RSS
RSS
AccueilAccueil  
  • Sujets actifsSujets actifs  
  • Dernières imagesDernières images  
  • RechercherRechercher  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • AccueilAideRechercheMagesGuildesCarteSujets actifs
    ConnexionS'enregistrer
    Le Deal du moment : -21%
    LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
    Voir le deal
    39.59 €

    Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

    [Histoire] Jouer avec le feu par Liesel Engelwald Mar 22 Jan 2019, 23:39
    Liesel Engelwald
    Liesel Engelwald
    Gardien du Savoir







    [Histoire] Jouer avec le feu 190122071356538772
    Jouer avec le feu



    Spoiler:

      Long.


    Ploc. Ploc. Boum. Ploc. Ploc. Boum.

    L’alambic posé sur la table résonnait dans la pièce. Son rythme régulier était ponctué des coups de pieds que la maîtresse des lieux donnait dans un tiroir. Assise sur une table, la tête posée sur le bras appuyé sur sa cuisse, elle soufflait toutes les dix secondes très précisément.


    « Madame, ça fait déjà plus d’une heure, s’autorisa le disciple. Je doute que votre commande arrive aujourd’hui.
    — Il n’a jamais eu de jour de retard, il va bien finir par arriver. J’ai besoin de ces fleurs pour ton cours.
    — Vous pourriez tout simplement me montrer quelque chose d’autre ? L’alchimie, c’est large, on peut travailler sur ces fleurs demain...
    — Non. Ce soir, dès qu’elles arrivent même, peu importe si on doit y passer la nuit, mais je dois te montrer comment fabriquer cette huile. Demain j’ai un rencart, mais ça ne te regarde pas.
    — Vous allez encore me faire rester jusqu’à pas d’heure... »

    La maîtresse souffla, d’un soupir cette fois-ci beaucoup plus long, puis descendit de la table. Elle s’étira en gémissant, puis s’en alla aux toilettes. Quelqu’un sonna à la porte : le livreur. Le disciple accourut et supplia le livreur de revenir le lendemain pour qu’il puisse rentrer, mais il sentit aussitôt les doigts froids de sa tutrice lui attraper la nuque. Figé, il n’osa plus dire un mot.

    « Presque deux heures, vous rigolez !? s’offusqua la maîtresse.
    — Votre caisse arrive de Desierto madame, vous vous doutez bien qu’on ne peut pas faire à la minute près à cette échelle !
    — Gnagnagna... »

    Elle arracha son colis aux mains du livreur puis la claqua la porte au nez. D’un coup de pied bien placé, les clous de la caisse sautèrent et elle s’ouvrit toute seule. À l’intérieur : des dizaines de fleurs. Une odeur de braise s’en échappa et le disciple s’en remplit les poumons. Il rêva d’un bon barbecue, et comme il n’avait pas mangé ce midi, son ventre gargouilla. Quand on était disciple ici, pas de pause méridienne. Quand ce n’était pas l’alchimie, c’était la mécanique, et jamais la maîtresse des lieux ne se trouvait à courts d’anecdotes ou de consignes. Son niveau d’exigence était élevé, et c’était ce qui faisait son virtuosité dans les deux domaines, mais le pauvre disciple ne voulait qu’une pause repas… Torturé par la faim, il alla rejoindre l’atelier où la femme disséquait soigneusement la tige de la fleur, d’une seule main.

