RSS
RSS
AccueilAccueil  
  • Sujets actifsSujets actifs  
  • Dernières imagesDernières images  
  • RechercherRechercher  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • AccueilAideRechercheMagesGuildesCarteSujets actifs
    ConnexionS'enregistrer
    Le deal à ne pas rater :
    Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
    Voir le deal

    Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

    "Vivre, c'est survivre à un enfant mort." par Liesel Engelwald Mar 16 Aoû 2016, 11:25
    Liesel Engelwald
    Liesel Engelwald
    Gardien du Savoir







    "Vivre, c'est survivre à un enfant mort." 160816121320949747
    "Vivre, c'est survivre à un enfant mort."

    Citation de Jean Genet.
    NB : Ce texte est la suite directe de la mission Bievenue à bord !.


    Préface:


    La ville portuaire:

    Alors que j’étais caché derrière mes caisses, avant que je pus toucher mon tatouage de guilde afin de contacter Sirius, une voix familière retentit non loin de moi. Celle d’une fille, qui semblait totalement paniquée par quelque chose qui s’enfuyait. Réfléchissant à la personne à qui cette voix appartenait, je restais immobile alors que celle si se rapprochait de moi. Mais plutôt que de réfléchir, je n’avais qu’à aller voir par moi-même ! Secouant la tête pour sortir de mes pensées, je sortis de ma cachette alors que la voix se faisait maintenant toute proche.

    « Stupide rapace ! Reviens ic-… Liesel !?
    — Ysaline !? »

    Quelle surprise ! Il s’agissait d’Ysaline… Ysaline Todella, si ma mémoire était bonne. Quelle coïncidence de la retrouver ici ! Que faisait-elle à Seven, dans cette petite ville portuaire ? Elle me raconta tout : elle avait eu la piste de l’objet qu’elle cherchait, son objectif ultime. Elle voulait en savoir plus avant de se lancer dans cette quête. Ça l’avait menée à Seven. Elle était arrivée la veille. Mais ce matin, à l’auberge, Yolagaar l’avait réveillée. Apparemment il m’avait vu arriver depuis le bateau. Il semblait aussi heureux qu’elle de me revoir. Moi qui cherchais impatiemment à la recontacter, le destin était visiblement en ma faveur ! Elle préconisa de s’asseoir à une terrasse pour discuter et petit déjeuner. J’acceptai sans hésitation : après le menu que nous avions eu toute la semaine à bord de ce bateau, un peu de vraie nourriture n’allait me faire que du bien ! Nous nous rendîmes à la boulangerie la plus proche, afin de nous asseoir et de rattraper le temps perdu. Nous racontâmes nos aventures depuis la dernière fois. Desierto, Iceberg, maître Drosin, ma famille, Ilhem, Irina, je lui racontai mes histoires en décrivant les paysages et les personnes dans les moindres détails. Elle paya une nouvelle fois pour moi… J’étais gêné d’accepter son argent, surtout après avoir reçu la récompense de mission, mais elle continuait d’insister en disant que c’était la noblesse qui payait, pas elle. Elle me raconta également ce qu’il s’était passé de son côté.

    « Yolagaar et moi avons beaucoup travaillé sur notre façon de combattre en duo. Il a appris plusieurs sorts qu’il peut lancer de lui-même. C’est une créature magique après tout. — Elle regarda l’oiseau, qui poussa un petit rugissement mignon. Il semblait fier. — Mais nous avons aussi concocté des sorts synchronisés. On peut lui montrer, Yolagaar ? »

    Il rugit plus fort, déterminé, puis s’envola. Ses flammes devinrent plus intenses et dégageaient plus de magie. Ysaline se leva puis tendit son bras sur le côté. Le rapace plongea sur son poignet, puis disparut dans un éclat écarlate. Il ne restait de lui qu’un accessoire étrange, au poignet de la jeune fille, qu’elle s’empressa de me montrer. Le gérant de la boulangerie était sorti pour nous réprimander sur le fait que la magie était risquée et qu’il ne voulait pas que l’on détruise sa terrasse…

    Yolagaar – Sceau du Dresseur:

    « Tu te souviens de ce que je t’avais dit ? Mes créatures n’ont aucune conscience, je dois les manier et cela demande beaucoup de concentration. Grâce à cet objet, c’est Yolagaar qui contrôle chacune de mes invocations ! Aucun ennemi ne peut esquiver mes attaques grâce à lui. En revanche, sous cette forme, il ne peut évidemment pas agir, donc c’est un atout en moins. »

    C’était vraiment génial ! J’adorais ses pouvoirs et la façon dont elle les utilisait. Je lui fis part de mon émerveillement pendant que l’oiseau revenait sous forme volatile.

