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    Nina Andersen, Awakening of a Stray Lady | OBSOLÈTE par Nina Andersen Sam 29 Aoû 2015, 02:09
    Nina Andersen
    Nina Andersen
    Briseuse de Mythes







    Nina Adrielle Andersen



    Code par Leah

    Identité

    Genre :
    Nom : Andersen
    Prénom(s) : Nina
    Surnom(s) : Évitez si vous tenez à des relations cordiales, vraiment
    Âge : 21 ans
    Nationalité (voir carte) : Fiorienne
    Magie : Magnétisme – Électricité – Électromagnétisme – Runes Adgardiennes (secondaire)

    Physique

    Taille : 163 cm
    Poids : Environ 530 N, pourquoi ?
    Main directrice : Droite

    Situation

    Guilde : Æternitas
    Rang estimé : Aguerrie
    Joyaux possédés : 5 760 500 Joyaux

    Citation

    « Mouche-toi avant de parler. On en rediscutera quand tu n’auras plus cette voix distordue par tes narines emplies de ta propre stupidité. »
    Apparence physique
    ♦ Cheveux auburn, yeux bleu clair, peau claire qui bronze bien (mais elle n'aime pas).

    ♦ Style vestimentaire féminin, un peu lolita parfois. Une chose est sûre, si elle n'y est pas contrainte, elle ne porte pas de pantalon. Les shorts passent en revanche.

    ♦ Ne fait pas de grands gestes quand elle parle.

    ♦ N'a pas de grande capacités physiques. Elle est et continuera à être capable de les gonfler par la magie mais ça ne cassera jamais trois pattes à un canard. Ni deux. Une peut-être à la rigueur. Bon allez, si on est réaliste, quatre.

    Nina Andersen, Awakening of a Stray Lady | OBSOLÈTE 1514668711-bruuuuh
    Description mentale
    Nina est quelqu'un de calme, voire taciturne. Elle ne parle pas beaucoup aux gens, pas plus qu'elle ne parle toute seule. Il semble évident que l'on ne se comporte pas de la même manière selon la personne qu'on côtoie, mais pour Nina c'est un peu plus délicat. En effet, elle a tendance à classer implicitement les gens qu'elle rencontre. Oh, rassurez-vous, sans pour autant juger de leur valeur humaine la plupart du temps ! Mais tout de même.

    Ce n'est cependant pas parce qu'elle n'a pas la bavasse facile qu'elle en est totalement renfrognée, et il serait malvenu de penser qu'elle est dépressive ! Il suffit que vous entriez dans une catégorie avantageuse et là, elle est d'agréable compagnie. Ainsi sa palette d'expressions s'en voit moins restreinte. Cependant, il est une catégorie peu représentée dans l'entourage de Nina. Les gens à qui elle fait confiance. Elle a des difficultés à faire confiance, des barrières qu'elle s'est plus ou moins consciemment posées, plus ou moins toute seule. Pour ainsi dire, c'est là un euphémisme ! Nina peut sembler inaccessible, froide dans un gant de soie ou détachée du monde autour d'elle – c'est dire, elle est franche et tout à fait capable de ne pas mâcher un seul de ses mots à votre égard si elle le juge nécessaire. Oh, du moment qu'elle n'a pas d'attaches avec vous...

    Elle a beau être observatrice, que ce soit envers le monde ou envers ses habitants, elle en oublie parfois de se regarder elle-même. C'est qu'il faudrait qu'elle s'ouvre à ce monde, mais la tâche est ardue, faute à ces fortifications, ces frontières qu'elle s'est érigé. Il est dommage qu'elle ne se doute pas à quel point la rencontre de cet Archange signe un tournant majeur de sa vie.

    Il est des caractéristiques autrement notables chez Nina ! La lecture, la musique, l'écriture, la couture, le jardinage, ou simplement penser : voilà ses principaux passe-temps. Ainsi, comme ce sont des activités qui ne nécessitent pas la présence d'une autre âme à proximité, la solitude – notez, physique – ne la dérange pas. Elle a donc également tendance à être dans sa bulle lorsqu'elle les pratique, ainsi faut-il parfois s'y prendre à deux fois pour attirer son attention.