    « Plus qu’une langue de dragon et la solution sera prête...
    — D-Dragon vous dites ?!
    — Imbécile, c’est le nom de la fleur ! On les appelle comme ça parce qu’elles poussent dans des lieux arides, là où le soleil brûle ou près des volcans. Elles sont très sèches, c’est à se demander pourquoi une fleur s’obstinerait à pousser là pour n’y trouver aucun nutriment et mourir aussitôt. Mais elles sont malignes les petites, c’est là qu’elles se reproduisent le mieux. Regarde la tige, je la découpe sur la longueur pour récupérer la sève.
    « En fait, cette sève est très inflammable, et comme la fleur est très sèche, elle a vite fait de prendre feu. Sous la chaleur, les graines dans la fleur s’ouvrent d’un coup, comme dans une explosion, et se posent tout autour. Et à partir de ces graines, de nouvelles fleurs poussent. Même si elle est assez difficile à trouver parce que personne ne se balade là où elle pousse par plaisir, elle est idéal pour en faire une arme incendiaire, on va faire une huile inflammable du feu de dieu !
    « Je sais que ça te brûle les lèvres, pourquoi ne pas utiliser de l’huile classique ? Sache que cette sève est, comme toutes les sèves, très collante, mais elle est en partie composée de cendres, d’ailleurs je dis huile, mais c’est clairement de la glu. Les pétales des langues de dragon sont également délicieuses en thé, mais les trois quarts des fleurs s’effritent quand on les touche et en trouver de bonne qualité est un miracle, d’où son prix. Celles-ci étaient chères aussi remarque, parce que personne ne s’embête à ramasser des fleurs presque mortes, grave erreur, parce que leur sève mélangée à de la graisse de lycaon est la meilleure des armes.
    « Ah c’est tenace, si t’as ça sur le corps la moindre étincelle et t’es recouvert d’une gelée visqueuse brûlante et impossible de t’en dépêtrer. Même avec une éponge magique, tu sais comme ils les font maintenant qui absorbent tout, impossible. C’est comme ça qu’a fini mon dernier disciple, je lui montrait comment faire, il en avait sur les doigts et en voulant se griller une clope, bam, brabecue.

    — Barbecue ?! Sursauta l’élève, qui n’avait pas écouté un traître mot depuis le début.
    — Ouaip, adios Carlos, c’était son prénom. Non je plaisante, il a juste eu les avant-bras brûlés au troisième degré. C’est dommage il était doué, quoiqu’un peu tir au flanc, je suppose que le flan s’est vengé. J’en étais où ? Ah oui, l’huile c’est bien, mais si tu veux en faire une grenade, dans le cas d’usage militaire, il faut que le bouchon soit... »

    S’il avait commencé sa leçon autour de dix-neufs heures, ce fut seulement à deux heures du matin que l’élève put partir pour se reposer. Aussitôt la porte passée qu’il s’écroula sur le lit. Il venait pourtant de passer plusieurs heures à dormir sur sa chaise, mais cette tirade interminable l’avait épuisé, si bien qu’il partit pour une nuit complète. Il était tranquille demain, puisqu’elle avait « rencart ». C’était l’occasion rêvée pour fouiller le laboratoire et trouver les informations qui lui manquaient.

    « Bon bon bon… Maintenant que l’imbécile est parti, à nous deux, Patricia. »

    L’alchimiste revêtit son tablier favori et s’assit à son atelier, un bras posé sur les cuisses, l’autre tenant un fer à souder, la virtuose se mit à chantonner. Après une bonne heure passée noyée dans les étincelles, elle put enfin lever la tête et demander à la machine qu’elle bricolait :

    « Allez Atric, dis quelque chose ! Ma petite Atric...
    — 3ᖇᖇ3ᑌᖇ ᗪᕮ́73(7ᕮ́3 ᗪ4ᑎ5 13 5Y57ᕮ̀ᗰ3 ᐯ0(41. ᐯ3ᑌ!1132 ᖇ3ᗪᕮ́ᗰ4ᖇᖇ3ᖇ 13 ᑭᖇ0(3553ᑌᖇ.
    — Bon sang tu sers vraiment à rien, je t’ai pas renommée Patricia pour rien. Il doit manquer un petit coup de fer par ici... »

    Le jour pointait déjà à l’horizon et la mécanicienne n’avait toujours pas fini de régler sa machine. C’est quand un rayon la frappa en plein visage par les fenêtres sur le toit qu’elle reprit connaissance. Elle n’avait pas réalisé qu’elle s’était endormie.