    « C’est merveilleux ! Tu penses qu’un jour je pourrais apprendre à faire comme toi ?
    — Ahah, si tu m’apprends à me servir du papier, je te montrerais comment faire ce que je fais ! On se le promet ! »

    Une nouvelle magie… Ce n’était pas pour tout de suite, évidemment, mais j’étais excité à l’idée qu’un jour, je pourrais peut-être faire la même chose. C’était vraiment un pouvoir beau à regarder. Nous décidâmes de marcher un peu. Le village comptait apparemment un petit parc, qui serait parfait pour discuter. Il devait être environ onze heures. J’étais content : nous allions pouvoir prendre le repas ensemble ! Je devais avouer que même si j’attendais avec impatience ces retrouvailles, j’avais des appréhensions. La première nuit que nous avions passé ensemble, nous étions occupés à chercher ces diablotins. J’avais peur que cette fois-ci, nous n’ayons plus rien à dire ou à faire, mais ce ne fut pas le cas. Nous discutions de choses et d’autres, de questions stupides, nous rigolions, nous moquions des passants. J’étais heureux d’avoir une amie, dans cette aventure que j’avais commencée. Même si la guilde était un lieu sûr, je n’avais pas grand monde avec qui discuter. Ysaline, au moins, était là pour me rassurer, être mon exutoire à ma vie, à mes efforts. Adossé contre ce mur, avec elle, je réalisai à quel point le destin m’avait été favorable, ce jour-là et aujourd’hui encore.

    Liesel et Ysaline:


    « Liesel ? J’ai un cadeau pour toi.
    — Tu me payes encore des trucs !?
    — Tais-toi, c’est un cadeau je te dis ! »

    Elle sortit de son sac un objet magique que je reconnus.

    Le cadeau d’Ysaline:

    « Une lacryma de communication ! Tu es folle !
    — Mais non ! — Elle ria puis prit un air bien plus grave. — Tu es juste la première personne avec qui je me sens vraiment bien… Je veux pouvoir te contacter quand on ne se voit pas beaucoup ! On pourrait refaire d’autres missions ensemble ! Et puis, si tu as un problème, tu pourras m’appeler ! »

    Elle me sourit chaleureusement. Ca mettait du baume au cœur, de savoir que mon amitié était pleinement réciproque. J’acceptai son cadeau avec un grand plaisir ! Je le rangeai dans mon sac en demandant à Sirius de le téléporter dans ma chambre, pour m’éviter de m’encombrer avec. Je la remerciai vivement, réellement touché par son attention. Un peu embarrassé, je décidai tout de même la prendre dans mes bras. Cette étreinte était… lamentable. J’avais l’impression que je venais d’enlacer une armoire, tant elle s’était contractée sous la gêne. Je m’excusai de cette initiative, mais elle contesta, disant qu’elle n’avait simplement pas l’habitude de recevoir tant d’affection.

    « Ysa… (Je peux t’appeler Ysa ?)
    — Bien sûr, Lies ! »

    Elle ria en faisant un clin d’œil. « Lies »… Je n’aimais pas trop… Mais si c’était elle, ça ne me dérangeait pas. De toute façon, il n’y avait pas cinquante possibilités.

    « Tu n’as vraiment personne qui t’attend, chez toi ? »

    J’étais assez hésitant. J’avais peur que ma curiosité me fasse encore aborder un sujet sensible. Cependant elle sembla prendre sur elle avec aisance et me répondit comme si le sujet ne la concernait même pas.

    « Non. Ma mère me déteste, c’est une harpie. Il y a bien mon père, mais il n’est jamais là, trop occupé, entre le commerce et la guerre, ses enfants n’ont pas de place.
    — « Ses » ? Tu n’es pas fille unique ? »

    À ma surprise, son visage se teignit cette fois-ci d’une émotion négative que je n’arrivai pas à déterminer avec précision, entre la colère et la jalousie. Elle soupira pour reprendre son calme, puis parla les yeux fermés.

