme à mon habitude, je me parlais à moi-même pour m’apaiser, cela marchait plutôt bien généralement, cette fois-ci encore. En quelques minutes, j’étais parfaitement remis émotionnellement de cette altercation. Détendu, je pouvais faire face à une éventuelle taupe compromise sans céder à l’appréhension.

    J’étais donc posté dans la rue convenue, quelques courtes minutes avant la rencontre. Plusieurs feuilles étaient dissimulées dans l’ombre pour prévenir toute embuscade grâce au bruit des pas. Je continuais ma respiration modérée et détendue, la mesurais avec précision, afin qu’aucun trait de visage ne puisse me trahir si je venais à mentir.


    « Bonsoir.
    — Bonsoir, répondis-je, le visage découvert, tandis qu’elle ôta son capuchon.
    — C’est toi ! Qui nous a attaqués, tout à l’heure !
    — … En effet. »

    Le « nous » qu’elle avait employé me gênait. J’étais trop suspicieux, peut-être… après tout, aucune autre tournure n’aurait été spontanée.

    « Tu t’es bien débrouillé face à Mike. Il n’était que novice, mais… même face à moi, je suis impressionnée.
    — Avez-vous connaissance des objectifs ?
    — Oui, notre… « organisation » m’a contactée pour me signaler qu’on viendrait me récupérer. J’étais loin d’imaginer qu’ils enverraient un novice…
    — Mpf » ricanai-je discrètement.

    Elle n’était probablement pas au courant pour le dispositif rouge. Après tout, pourquoi lui dire que j’avais un moyen d’invoquer quelqu’un qui la tuerait sur le champ si elle était passée au rang ennemi ?


    « Tu as la bombe, demanda-t-elle en tendant la main.
    — Oui. »

    Je montrai l’objet pour confirmer mes dires. Elle essaya de le prendre, acte auquel je répondis en scellant la bombe dans une feuille de papier rendue très solide, afin d’empêcher son utilisation. Je laissai échapper un sourire, plus ou moins volontaire.

    « Je vois, je comprends, on ne sait jamais, sourit-elle, je reconnais bien là l’« organisation ».
    — Désolé, on n’est jamais trop prudents, répondis-je avec un semblant de complicité.
    — Et si je voulais te tuer sur le champ ? La bombe ne me serait en rien utile.
    — Vous pouvez. Mais si c’était le cas vous n’auriez pas attendu si longtemps, ou alors vous avez besoin de cette arme, que je viens désormais de sceller. Vous pouvez bien la récupérer sur mon cadavre, si vous tentez de l’ouvrir un peu trop violemment elle explosera, je souris après une petite pause.
    — N’aie pas la prétention de dire que mon sort repose entre tes mains.
    — C’est malheureusement le cas. Vous avez tenté de me tuer, tout à l’heure. Pourquoi ? Ça ne vous a vraiment pas traversé l’esprit que je puisse être votre allié ?
    — Dans ma mission, il faut jouer la comédie, tu sais… Si on nous attaque, je riposte justement. Je m’en excuse. »

    Elle s’en sortait mal, à mon sens. Plus on discutait, plus j’avais une mauvaise impression et le stress montait. J’avais réellement fait une erreur en l’affrontant, tout à l’heure. Pourtant, sans ça, je l’aurais probablement crue. C’était vrai, la dernière attaque que j’avais bloquée était clairement létale. De plus, elle avait largement la possibilité de se retourner contre ses deux alliés novices. Cela constituait-il des preuves suffisantes ? Après tout, elle venait de le dire, il fallait jouer la comédie. Il me fallait une vraie preuve… Je venais d’avoir une idée pour comprendre ses motivations.

    « Bon, assez discuté, nous avons une guilde à détruire.
    — Tu ne doutes plus ?
    — Vous remettre en cause toute la nuit ne nous avancera pas. Passez devant. »

    Nous marchâmes donc en direction de la forêt, qui pouvait à tout instant s’avérer un véritable guet-apens. Prétextant un frisson, je m’emmitouflai dans mon écharpe, suffisamment large pour protéger ma poitrine. En cas d’attaque, il me suffirait de modifier sa propriété douce pour en faire une armure. (Néanmois il était vrai que l’air dans le bois était glacial. J’avais honte vis-à-vis de mon origine.) Alors qu’elle m’indiqua que nous étions à mi-chemin, je redoublai de vigilance, tout en lançant la discussion.