    — Allez s’il te plaît fonctionne, j’en ai marre de te retoucher depuis un mois...
    — ᗷOᑎᒍOᑌᖇ, ᗰᕮᖇᑕI ᗪ’ᑌTIᒪISᕮᖇ ᗩTᖇIᑕ.
    — Ah !
    — ᐯᕮᑌIᒪᒪᕮᘔ ᕮᑎTᖇᕮᖇ ᒪᕮ ᗰOT ᗪᕮ ᑭᗩSSᕮ.
    — QUOI !? Oh non, je l’ai oublié… Je dois tout paramétrer à nouveau, ça va me prendre des heures… Pfff... Oh, c’est l’heure. »

    Elle laissa tout en vrac puis sauta de sa chaise pour filer vers la chambre. En passant devant le miroir, elle s’arrêta et détendit ses épaules. Elle ne put s’empêcher de sourire tristement en baissant les yeux. Ses cernes, sa coiffure, son teint, son haut à moitié ouvert, ses collants filés...

    « Haha… Tu n’aurais jamais toléré que je me mette dans un état pareil pour une expérience, pas vrai... »

    Elle soupira puis s’en alla prendre une douche bien méritée. Après tout, elle avait rencard. Enfin, elle aurait bien aimé, mais il fallait tout de même être présentable devant le chef de la guilde. C’était lui qui subventionnait ses expériences et c’était bien pour ça qu’elle restait. Elle n’avait que faire des gens, de la guilde et de ses motivations, non non. Tant qu’elle avait l’argent nécessaire, elle se fichait du reste.

    Pour cette raison, elle sortit de chez elle habillée d’une jupe courte sous son gros manteau de fourrure. Si montrer sa paire de jambes pouvait suffire à augmenter la somme de 10 %, et bien soit. Et si un peu de sport pouvait faire grimper le pourcentage un peu plus, elle n’en avait que faire.


      Risque.


    —-


    De son côté, le disciple se levait déjà, malgré l’heure tardive à laquelle il s’était couché. Sa mission aujourd’hui était importante. Pas le temps de se débarbouiller, il attrapa sa lacryma de communication et l’activa.

    « Antoine Lewis, au rapport.
    — Ah, on a enfin de tes nouvelles, je commençais à m’inquiéter, fit une voix fluette.
    — Ne t’en fais pas pour moi ma chérie, tout va bien, dit-il en mimant un baiser. Plus sérieusement, la cible a reçu des matériaux de fabrication de bombes incendiaires.
    — Quoi?! Tu ne l’as pas laissé faire j’espère !
    — Je n’ai pas le choix, tu sais comme moi que si sa guilde nous repère on est fichus. Il me faut détruire l’Atric, mettre cette femme hors d’état de nuire, et on amputera sévèrement cette guilde noire.
    — Je sais… Curious Eye a déjà fait trop de victimes. Sois prudent mon amour. »

    Antoine s’habilla en hâte puis partit en direction du laboratoire le cœur battant. Pour la première fois, après un mois et demi à jouer les disciples passionnés, il allait devoir briser sa couverture pour neutraliser sa tutrice et, par ce biais, Curious Eye.

    - Plus tard -


    « Bon sang, elle ne ferme même pas l’atelier à clé ? Quelle insouciance, cette femme est vraiment plus stupide que ce que je pensais. »

    Antoine rangea son matériel et entra délicatement. Il caressa le symbole de sa guilde sur son torse, comme pour prier qu’elle le protège. Cette maison, il la vit à présent d’un autre œil. Quel lieu insalubre… Des odeurs infâmes émanaient des fioles naïvement ouvertes. De la pièce à côté, l’atelier, on pouvait entendre de petits clics réguliers, un rouage qui avait toujours était là et auquel il n’avait encore jamais prêté attention. Il entra dans l’atelier.

    « Ça alors, l’Atric est là… »

    Il s’approcha et toucha. Une grincement mécanique retentit puis une voix accompagna des lettres émeraude projetée au dessus de l’orbe décoré.

    « ᐯᕮᑌIᒪᒪᕮᘔ ᕮᑎTᖇᕮᖇ ᒪᕮ ᗰOT ᗪᕮ ᑭᗩSSᕮ. »

    Antoine bascula en arrière, de peur d’avoir activé un piège. Mais voyant les lettres figées disparaître lentement, il comprit que la mécanicienne n’avait tout simplement pas fini de le régler. Il fallait le détruire, mais comment… Il se dit qu’il trouverait peut-être ce qu’il lui fallait autour de lui, et il se souvient tout à coup de son cours de la veille. Un barbecue.