    « J’ai bien un frère, mais… — Elle marqua une longue pause qui s’avéra embarrassante pour moi… — Oh ! Il est midi ! Allons manger ! »

    J’avais clairement compris qu’elle ne voulait pas en parler pour le moment. Soit. Nous partîmes acheter dans la boulangerie la plus proche deux sandwichs, que je payai cette fois-ci ! Il était temps que je commence à lui rendre la monnaie de sa pièce, mais j’avais bataillé contre elle pour prendre cela à ma charge. Et ce n’était rien. Le repas fut rapide mais suffisant. Le boulanger qui avait fait ces sandwichs était apparemment connu en ville pour ses articles de bonne qualité qui remplissaient beaucoup l’estomac. Nous nous dirigeâmes donc vers les ruelles de cette petite ville, qui s’avérait plus grande que ce que le port laissait imaginer, pour digérer. Mon voyage sur terre allait durer un jour de plus visiblement… Désolé, Alkael… Nous arrivâmes rapidement sur une place, décorée d’une fontaine au centre. Les guirlandes ajoutaient un certain côté festif, cependant les bâtiments n’étaient pas tout à fait propres. Il n’y avait aucun banc à l’horizon, ce qui était bien dommage, pour l’ambiance calme qu’offraient les arbres, quelques mètres plus bas, dont les feuilles dépassaient de la rambarde.

    La place:

    « Lies… Regarde en bas, un rassemblement, les gens ont l’air paniqués.
    — Tu as raison, allons voir. S’il se passe quelque chose, nous pourrons peut-être aider. Je n’ai pas croisé un seul mage depuis notre arrivée.
    — Oui, il y en a beaucoup moins à Seven qu’en Fiore. »


    Nous nous redîmes en bas d’un pas pressé, inquiets et curieux. Nous comprîmes rapidement en entendant le brouhaha paniqué que l’inquiétude était bel et bien de rigueur. Inutile de saisir les phrases complètes, les mots « garderie », « enfant » et « otage » suffisaient à avoir un aperçu de la situation. Il y avait un soldat, devant le bâtiment, qui retenait les gens paniqués à l’extérieur. Mon amie et moi-même nous faufilâmes à travers la foule pour demander plus de précisions au garde.

    « Bonjour ! Nous sommes mages. Que se passe-t-il ? Pouvons-nous aider ?
    — Des mages ? Mmh... Il y a une prise d’otage dans le bâtiment juste derrière moi. Le criminel serait une femme... Elle maîtriserait la magie, elle aussi. Nous ne sommes que dans une petite ville, alors nous n’avons pas beaucoup de magiciens. Deux soldats sont à l’intérieur, en train de tenter le dialogue.
    — Si les choses tournent mal, faites appel à nous. Nous savons combattre...
    — J’aimerais ne pas avoir à le faire, mais j’y songerais... La garde n’est pas entraînée à combattre les mages, et les soldats les plus doués sont en escorte... »

    Nous nous éloignâmes un peu, laissant le soldat calmer la foule, même si l’arrivée de deux mages semblait les avoir calmés – bien que certains clamaient que des enfants n’arrangeraient rien. En proie à l’anxiété, Ysaline et moi nous regardâmes. Son regard était chargé de questions, mais elle n’était pas déstabilisée. Combattre ne lui faisait pas peur. D’autant plus qu’elle n’était pas seule. De mon côté non plus, je n’avais plus peur de combattre, surtout avec elle.

    « Je vais trouver un moyen d’en savoir plus... Sirius ? Serait-ce possible d’avoir les plans du bâtiment ainsi qu’une description plus détaillée de la situation ? Je vous en prie...
    — À ton service ! La garderie compte une salle de jeu, une cuisine, une réserve, un jardin ainsi qu’un étage composé d’une seule pièce où se trouve la criminelle. Vous comptez vraiment tenter quelque chose ? Liesel, ne devrais-tu pas appeler quelqu’un de plus qualifié ? Compte tenu des enjeux, quelqu’un comme Nina serait plus approprié...
    — Sirius, je veux que nous fassions cela nous-même. Je sais me battre. Quels sont nos chances de réussir ?
    — Vos chances de réussir sont larges, mais les chances qu’il n’y ait aucun mort ou blessé sont de... oh non...

    Au même moment, un objet tomba du premier étage du bâtiment pour s’écraser sur le sol. Après un grand cri, la foule fit le silence le plus total. Il était inutile de nous rapprocher, la voix de la femme en pleurs par la fenêtre nous fit clairement comprendre la situation.


    « Rendez-moi mon enfant ! Sinon je jette l’autre ! »

    Tout le monde recula, alors que le soldat qu’elle avait jeté était au sol, mort. Celui qui gardait l’entrée nous fit signe d’agir. Plongeant dans la gueule du loup, Sirius était mon plus précieux allié.