    « Parlez-moi un peu de cette guilde noire, Shadow’s Lair.
    — Rien de bien particulier, une des innombrables guildes qui vouent un culte à Zeref. Elle possède deux de ses livres.
    — Deux !?
    — Oui… Malheureusement, je ne suis pas assez haute dans la hiérarchie pour y avoir accès, malgré mon haut rang.
    — Votre mission de tout à l’heure, en quoi elle constituait ?
    — On y est presque ! J’ai une idée pour se rapprocher sans éveiller les soupçons. »

    Premièrement, elle évitait le sujet de cette mission, au cours de laquelle elle avait essayé de me tuer. Deuxièmement, elle venait de proposer de m’attacher pour ne pas éveiller les soupçons ? Se rendait-elle compte qu’elle paraissait de plus en plus suspecte à ses yeux ? Je refusai l’offre, disant que faire semblant serait largement suffisant, et quand bien même, nous n’allions pas entrer, nous n’avions qu’à poser la bombe, que j’étais seul à pouvoir utiliser (bien sûr, elle pouvait essayer de détruire la coquille, au risque d’exploser elle aussi…).

    « Tu as peur de quoi, d’une embuscade ? lança-t-elle nerveusement.
    — Peur ? Oh non, riai-je en serrant le dispositif rouge dans ma poche, prêt à m’en servir à tout moment, légèrement effrayé cependant, je devais l’avouer. Pourquoi tant d’anxiété ? demandai-je suspicieux.
    — Ne t’estime pas supérieur parce que tu es relié au Crysokrone, tu n’as aucune idée de ce que notre guilde peut faire ! »

    Elle ferma les yeux un instant, puis reprit.

    « Pardon, je n’aurais pas dû m’énerver. Cette guilde noire est très puissante… j’ai très peur de ce qu’ils peuvent nous faire s’ils découvrent qui nous sommes. »

    C’était trop. Le « notre guilde » était clairement de trop pour moi. C’est à ce moment que je réalisai. Mon effraction de ce matin m’avait fait remarquer des livres de magie noire, dans la pièce des ouvrages rares. Quelle inconscience d’entreposer des objets ici sans une véritable surveillance.


    Je fis parcourir mon énergie magique à travers l’informatrice, ce qui révéla qu’elle dissimulait bel et bien un livre, que je sortis immédiatement. Elle prépara aussitôt un sort m’étant destiné. J’activai le dispositif qui se mit à scintiller. De cette lumière surgit Archon Nyx, qui enferma immédiatement dans une prison mystique l’informatrice.

    « Je suis désolé de vous déranger… Mais votre informatrice semble compromise, dis-je en pointant du doigt le livre noir qui flottait près de moi.
    — Je vois. »

    En un instant, la prison disparut et la détenue avec. Il ne restait qu’Archon Nyx et moi-même.

    « Tu es Liesel, n’est-ce pas ? Bon travail.
    — M-Merci…
    — Je vais te téléporter sur Aeternitas.
    — Attendez ! Elle m’a indiqué où se trouvait le bâtiment de la guilde, je peux aller le détruire » proposais-je en montrant la bombe, dont la coquille s’ouvrit devant lui.

    Il réfléchit un court moment, puis il dit que c’était une guilde puissante recherchée depuis un moment et qu’il était dommage de passer à côté de cette occasion. Il disparut alors, en me recommandant d’être prudent. Peut-être venais-je de montrer ma motivation auprès du Crysokrone ? L’heure n’était pas à vouloir être dans ses petits papiers, j’avais une mission. Je pourrais penser à cela quand j’aurais détruit la guilde. Je me mis en route, utilisant mon écharpe pour dissimuler mon visage, tout en laissant tomber sur mes épaules et le haut du torse la protection qu’elle pouvait constituer. Après seulement quelques minutes de marche tout droit, je pus repérer le bâtiment. Tout le périmètre était recouvert de feuilles d’arbres séchées. Il n’y en avait pas eu de tout le chemin, il était évident qu’il s’agissait d’une sorte de piège. Peut-être quelqu’un montait-il la garde et le bruit des pas l’alerterait ? Je marchais donc sur un fin couloir blanc jusqu’à me trouver à proximité des murs, sans pour autant m’approcher trop. Une petite dizaine de mètres nous séparait.