    Dotée d'une certaine fierté, quoique pas absolue, elle n'admettra pas aisément être mordue de la mignonnerie ! Froufrous, peluches, petits carnets... Le premier qui se risquerait à pénétrer sa chambre sans autorisation préalable, la surprenant à... Oh là là... Ce pauvre petit être a grand intérêt à être plus puissant que Nina, sinon je ne veux même pas savoir dans quel état pourraient terminer ses yeux !

    Parallèlement, il est toujours intéressant de constater l'incidence que peut avoir un traumatisme d'adolescence sur la psyché d'un individu. Et plus particulièrement sur les petits défauts mentaux que cela peut apporter...

    Plus :

    ♦ Déteste les boissons sucrées. De manière générale, déteste l'excès culinaire.

    ♦ Orientation sexuelle ? Elle s'en fout. Genre, elle s'est jamais posé la question. Ça compte peut-être beaucoup pour vous, mais pour elle ce n’est qu’un détail.
    Histoire
    J'avais sept ans quand ma mère est décédée... Je n'ai gardé d'elle que peu de souvenirs. C'était une femme que j'aimais beaucoup me semble-t-il. Pour tout vous dire, je ne me souviens même pas de la réaction exacte que j'aie pu avoir lorsqu'on m'a annoncé son trépas. Je ne me rappelle même pas qu'on m'eût dit à cette époque les raisons de sa mort. Juste le fait.
    C'était la Vicomtesse de ma ville de naissance, Shiero. On m'a souvent répété que notre mère, par son sang impur, avait fait de ma sœur et moi des bâtardes. Pour ce que j'en ai jamais eu à faire...

    À compter de ce jour, notre père, de qui nous n'avions pas été très proches durant notre petite enfance, ma sœur et moi, devint protecteur avec nous. Très, peut-être trop. Quoique, je ne peux plus dire ça, maintenant. Il nous interdisait de sortir du château sans au moins un garde vicomtal.

    Il faut dire que je n'ai jamais désobéi. Notre père était très impliqué dans la guerre contre Stella, étant donné que nous étions très proche de la frontière de Fiore, plus souvent assaillie que l'intérieur du pays. J'ai toujours été plus sensée que ma sœur sur ce point-là, d'ailleurs, Elianore était tout le contraire de moi. Tant j'ai toujours été quelqu'un de peu bavard, préférant la lecture, le violon et les loisirs créatifs aux extravagances sportives et autres défouloirs pour enfants... tant ma sœur était une fille bavarde, fougueuse et peu encline à assister aux cours de notre précepteur ou maître de musique – aussi n'a-t-elle jamais su jouer de partition correctement. Elia, comme je l'ai toujours appelée, était ma sœur adorée, quand bien même elle essayait chaque fois de m'entraîner dans ses bêtises. Remarque, dire que je n'ai jamais désobéi serait un bien mauvais mensonge... Tout comme employer le passé serait vouer un profond irrespect à mon espérance utopique. Mais nous y viendrons plus tard.

    Quand mon aînée d'un an cherchait à m'embarquer dans ses pérégrinations fantaisistes tout droit sorties de son imagination d'enfant sans peur, je partais me cacher sous le bureau de mon père. Mais la plupart du temps, je rejoignais son conseiller. Dimitri Zacharias – que j'ai toujours appelé Dimitri. Six ans mon aîné seulement et déjà une prestance lui promettant un beau parcours, avait été employé par mon père peu après la mort de ma mère. Au fur et à mesure, il avait obtenu le poste de conseiller. De ma position de simple petite fille, je le trouvais beau, intelligent et gentil. Je l'ai, d'ailleurs, toujours trouvé ainsi. C'était une personne en qui je trouvais tout ce dont j'avais besoin et pour ainsi dire, je le respectais et lui faisais confiance au moins autant qu'à mon propre père et ma propre sœur – Dieu sait pourtant la confiance que je leur vouais. Il m'apprenait beaucoup et me conseillait de bons livres. De plus, quand un orage grondait de sa voix explosive, il restait toujours avec moi pour m'aider à m'endormir. Je crois qu'il n'est pas exagéré de dire que je lui valus de nombreuses heures supplémentaires à force de solliciter sa compagnie durant ses heures de travail.

    Je ne puis qualifier autrement notre vie durant cette période que par « normale ». Enfin, tout étant relatif. Les conflits ne s'étaient pas arrêtés entre-temps... et au contraire.