    —-


    « Bonjour, fit l’alchimiste avec un clin d’oeil vers le chef de la guilde.
    — Oh, tu es en avance… répondit-il avec un sourire embrasé.
    — Mmh, j’ai peut-être mal réglé ma montre ? Enfin, ça nous laisse le temps de... discuter d’autre chose. Les obligations militaires peuvent attendre, n’est-ce pas ? »

    La belle alchimiste caressa les épaules de son patron du bout de ses doigts gantés. L’homme s’en saisit délicatement et embrassa la main de fer puis releva la tête vers cette belle femme.

    « Tu ne m’as jamais dit ce qu’il t’était arrivée… Cette main… Comment l’as-tu perdue ?
    — Une femme comme moi doit se battre pour arriver à ces fins. Et parfois, cela implique de grands sacrifices. »

    Elle recula et prit une chaise, laissant un froid derrière elle. Les jambes croisées, sa main droite posée sur sa prothèse métallique. Sûre d’elle, elle balaya son regard triste d’un grand sourire qui ravit le cœur du maître. Et elle sentit les yeux de ce pervers la déshabiller sauvagement. Comme une proie pétrifiée, elle se laissa griffer par les rétines désireuses de cet homme qu’elle trouvait répugnait. Pourtant elle n’avait que faire de son propre corps. La seule chose qui l’intéressait, c’était…

    « Enola ? J’avais jamais remarqué ce cadre... »

    Le cambrioleur l’avait fait tomber par accident et l’avait ramassé. Sous ce rectangle doré, le visage d’une fille dessiné à la main, mal dessiné. Mais il comportait de nombreux traits, précis et estompés, celui ou celle qui l’avait fait devait tenir à cette Enola. Son nom était inscrit en dessous, dans de lisses caractères gras entourés de fantômes du même nom, gommés, car imparfaits.

    « Concentre-toi sur ta mission Antoine ! »

    Il aperçut un bol posé sur une étagère en hauteur, et son instinct le guida vers celui-ci. Elle l’avait posé là après les explications, non ? Il s’en voulut de ne pas avoir écouté… Il se mit sur la pointe des pieds et tendit les bras pour l’attraper, mais jaugeant mal son équilibre, il en reversa un peu sur son veston.

    « Merde ! Purée, va falloir que je… Enfin bon tant pis, occupons-nous de l’Atric en premier. »

    Il partit vers l’atelier, le bol dans les mains, mais entendit soudain une voix familière chantonner. Elle revenait ! Dans la précipitation, il jeta le bol où il put et, ne pouvant trouver d’endroit où se cacher, s’assit sur le canapé feignant la tranquillité.

    La tutrice entra puis ferma la porte. Constant qu’elle n’était pas seule chez elle, elle se tourna pour verrouiller à double tour.


    « Si passionné qu’il refuse de prendre le seul jour de repos du mois ? J’en ai rarement eu, des élèves comme ça, lança la maîtresse en posant son gros manteau devant lui pour reboutonner son bustier, sans aucune gêne.
    — Je… euh… voilà… J’étais curieux à propos de cette fleur dont vous m’avait parlé hier !
    — Ah, la langue de dragon ? Tu m’avais pourtant l’air de dormir. C’est loin d’être la plus célèbre, mais on la croise souvent dans des encyclopédies botaniques, les plus fournies en tout cas. »

    Elle se rendit dans l’atelier pour se changer, continuant ses explications en parlant à travers l’encadrement de la porte.

    « Je ne sais pas si tu m’as écouté hier quand je te l’ai expliqué, mais la sève de cette fleur est grise, et malheureusement, c’est une vraie plaie à retirer des vêtements. Même de la peau. »

    Anxieux, le garçon cacha ses doigts sous ses cuisses, se maudissant d’avoir laissé apparente la tâche sur son veston. Il était cuit.