    « On va tenter avec ça… »

    Une feuille vola doucement jusqu’à toucher la paroi, afin de vérifier qu’aucun piège n’était installé, ce qui était le cas. Cependant, je refusais toujours de m’approcher d’avantage. Je prenais peut-être trop de précautions, mais je préférais ça à foncer comme idiot. Je plaçai la bombe au centre d’une large feuille à la forme d’un bol, qui vola doucement jusqu’à la porte de la guilde. Je m’éloignai encore un peu du bâtiment avant qu’elle ne s’active, libérant une étrange fumée. Dans l’instinct, je plaçai face à mon visage un masque de papier, bien que cela s’avèrerait probablement inutile si la fumée m’atteignait. J’activai le dispositif qui fit immédiatement apparaître quatre individus que je ne reconnus pas, avant de me retrouver l’instant d’après en lieu sûr, dans un bureau.


    « Le Crysokrone te remercie, Liesel. »

    J’étais donc dans le bureau d’Archon Nyx, qui trônait sur sa chaise.

    « Tu es l’apprenti de Mugetsu, n’est-ce pas ? Continue sur cette voie, dit-il en souriant presque.
    — Merci beaucoup ! » balbutiai-je en retirant mon écharpe, qui reprit la forme de feuilles qui virent de ranger dans mon sac.

    Il me remit ma récompense et en un éclair, j’étais dans la salle des portails de la guilde. C’était particulièrement touchant de recevoir les félicitations d’un membre très haut placé du Crysokrone… Peut-être ne le méritais-je pas… Après tout, je m’étais fait repérer dans la bibliothèque, j’avais mis en péril la mission. D’un autre côté, c’était ce qui m’avait permis de comprendre qu’elle était passée du côté adverse. Si je n’étais pas entré illégalement dans cette bibliothèque, je n’aurais d’ailleurs jamais su qu’elle avait pris des livres de magie noire. Le bilan global était positif malgré tout. Non, je n’avais pas à me faire de soucis, j’avais accompli la mission avec brio. Je partis dans ma chambre pour lire les fameuses notes volées ce matin, au lieu de dormir. Il était temps que je me concentre sur ce pourquoi j’étais allé jusqu’à Clover initialement. Je contactai Ysaline pour lui donner rendez-vous le plus tôt possible. Ma prochaine destination était donc à nouveau Sainte-Nuit, pour que nous mettions en commun nos trouvailles. Mais pour l’heure : un peu de sommeil.


    Fiche de RP (c) Miss Yellow

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    Re: [Confirmé] Mission Personnalisée - Taupe (-icide ?) par Nina Andersen Jeu 08 Juin 2017, 00:07
    Nina Andersen
    Nina Andersen
    Briseuse de Mythes







    Mission menée à bien sans céder à la facilité ! S+, 500 points pour la route ~

    309 jolies lignes tout’ belles, pour 3090 jolis points, tout beaux. Plus 200 points pour une mission ordinaire, on obtient 3290 et c’est parti pour les bonis !

    ♦ Toujours pas de bonus perfection malheureusement…

    Récapitulatif des fautes pour les réclamations:

    ♦ Niveau cohérence, rien à signaler Roger, 100 points.

    ♦ Tablons sur 40 en originalité, notamment en faveur de la manière dont Liesel se sert du papier-tissu ! Pas plus néanmoins car l’histoire suit le plot qui était déjà, grosso merdo, tracé, mission oblige.

    ♦ En histoire, je te donne 250 pour la même raison qui m’empêche de donner 50 en originalité, mais tout de même car tu n’as pas cédé à la facilité en t’imposant un twist, donc un échec probable !


    ♦ Toujours la même présentation qui fonctionne : aucune raison de changer sa note. 100 points ~
    ♦ L’humour, ah là là… Liesel versus Bibliothécaire. Liesel 200 points, vieille aigrie 0 !

    ♦ Et rebelote, rédaction de qualité malgré quelques petites tournures maladroites. Mais bon, y a déjà une bonne reprise par rapport au précédent RP, cela vaut donc plus de points : 280.

    On part ainsi sur un total de 4760 aethernanos ! Cela et la récompense de la mission, bien sûr. Quine, 450 000 Joyaux dans la popoche !

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