    « Elle est redescendu au rez-de-chaussée. Les enfants sont à l’étage et la salle de jeu semble assez grande pour une confrontation directe. Je recommande de vous séparer : Ysaline et le garde par la porte principale et toi par le jardin. Il y a deux enfants à l’étage, l’autre soldat est mort, dans la cuisine.
    — Merci beaucoup, Sirius ! »

    Mon remerciement était sincère, sans lui, la situation ne serait peut-être pas la même. Je transmis donc les consignes à Ysaline et au soldat, afin que nous appliquions cette méthode. Le duo entra, suivi de Yolagaar, afin d’occuper l’ennemie. J’entrai dans le même temps par le jardin, brisant la baie vitrée d’un coup de pied. La femme, poursuivie par une dizaine de poupées, montra un visage étonné. Pourtant, la seconde qui me déstabilisa lui suffit à changer de tête, affichant une fureur à l’égard du soldat.

    La terroriste:

    Elle commanda soudainement à tous ses objets volatiles de foncer à toute vitesse sur le groupe. Ne pouvant voir celui-ci, je ne pus constater les dégâts, mais leurs voix m’indiquaient qu’ils étaient en vie.

    « À ta droite !
    — Des livres ! Merci ! »

    Voilà qui allait grandement m’aider : la bibliothèque pour enfant. Avec cette petite réserve, j’étais paré au combat. Les faisant flotter avec moi, je me rendis à l’étage rapidement, alors que la femme était occupée avec le combat plus bas. J’entendais toujours Ysaline crier ses ordres à Yolagaar, tout allait bien pour elle... Entrant dans l’étage, grande pièce où étaient regroupés les enfants, je pus verrouiller l’entrée en y plaçant un grand nombre de feuilles rendues solides. J’espérai pouvoir tenir suffisamment longtemps pour les sortir de là. Constatant leur visage paniqué, je tentai de leur sourire le plus chaleureusement possible.

    « Salut, je suis Liesel. Ne vous en faîtes pas, vous êtes en sécurité, avec moi.
    — Je veux ma maman !
    — Je veux ma maman... »

    J’étais content de constater qu’ils n’étaient ni blessés, ni traumatisés. Bien que tétanisés par la peur, ils arrivaient encore à parler. Constatant la ressemblance physique des deux, je pensai qu’il s’agissait d’un frère et d’une sœur.

    « Ecoute... Tu t’appelles comment ? Tu as quel âge ?
    — Marie... J’ai 6 ans...
    — D’accord Marie. Et toi ?
    — Pierre... J’ai 7 ans...
    — Oh ! Vous êtes des grands alors ! Vous savez quoi ? Puisque vous êtes grands et courageux, je vais vous dire un secret ! Je suis magicien.
    — Tu fais de la magie !?
    — Oui ! Et justement, cette magie, elle va vous sortir de là ! »

    Utilisant l’un des livres, je formai au sol une sorte de bol, suffisamment large pour les contenir tous les deux, mais assez étroit pour passer à travers la fenêtre. Je leur indiquai de se placer au centre, en me faisant confiance.

    « Voilà. Vous êtes vraiment courageux tous les deux ! Je suis fier de vous ! »

    Je me concentrai autant que possible pour faire flotter cette structure jusqu’à la fenêtre sans sacrifier l’entrée qui me maintenait éloigné du combat en dessous. Cependant, je ne dus pas conserver cette concentration très longtemps : alors que la soucoupe était dans les airs, en train de descendre tout doucement, un oiseau de feu illumina la pièce pour heurter le plafond, depuis les escaliers. Ysaline avait brisé mon mur. Je pus rapidement poser l’objet volant sur le sol pavé de la rue. La mère reprit les deux enfants, s’éloignant en vitesse. Me retournant, je réunis tout le papier encore intact autour de moi, avant de descendre pour aider au combat.

    J’arrivai juste à temps pour constater le soldat évanoui ainsi qu’Ysaline qui tenait à peine debout. La femme cependant, montrait plusieurs marques de brûlures et deux de ses armes étaient au sol, en cendres. Mon alliée me jeta un regard reconnaissant lorsqu’elle comprit que les enfants étaient en sécurité. Mais quand la terroriste constata que le regard de son adversaire s’adressait à quelqu’un derrière elle, elle se retourna subitement, prête à envoyer ses poupées. Pourtant elle n’en fit rien. Son visage se détendit totalement.


    « Oh... C’est toi... Mon enfant... Tu es de retour... »

    Elle avait perdu toute hostilité et approchait, pacifique. Elle me prenait pour un enfant, son enfant. La folie la guettait.