    « En fait, c’est marrant que tu me parles de cette fleur, qui a mis si longtemps a arriver… Tu pensais vraiment que j’allais attendre le jour de la livraison pour te faire un cours sur cette fleur ? J’aurais pu te parler de n’importe quelle autre plante, ou te montrer un peu de mécanique, toi qui n’y connaît rien. Quoique, je vois que tu t’y es essayé... »

    Elle sortit de l’atelier rhabillée, les yeux rivés sur l’orbe de l’Atric, puis elle l’emboîta dans sa prothèse métallique. Elle marcha vers le miroir pour refaire sa coiffure d’un air insouciant. Antoine restait le visage baissé, il savait où cette conversation mènerait.

    « Pfff… Vous êtes tous les mêmes, aucune subtilité, aucune patience. La livraison retardée hier, c’était un prétexte pour fouiller ton appartement. Garder tes ordres de mission, c’est pas très malins.
    — Pourquoi… avoir attendu plus d’un mois, j’imagine que vous aviez des doutes ?
    — Meh, cette guilde noire ne sert à rien ! Elle est riche mais ses services sont minables, tout le monde était soi-disant en mission. Selon moi, dit-elle avec une épingle dans la bouche, la pimbêche qui est morte la semaine dernière était jalouse de ma relation avec le maître et retardait tout ça. Quel dommage, un accident de bateau à voile…
    — Vous êtes horrible.
    — Mmh ? Non, je veux juste retrouver ma chère Enola. Mais tout le monde veut me mettre des bâtons dans les roues ! Raaah, si l’Atric ne marche pas, c’est à cause de cette espèce de brute qui m’a attaquée il y a deux mois. J’imagine que c’était un de vos membres ? Vous êtes d’une discrétion affligeante. Enfin, tu aurais dû dire à ta petite femme que tu ne la reverrai pas.

      Bingo.


    Ses cheveux enfin attachés, elle se tourna, un grand sourire aux lèvres, un regard glacial sans la moindre once de pitié dirigé vers Antoine. Il se leva, prit une grande inspiration. Il lui rendit le regard froid, outré par le manque de compassion de cette femme.

    « J’en ai plus qu’assez de votre petite guilde, et aujourd’hui elle perd un membre de plus ! »

    Elle dégaina un scalpel attaché à sa cuisse et se rua vers lui par dessus la table. Antoine fit un saut sur le côté et fit apparaître une épée lourde. En prenant appui sur son pied, il chargea aussitôt vers son adversaire qui, plus agile, se baissa pour planter son premier scalpel dans l’épaule. Mais l’épéiste se contenta d’un grincement puis attaqua à nouveau sa tutrice qui dû sauter au dessus du canapé vers la cuisine.

    « Ah, oups, j’ai loupé mon coup, j’ai toujours été nulle en biopsie...  »

    À nouveau il se jeta sur elle à corps perdu, laissant une ouverture digne d’un novice, mais dont la femme ne put profiter du fait du manque de place. Elle réussit cependant à planter un autre de ses scalpels dans la cuisse de son adversaire en passant derrière lui. Pourtant Antoine resta toujours aussi vif ; elle failli perdre un organe dans l’estoc qu’il lui porta. Mais confiante et détendue, elle n’avait fait qu’un pas de côté. Elle attrapa derrière elle un objet sphérique et sut parfaitement de quoi il s’agissait. L’homme tourna sur lui-même, désespéré, puis s’arrêta essoufflé en voyant son adversaire rêveuse.

    « J’espère que tu ne m’en voudras pas, ça fait longtemps que je ne me suis pas battue, j’ai envie d’y mettre un peu de théâtre. »

    Elle enfila ses lunettes et jeta l’objet sphérique sur le sol. La maison fut aussitôt remplie d’un épais gaz qui rendit toute visibilité nulle. Ne voulant se laisser approcher, Antoine donnait de larges attaques désordonnées, mais ses cris de détresse le rendait prévisible.