    Le jour de l'anniversaire où Elia fêtait ses seize ans se trouvait en plein cœur d'un élan d'animosité de la part de l'ennemi. Ma sœur, ce jour-là, vint me voir pour réclamer un cadeau d'anniversaire à la fois étonnant et pas du tout. Je lui avais pourtant déjà offert mon présent mais de toute évidence, il lui en fallait plus. « Viens dans le bois hors de la ville, avec moi, juste toutes les deux ! ». Nul besoin j'imagine de préciser que ma réaction ne fut pas celle qu'elle souhaitait. Je refusai catégoriquement car m'intéressant plus qu'elle au contexte géopolitique des environs, je savais qu'il était plus dangereux maintenant que jamais de faire cette escapade. Et ce d'autant plus que nous faisions partie de la famille la plus proche du Vicomte. Bien sûr, elle insista. « Pour mon anniversaire ! » me répétait-elle. Bien que je sus sans douter une seconde que ma sœur, plus touchée par la fougue de l'adolescence que moi, connaissait les sentiers forestiers comme sa poche – quel risques inutiles avait-elle encourus... – et malgré la confiance que j'avais pour elle... je ne sais toujours pas, même aujourd'hui, pourquoi j'ai fini par céder. Peut-être qu'inconsciemment, j'enviais son courage et que je ne voulais pas me sentir inférieure à ma propre sœur...

    Ainsi, nous partîmes pour le bois aux abords de la ville, tapissant le flanc d'une des collines entourant le plateau. Ce n'était pas si loin quand on y pensait. Elia nous faisait passer par les ruelles les moins fréquentées qu'on puisse trouver à Shiero, disant bonjour à quelques adolescents de notre âge qui lui répondaient par un clin d’œil entendu. Je ne me sentais pas à ma place à ce moment-là... Tout ce que je faisais, c'était suivre aveuglément le circuit de ma sœur, tantôt en courant, tantôt en marchant, lui faisant confiance.

    Plus nous avancions, plus je voulais rentrer, me sentant mal de désobéir à ce point. Inquiéter mon père et Dimitri n'était pas une idée qui me ravissait le moins du monde, quand bien même je devais avouer que cette... liberté, oui, était excitante. J'avais beau reprocher la désobéissance de ma sœur, passer ce genre de moment avec elle après avoir accepté sa requête ne me laissait pas le droit de me plaindre plus. Je m'arrêtai donc et me prêtai au jeu comme jamais je ne l'avais fait, ma sœur partant devant en éclaireur et moi restant derrière, peinant parfois à la suivre. Au bout d'un moment, même, je finis par ne prêter attention ni à mon père, ni à Dimitri, ni même au Stellans.

    Cependant, lorsqu'un hurlement retentit à quelques mètres devant, je ne compris pas tout de suite que cette négligence constituerait mon plus profond remord.

    Je courus à toutes jambes afin de rejoindre l'origine de ce hurlement. La seule chose que je vis me hante encore aujourd'hui, à côté d'autres images infernales. C'était ma sœur, le visage à demi clos brillant de larmes fraîchement coulées, comme si elle avait été mal assommée, sur l'épaule de cet homme portant un uniforme que je connaissais trop bien : il s'agissait d'un militaire de Stella.

    Les événements qui s'en sont suivis me sont flous et pourtant, certains d'entre eux m'ont tellement marquée que je me rappelle des moindres détails. Je ne pensais plus à rien alors que je courrai comme je n'avais jamais couru, comme si je ne savais même plus comment penser. Je ne peux même pas dire si des larmes coulaient sur mes joues à ce moment-là car même si ç'avait été le cas, je n'y aurais pas prêté attention. Je ne me rappelle plus non plus du nombre de fois où j'ai trébuché dans ma course précipitée et incohérente vers la ville. Tout ce que je sais, c'est qu'en y entrant, j'eus un mauvais, très mauvais pressentiment : si des Stellans se trouvaient aux abords de Shiero, c'était mauvais signe pour l'enceinte de la ville.

    Une fois enfin sur place, mon cœur battait plus vite que la dernière mélodie que je venais d'apprendre à jouer au violon. Je fus accueillie par des murs détruits çà et là, et se refléta dans mes yeux l'image de flammes dansant au sommet de la cité... là où se trouvait le château. Mes jambes me portèrent de nouveau, Dieu sait comment, au travers des ruelles empruntées plus tôt. Je n'en pouvais plus.