    « Liesel, j’ai une explication. Cette femme a accouché d’un mort-né récemment. À peine remise, elle a eu plusieurs problèmes dans des crèches et des garderies.
    — Je ne suis donc pas le premier qu’elle prend pour son fils ?
    — Non. Elle est persuadé qu’on lui a volé son fils, ou quelque chose du genre… Pourtant elle n’était jamais allée jusqu’à faire de mal. Elle était au bord de la folie et là... elle a sombré.
    — On ne peut plus rien pour elle alors ..?
    — Non... Enfin, ça m’étonnerait. »

    Cette conversation, qui n’avait duré qu’un instant dans mon esprit, m’en apprit plus sur la femme. Elle vint jusqu’à moi pour me tenir dans ses bras. Totalement abasourdi, je ne savais que faire... Cette situation ne pouvait pas durer, et elle laissait une ouverture dont il serait stupide de ne pas profiter, mais elle était simplement perdue...

    « Ne pose pas tes mains sur Liesel !
    — Ysa !? »

    Plusieurs traits de feu parcoururent la pièce pour frapper le dos de la folle, qui ne sembla pas s’inquiéter de cela, car elle avait « son enfant » dans les bras...

    « Je ne suis pas... je ne suis pas votre fils...
    — Tu ne reconnais pas maman ? Ce n’est pas grave... La mémoire te reviendra. Je vais te préparer des cookies. »

    Elle s’écarta, souriante, ne tenant même plus compte de ses blessures puis partit vers la cuisine, enjambant le soldat évanoui dans l’allée et le cadavre par terre, sans y prendre garde.

    « Comment l’arrêter...
    — Je sais comment tu réagiras à cette proposition, mais considère-là, s’il te plaît. Elle est cinglée. Il n’y a plus rien à faire pour elle. Elle pourrait très bien te tuer sur le champ en apprenant que tu n’es pas son fils, ou bien faire de même avec Ysaline, qu’elle pourrait considérer comme une rivale. Votre vie à tous les deux est menacée, de même que celle de toutes les mères qu’elle croisera, les enfants, et ceux qui tenteront de s’opposer à elle. La meilleure solution, à mon sens, serait...
    — Tuer ou être tué... Je ne veux pas faire cela... »

    Au fond de moi, je le savais. Cette femme n’était qu’un déchet. Sa folie l’avait transformée en quelque chose d’inhumain prêt à tout pour retrouver l’enfant qu’elle n’avait pas pu avoir. Pourtant... Elle avait encore des sentiments. Comment pouvais-je mettre fin à ses jours ? Alors qu’elle avait tué deux hommes, c’était lâche de ma part de penser ainsi. Ysaline était venue vers moi, malgré ses blessures. Je tentai de l’aider à tenir debout, mais c’est à ce moment qu’elle sortit de la cuisine, tout sourire. Voyant Ysaline si proche de moi, son visage se transforma radicalement, comme il l’avait fait quand elle l’avait vu entrer.

    « Encore toi !? Saleté ! Tu ne voleras pas mon fils ! Il ne t’aime pas ! Mon enfant, pourquoi cherches-tu un autre foyer que le mien ? Pourquoi veux-tu t’attacher à ce boulet que je devrais nommer « belle fille », alors qu’avec moi tu as tout ce dont tu as besoin ?
    — Je ne suis pas votre fils !
    — Tu vois ? Tu constates à quel point elle t’a perverti !? Je devrais l’éliminer. C’est pour ton bien mon chéri. JE VAIS L’ELIMINER ! »


    Une salve d’attaques qui la prirent pour cible tenta de nous atteindre. Un mur de papier qui fut juste assez résistant put sauver Ysaline, qui n’allait probablement pas tenir longtemps, vu l’état de ses blessures. Mis à part faire léviter ces objets, elle ne possédait pas d’autres pouvoirs, mais la vitesse à laquelle elle les envoyait provoquait de violents dommages contondants.