    Je trouvai ma demeure et son jardin dans un état déplorable. Mon cœur manqua un battement. Mais il manqua de s'arrêter lorsque je vis mon père à terre, entouré de soldats Stellans. Je vis l'horreur dans ses yeux, mais elle disparut bien vite. Dans ma précipitation pour lui apporter une quelconque aide inutile, puisque je ne réfléchissais plus, une immense lance réduit en bouillie ce qui était quelques secondes avant l'estomac noué de mon père. Aucun hurlement ne put s'échapper de ma gorge, pas même le moindre son. Je sentis juste une main se refermer avec force sur mon avant-bras. Tirée et retournée, je constatai qu'il s'agissait de Dimitri, les vêtements dans un sale état. Il me conduit dans une course effrénée le plus loin possible de la scène que je ne pouvais pas quitter de mes yeux étonnamment secs.

    Dans une taverne miteuse des plus bas quartiers de Shiero, tant en termes de rang social que d'altitude, Dimitri me faisait face. Assis à une table mal nettoyée, moi face à un verre de quoi que ce soit, je n'en sais plus rien, j'étais dans un état second. Ne me demandez pas de le décrire, ne me demandez pas de vous lister les émotions qui créaient un véritable chaos dans ma tête à cet instant. Je ne peux que citer la culpabilité, le sentiment que tout s'est joué sur un choix que j'avais mal pris. Aujourd'hui encore, je me demande ce qui aurait pu se passer si j'avais fait un choix différent.

    Malgré mon bouleversement, je fus capable d'expliquer tout ce qui s'était passé à Dimitri. La peur me gagna à la fin de mon récit, de ce fait je baissai la tête. J'attendais une remontrance qui n'est jamais venue.
    Il ne fit que me raconter la vérité. Plus que j'en savais et aurais jamais pu imaginer.

    Il m'apprit la vérité sur la mort de ma mère, celle qu'on nous avait cachée, à ma sœur et à moi. Notre père aurait fait ça pour nous protéger. Notre mère était mage au sein de la petite guilde de la ville. Cela dans le plus grand des secrets, à cause des interdits de son rang et de l'étiquette. Lors d'une mission – qu'elle s'efforçait de prendre courtes pour que son absence passe la plus inaperçue possible –, elle avait dû se battre contre un mage noir. Elle n'y a pas survécu.

    C'est pour que nous ne finissions pas comme ça, Elia et moi, qu'il a pris officiellement la décision de ne pas nous laisser sortir sans surveillance, ainsi que celle de retirer tous les livres de magie de la bibliothèque afin que nous n'ayons pas le loisir de nous y intéresser. Surtout, que nous soyons aptes à nous y intéresser.
    Il m'apprit également une tout autre chose. En toute sincérité, elle m'a changée.

    À la mort de ma mère, mon père changea du tout au tout, loin de notre regard. Devenu moins assidu à son devoir, il négligeait certaines tâches administratives les considérant comme moins importantes, négligeait la ville au profit de la guerre... Et même en grandissant, je n'avais rien remarqué. Quelque chose comme un couple de mois avant ce jour tragique, Dimitri avait constaté une montée en flèche des ressources monétaires de la ville. Comme la négligence de mon père l'avait poussé à prendre en charge un grand nombre d'affaires concernant la ville, celui-ci utilisa cet argent pour améliorer les conditions de vie à Shiero, prenant ça comme une aubaine et préférant ne pas se demander tout de suite d'où venait cet argent. L'irresponsabilité du Vicomte avait mené la ville au bord d'une crise sociale et il ne pouvait se résoudre à ne pas tenter de régler cela.
    Dimitri regretta amèrement.

    Mais quand bien même c'était un atout pour la ville, Dimitri s'était penché sur son origine. De l'argent ne poussait pas avec les roses du jardin. Il n'eut sa réponse que plusieurs minutes avant l'assaut, alors qu'il avait suivi le Vicomte, étonnamment peu inquiet quant à la disparition de ses deux filles et pressant bizarrement le pas. Dimitri savait qu'il y risquait beaucoup mais continua à emboîter le pas de mon père jusqu'au plus profond des sous-sols du château, dans lequel se trouvait un passage dissimulé vers une grande pièce, dont la serrure ne nécessitait aucune magie.