    « Tu es avec elle !?
    — Encore une fois, je ne suis pas votre fils ! Votre fils est mort... suite à votre accouchement, il n’a pas survécu... — Je m’approchai d’elle lentement, alors qu’elle écarquillait les yeux.— Vous pouvez être forte, j’en suis sûr... Vous pouvez affronter la réalité...
    — N-... Non... Aloïs...
    — Liesel, tu n’aurais vraiment pas dû faire ça. Je te l’ai dit, elle n’a plus aucune raison. Ce n’est qu’un flot d’émotions contradictoires né d’un moment clé qui l’a traumatisée à vie. Elle n’est plus humaine.
    — Si ! Elle a des sentiments ! Comment voulez-vous que je tue une personne qui ne recherche que l’amour d’un fils !?
    — Liesel... »

    Il sembla soupirer, alors que le mur de papier face à moi se déforma, tombant au sol. Une nouvelle fois, les poupées tentèrent de nous atteindre. Les cris qu’elle poussait étaient affreux. La vérité semblait l’avoir brûlé jusqu’au plus profond d’elle. J’étais empli d’une certaine peine à son égard. Ysaline sauta tant bien que mal sur le côté, lançant une rafale d’oiseaux détruire une autre poupée. J’esquivai également, lançant plusieurs feuilles en découper une autre. Mais derrière moi, un poupon au visage effrayant avait sauté sur mon alliée, au sol, pour tenter de l’étrangler. Mes feuilles découpèrent l’objet, qui laissa Ysaline tranquille.

    « Tu ne peux pas la laisser faire de mal à Ysaline !
    — Bien sûr que non ! Je combattrai !
    — Mais tu n’oseras pas aller au bout. Le danger sera toujours présent. Tu te seras extirpé de la situation, mais au final, tu n’auras été qu’un égoïste de ne pas avoir agis pour les futures victimes.
    — Mais...
    — Je ne cesse de te le répéter, il n’y a plus rien à faire pour elle. Elle vient de tenter de tuer Ysaline, elle a déjà tué deux hommes. Que te faut-il de plus pour comprendre que ce n’est qu’un animal désormais ? »

    Je parai son nouvel assaut. Mes pensées ne cessaient de réfléchir aux dires de Sirius. Je voulais devenir plus fort, avoir un rôle au sein d’Aeternitas, être capable d’amener un monde meilleur. Une ère de paix, où chacun pourrait vivre heureux... Evidemment qu’elle y faisait obstacle, mais j’étais incapable d’assumer cet acte de meurtre !

    « Tu n’es plus un enfant, Liesel Engelwald ! Tu dois accepter les conséquences de tes actes. Si tu laisses cette engeance en vie, tu seras condamné à porter sur tes épaules les poids des vies qu’elle ôtera. Est-ce vraiment ce que tu souhaites ? Supporter de ne pas avoir agi alors que ton acte aurait sauvé plusieurs personnes ?
    — Je sais ! Mais...
    — Tu dis vouloir instaurer une nouvelle ère. Est-ce toujours le cas ?
    — Oui. Je le veux.
    — L’essence même de tes objectifs qui convergent avec Aeternitas et le Crysokrone est précisément là. L’élimination des criminels. Tant qu’ils ne seront pas tous évincés, le monde ne sera jamais en paix.
    — Je voulais les amener à devenir des personnes meilleures...
    — Ce à quoi tu as assisté lors de ta dernière mission ne pourra se reproduire ici. Son fils ne pourra pas venir te sauver, cette fois-ci. Nous savons tous les deux ce qu’il va se passer si tu n’agis pas.
    — Est-ce vraiment ce pour quoi j’ai signé, en entrant dans cette guilde !? Être un bourreau !?
    — Oui. »

    Ayant assez de supporter les assauts incessants de cette harpie, je lançai vers elle plusieurs lames dans le but de la blesser suffisamment pour qu’elle nous laisse tranquille. Cependant, même lorsqu’elle laissait tomber au sol des gouttes de sang à foison, ses attaques continuaient, chacune dans le but de nous tuer elle et moi. Ysaline était pourtant tombée inconsciente et protéger deux personnes devenait difficile. Je devais me défendre de la furie qui ne voulait que notre mort. Etait-ce vraiment la seule solution ? Pour ce nouveau monde, fallait-il causer du malheur ?

    « C’est l’Équilibre, Liesel. Tu as sauvé deux enfants elle a tué deux adultes. Si tu veux sauver Ysaline, tu dois tuer cette ennemie.
    — JE SAIS ! Au fond de moi je sais que c’est la seule chose à faire pour sauver Ysaline, me sauver, et laisser ceux qu’elle pourrait atteindre en dehors de tout ça... Vous n’êtes pas obligé de me le répéter, Sirius, je le sais... Mais j’en suis incapable.
    — Si je t’ai choisi pour Aeternitas, il y a une raison, Liesel Engelwald.
    — Elle met en péril nos objectifs de paix. Ses actions, dirigées par sa folie, l’ont amenée à devoir subir la sentence divine qu’est la mort. Mais je ne me sens pas apte à être le bourreau. »

    Je devais le faire, mais je ne voulais pas. En étais-je seulement capable ? Je m’étais rapidement habitué à blesser les êtres humains sans avoir trop de remords, est-ce que ça allait être la même chose pour le meurtre ? La déviante continuait sans cesse ses assauts, sa réserve de magie était impressionnante et la mienne commençait à avoir du mal à suivre. Les feuilles de papier se faisaient soit trop peu nombreuses soit trop peu solides, si bien que j’avais reçu plusieurs coups. Elle continuait pourtant à hurler, brailler toutes les syllabes inexistantes en injuriant le monde entier. Elle n’avait en effet plus rien d’humain, Sirius avait raison. La situation ne dépendait que de moi. J’avais le destin de cette femme entre mes mains. Non. Pas seulement ! Le destin d’Ysaline, le mien... Mais aussi celui de chacune des personnes qu’elle pourrait croiser. Par cet acte, j’avais la possibilité de m’approcher de ce monde dont je rêvais. Je ne pouvais pas la laisser faire ça ! Ce monde... C’était tout ce pour quoi je m’étais résolu à devenir plus fort. Je ne pouvais décemment pas laisser cette chose écraser mes efforts, mes découvertes, mes rencontres, mes joies et mes craintes en me donnant la mort. Pourtant...

    « Non pas « pourtant » ! Liesel ! Tu as travaillé dur pour arriver jusqu’ici. Tu dis vouloir créer une ère de paix, mais tout changement requiert sacrifice ! Tu t’es toi-même posé la question de ce qu’il advenait de ceux qui refusaient de changer. Tu l’as toi-même pensé... Ce sont des engeances. Des parasites qui pullulent toujours plus et qui reculent un peu plus l’utopie dont tu souhaites te rapprocher ! — Je parlais encore seul à haute voix, expulsant Sirius du débat pour ne conserver que le mien. — Mais cette femme n’y est pourtant pour rien... Elle a été traumatisé, elle est aussi victime dans l’histoire ! — Je me giflai en continuant de faire mon possible pour ne pas subir ses attaques. — Elle est coupable ! Elle a tué deux hommes, Ysaline et ce soldat sont inconscients, tu n’as presque plus de magie. Si tu ne fais rien, tu mourras. C’est vraiment ce que tu souhaites ? Mourir sous les coups du premier obstacle !? C’est vraiment pour terminer ici que tu t’es entraîné tant que ça !? — Je jetai un regard à la chose qui tentait de me tuer. Non, ce n’était assurément pas cela qui allait ruiner mes objectifs. — Non ! »

    Les remords pouvaient bien m’écraser, cet acte était mené pour la paix. Une paix durable. Une paix que rien ne pourrait arrêter. C’était pour cela que je m’étais engagé dans Aeternitas, car malgré les voix qui me suppliaient de ne rien faire, dont mes larmes témoignaient qu’elles criaient, je me refusais de les écouter. Il était temps pour moi de devenir réellement fort, d’être le bourreau. Le choix de qui devait vivre ou mourir m’appartenait désormais. Peut-être ne serais-je pas qualifié pour ce monde. Peut-être n’y aurais-je jamais ma place à cause de mes actes, mais ils y contribuaient. Tout ce que je voulais, c’était faire partie de ceux qui auront permis son avènement. Et j’allais en faire partie. Assurément !

    « Je vais mettre fin à tes jours, être corrompu !
    — Non ! Mon fi-... »

    C’était fini. Faisant fi de ses assauts, j’avais fondu sur elle afin de transpercer son estomac. Je retins un vomissement de dégoût lorsqu’elle tenta de bégayer une dernière supplique à l’égard de son « fils », à laquelle je répondis en sectionnant sa carotide.

    « Liesel n’est plus un enfant désormais. »


    Je laissai tomber mon arme. Toutes les feuilles qui flottaient autour de moi s’évanouirent. Mes mains encore tremblantes perturbaient ma respiration. Je pris une grande bouffée d’air, souillée par l’odeur du cadavre frais que j’avais face à moi. Je fermai les yeux, retenant de nouvelles larmes. Celles-ci n’étaient ni tristesse, ni colère. Je ne compris pas de quel sentiment il s’agissait. Je murmurai plusieurs fois à moi-même les mêmes mots, comme pour me convaincre à nouveau.