    C'est ainsi qu'il découvrit le pot aux roses, si je puis employer une expression bien trop douce pour ce genre de manigances. Rien que d'en parler me dégoûte, me serre le ventre au point d'en avoir envie de vomir.
    Le Vicomte organisait des ventes, et ses plus chers clients étaient des Stellans, des ennemis de Fiore. Les extrémistes à la solde du gouvernement de Stella étaient relativement peu nombreux. Mais ils étaient. Et c'était avec ce genre de personnes que mon père marchandait.

    De ce que voyait et entendait Dimitri, au vu de la hauteur des tons, le client du Vicomte était sur le point d'en appeler à ses soldats, pris d'un excès de rage face à la « marchandise de qualité inférieure à d'habitude ». Quand les protagonistes du marchandage se déplacèrent... Dimitri put voir ladite marchandise. Dans le même temps, il put percevoir le mot « mage » provenant d'une des deux bouches coupables. Cela lui suffit à tout comprendre, nul besoin d'en entendre plus qui ne serait que superflu. Dans les cages au fond... des enfants. Trois ou quatre enfants, à peine plus jeunes que moi à cette époque.

    Le Vicomte, que je refuse, maintenant que je suis arrivée à ce point-là de mon histoire, d'appeler « mon père », dans sa folie ayant failli faire subir à la ville une perte économique comme sociale, pensait pouvoir expier sa faute par le biais de ventes illégales avec l'ennemi. Illégales, immorales, immondes, infâmes, tout ce qu'il vous plaira afin de qualifier cette pratique ne sera pas assez à mes yeux.
    Le mécontentement du client Stellan avait conduit à la tragédie. Un crieur avait apparemment mis la population entière au courant du commerce d'enfants, quand bien même aucun ne provenait de Shiero. Le Vicomte avait bien prévu son coup.

    Les derniers mots de Dimitri furent pour m'assurer que j'avais beaucoup de chance d'être vivante.

    Je ne peux que vous dire que je suis bien heureuse de ne pas m'être vue dans un miroir après cette déclaration. Ç'aurait été bien pire. Non, non, je peux simplement vous décrire un portrait subjectif. Cette fois, le doute ne se laissait pas installer : les larmes déferlaient de mes yeux grands ouverts dans un concert de sanglots silencieux. Je me sentais absente. Cette émotion atroce que j'ai ressentie restera gravée en moi, ce sentiment infernal de la pire trahison possible. Le sentiment d'avoir été naïve, le regret de ses choix, parfois même la culpabilité à cause d'un choix pourtant anodin mais... dont on a peur. S'imaginer que tout aurait pu être évité si.

    Je me suis longtemps imaginé notre destin à ma sœur et à moi si nous étions restées au château. Si j'avais encore une fois obéi aveuglément aux ordres de mon père. Elia et moi nous serions faites tuer par les Stellans par sa faute. Je ne dis plus rien au moins une heure durant. Ou peut-être moins... Peut-être plus...

    Quand je fus finalement calmée, si tant est que « calme » soit le bon mot, Dimitri m'annonça qu'il partirait à la recherche de ma sœur une fois qu'il m'aurait mise en sécurité. Il était orphelin. Comme moi, depuis l'instant.

    Il m'emmena dans un village de Fiore, loin dans les terres, dans lequel il avait été trouvé et élevé. Pour m'y conduire en train, avoir suffisamment de nourriture et nous acheter des vêtements neufs et populaires, nous dûmes vendre les objets de valeur que nous portions. La seule chose qui me resta après cela fut la robe que j'avais portée ce jour-là... l'anniversaire de ma sœur. Je l'ai encore avec moi aujourd'hui, comme marque de ce tournant de ma vie. Ça m'est important, même si elle ne me va plus.

    Ce village était en réalité plus un bourg qu'autre chose. Le voyage en train avait duré un certain temps et comme nous avions dû emprunter une charrette qui se dirigeait à cet endroit depuis la gare, en ville, il était l'aube à notre arrivée.