    « Pour la paix... Pour la paix... »

    Je restai ainsi quelques secondes, abasourdi, à la fois pleinement conscient et totalement innocent. Je venais de la tuer. Il me semblait que le pire, dans le meurtre, était ce qu’il y avait après. Le vacarme tonitruant des percussions à répétitions de ses armes, suivi subitement du silence le plus doux qui soit, qui sollicite la solitude et la responsabilité. Plusieurs minutes passèrent ainsi, dans le calme. Mes pensées me revinrent petit à petit. Ce que je venais de faire était un acte bon. Un mal nécessaire. Je n’avais pas à me le reprocher. Quittant les flammes du combat, mes blessures commencèrent à me faire mal, me rappelant Ysaline, qui était blessée. Je me dirigeai vers elle, appliquant un pansement là où elle s’était ouverte, tentant de la réveiller. Son bracelet brilla, puis Yolagaar en sortit pour aller réveiller l’autre garde. Les deux se levèrent en même temps.

    « Tu l’as tuée ?
    Je baissais la tête. — Oui.
    — Je devrais t’arrêter... Mais j’imagine que tu as fait comme tu as pu... De plus... Deux autres soldats sont morts. Je vais laisser passer... Les enfants sont saufs ?
    — Oui. Avec leur mère.
    — Liesel ? Elle est... morte ?
    — Oui. Vous n’avez plus rien à craindre désormais.
    — Mais... Ce n’était qu’une mère qui aimait son enfant... Comment as-tu pu...
    — C’était une criminelle... C’était elle ou nous... »

    Mon cœur se serra en voyant le regard qu’elle me jeta. Je savais, à cet instant, que ma culpabilité viendrait de là. Le regard d’Ysaline. Son visage transpirait le dégoût, la peur et la colère. Une colère affreuse. Si grande que je me demandai si elle était réellement à mon égard. Ses propos étaient devenus incohérents, peut-être ne voulait-elle pas trop en dire mais n’arrivait pas à se censurer...

    « Tu sais ce que ça fait ? Non... Une mère qui te déteste... Et tu... une mère aimante... alors que... — Elle marqua une pause, serra les dents, retenant quelques sanglots. — Liesel... Tu me dégoûtes. »

    Elle partit en marchant, explosant en pleurs. Mon cœur serré s’en retrouva empalé. Ces derniers mots... « Tu me dégoûtes »... Qu’avais-je fait pour cela ? Ce que je considérais comme juste était perçu comme un acte horrifique ? Pourquoi !? J’avais agis pour la paix universelle ! Je ne voulais pas que ça se termine comme ça...

    « Qu’est-ce que j’ai fait... »

    Fin de l’arc introductif.

    "Vivre, c'est survivre à un enfant mort." 160816124420617901
    Fiche de RP (c) Miss Yellow

    Revenir en haut Aller en bas

    Re: "Vivre, c'est survivre à un enfant mort." par Raziel Mar 16 Aoû 2016, 12:15
    Raziel
    Raziel
    Mage
    https://humanitas.forumsrpg.com







    S+, c'est certain.

    Revenir en haut Aller en bas

    Re: "Vivre, c'est survivre à un enfant mort." par Raziel Mar 16 Aoû 2016, 22:24
    Raziel
    Raziel
    Mage
    https://humanitas.forumsrpg.com







    Voici le compte-rendu détaillé de la correction :

    - c'était un entraînement, voici donc 500 points !

    - avec le rang S+, encore 500 points

    - il y avait un total de 282 lignes, soit 2 820 points de base.

    - je n'ai vu qu'une seule et unique faute, un pauvre "n" dynamité quand vous rejoignez, avec Ysaline, le lieu de la prise d'otage. Donc pas de bonus perfection.

    - pas de problèmes pour la cohérence, voilà 100 points..

    - j'ai beaucoup aimé cette idée de la mère de famille qui a pété les plombs et qui jette son dévolu sur tous les garçons comme étant ses fils... 50 points d'originalité.

    - un premier meurtre marquant, fort bien mené, marquant un tournant critique pour Liesel : 500 points d'histoire.

    - j'aime beaucoup le nouveau style de présentation ! Je mets 100 points !

    - c'était pas exactement le RP de la joie et du bonheur... Les points d'humour viendront une autre fois. Je mets quand même 40 points pour le retour d'Ysaline en fanfare !

    - mis à part cette faute moche, je n'ai rien de spécial à dire sur la rédaction. 290 points.


    TOTAL : 4 900 points !

    Revenir en haut Aller en bas

    Contenu sponsorisé







    Revenir en haut Aller en bas

    Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut




    - Sujets similaires