    Dimitri me présenta à celui qui l'avait élevé près l'avoir trouvé en mauvais état dans la rue. Il s'agissait d'un Nain. Son nom était Dirk, enfin, il s'appelle toujours ainsi. Dimitri était tout ce qui me restait, la dernière personne qui avait encore mon respect avec ma sœur que je ne veux toujours pas croire morte. Il partit le lendemain, me promettant de retrouver Elianore et de me la ramener.

    Quatre ans plus tard, il n'est toujours pas revenu. Je n'ai aucune nouvelle, pas même une lettre, depuis ce jour. Depuis quatre ans, j'avais tout perdu.

    Je ne trouvais le réconfort qu'en respectant Dirk, qui au fur et à mesure était devenu une personne que je respectais et en qui j'avais confiance. La seule qui me restait, ainsi. Mais bien qu'il soit attentionné, aussi paternel soit-il, Dirk ne parvient pas à combler l'entièreté des sentiments que je porte. Trahison, culpabilité de l'enlèvement d'Elia. J'avais aimé, fait confiance et profondément respecté le Vicomte. Il nous a trahis, ma sœur, Dimitri, moi, mais aussi la population du vicomté et de Shiero. Et Dimitri a disparu.

    J'ai pourtant réussi à prendre mes marques dans ce village nommé Rinnovo. Quel beau nom. Je passe mes heures perdues à lire ou à m'occuper des fleurs de la voisine. C'est une jardinière et fleuriste, sa serre est immense et occupe une majeure partie de sa maison – remarque, elle la considère elle-même comme sa maison. Souvent aussi, je passe chez une vieille dame d'un autre quartier. Elle a un violon, et c'est une excellente couturière. J'ai pu me confectionner beaucoup d'habits grâce à son enseignement et au tissu que j'achetais non loin de chez elle.

    La plupart de mon temps, je préfère cependant le passer seule. Sinon, je me plais à discuter avec les personnes dignes d'intérêt qui peuplent cette bourgade.

    À côté de ces activités de loisir, je ne peux me contenter de ne rien faire. J'ai dû prendre du travail pour m'aider à remonter la pente, sinon je serais probablement restée à déprimer dans un coin de ma nouvelle chambre – bien plus petite que l'ancienne. J'officie comme coursière entre les habitations au sein du village, mais aussi avec les villages voisins. Mais seulement à temps partiel. Ainsi, l'argent que je gagne me permet de me faire plaisir, mais aussi de consacrer le reste de mon temps de travail à la forge de Dirk. Cela me semble normal pour le rembourser pour ce qu'il fait pour moi depuis quatre années maintenant.

    Il y a un an, je suis tombée sur un livre. Ayant achevé la lecture des étagères de tous les habitants de l'immeuble d'en face, j'ai changé d'adresse. Dans l'étagère de cette personne se trouvait un ouvrage sur la magie. En le tenant entre mes mains, je me suis rendue compte que c'était le premier que je touchais. Il portait sur une magie difficile à apprendre comme à manier : le magnétisme.

    Mon cœur battait au fil de la lecture. J'étais étonnamment absorbée par l'écrit, et apeurée dans un même temps. Ma mère était mage. Secrètement membre d'une guilde, d'autant plus. Je ne veux pas me rappeler plus que nécessaire la manière dont elle a terminé.

    Mais finalement, ma réflexion ne s'est pas arrêtée là. J'ai pensé à mon travail à la forge de Dirk. Ayant du mal avec les tâches populaires comme la métallurgie, je me suis dit que manier les métaux pouvait réellement être un atout pour moi. Je me suis dit que je ne devais pas penser à ma mère, que je ne suivrais pas le même chemin qu'elle.

    J'avais peur, au fond de moi, mais j'ai commencé à étudier cette magie. Cependant, bien qu'il ne m'ait fallu que quelques jours pour comprendre, dans un mélange d'anxiété et de joie enfantine, que j'étais apte à manier la magie, ce sont des mois qui se sont comptés le temps que j'arrive à manipuler correctement le même morceau de fer. Ma peur m'empêchait d'avancer. In fine, cela fait six mois que je parviens à utiliser les bases de cet art, enfin... Le strict minimum pour m'aider à la forge.

    Quel futur me réservait ce choix que j'estimais bon ?
    Familier & Arme
    ♦ Igni, le slime élémentaire de feu. Et extraplanaire.

    ♦ Armes métalliques basiques (ferromagnétiques)


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