    « Ma chère Patricia, c’est leur de voir si tu fonctionnes enfin.
    — ᐯᕮᑌIᒪᒪᕮᘔ ᕮᑎTᖇᕮᖇ ᒪᕮ ᗰOT ᗪᕮ ᑭᗩSSᕮ.
    — Haha, ça m’est revenu tout à l’heure en embrassant le maître… Putréfaction69.
    — ᗷIᕮᑎᐯᕮᑎᑌᕮ. ᒪᗩᑎᑕᕮᗰᕮᑎT ᗪᕮS ᑭᗩᖇᗩᗰᕮ̀TᖇᕮS ᗪ'ᗩᑕTIᐯITᕮ́... ᗩᑎᗩᒪYSᕮ ᗪᑌ ᖇYTᕼᗰᕮ ᑕᗩᖇᗪIᗩᑫᑌᕮ... ᕮᖴᖴOᖇT ᑭᕼYSIᑫᑌᕮ ᗪᕮ́TᕮᑕTᕮ́... ᕮᑎᐯIᖇOᑎᑎᕮᗰᕮᑎT ᕼOSTIᒪᕮ ᗪᕮ́TᕮᑕTᕮ́... ᕮSTIᗰᗩTIOᑎ : SITᑌᗩTIOᑎ ᗪᕮ ᑕOᗰᗷᗩT.
    — Bon sang mais ferme là et dis-moi moi juste où il est...
    — ᖇᕮᑕᕼᕮᖇᑕᕼᕮ ᗪᕮ ᑕIᗷᒪᕮ ᕮᑎ ᑕOᑌᖇS... ᖇᕮᑕᕼᕮᖇᑕᕼᕮ... ᑕIᗷᒪᕮ ᗪᕮ́TᕮᑕTᕮ́ᕮ. ᐯᕮᖇᖇOᑌIᒪᒪᗩGᕮ. »

    Â travers l’épais brouillard gris qui le plongeait dans la solitude, Antoine vit apparaître deux lueurs vertes. Il devina la silhouette détendue de son adversaire, dont seul le regard lumineux et blafard fut visible. La voyant s’approcher lentement vers lui, une allumette à la main, il lâcha son arme et recula, jusqu’à être acculé.

    « Pitié… J’aime ma femme… Je ne veux pas mourir… »

    Tout prêt de son visage, le regard éblouissant de la meurtrière éclaira ses lèvres qui, dans un grand sourire, prononcèrent :

    « Bingo. »

    Et Antoine prit feu. La large tâche sur son veston s’embrasa d’un coup, consumant aussitôt le reste de ses vêtements, piégeant le pauvre Antoine dans une camisole de flamme. Prisonnier de sa chair fondue, le garçon recroquevillé sur le sol cessa de se débattre. Et sans émettre le moindre son, il essaya de prononcer le nom de sa bien aimée. Debout devant lui se tenait fièrement, le fantôme aux yeux luisant de l’alchimiste...

    « ᑕIᗷᒪᕮ ᕮ́ᒪIᗰIᑎᕮ́ᕮ. ᐯIᑕTOIᖇᕮ ᗪᕮ ᗰᕮᖇᖇY ᗯᗩᗪᒪᕮY. »


    Merry Wadley:


    Fiche de RP (c) Miss Yellow

    Revenir en haut Aller en bas

    Re: [Histoire] Jouer avec le feu par Nina Andersen Mer 23 Jan 2019, 00:19
    Nina Andersen
    Nina Andersen
    Briseuse de Mythes







    Correction time !
    UN TEXTE OMG OUIII !

    Je vais pas te cacher que je me soucie plus trop de la qualité objective des corrections, donc j’ai arrondi le nombre de lignes brutes à 290 histoire de. Ce qui te fait tout de même 2900 points ! Plus un rang S, valant 250 points, on obtient, attention calcul mental, 3150 points ! Bingo.

    ♦ Je ne sais pas trop si on peut parler de cohérence ici, mais à bien y réfléchir, le fil directeur concorde très bien avec... le passé dont il est inspiré– malgré une différence majeure. 90 points.

    ♦ Oui et non ? En tout cas je me suis laissée avoir comme une bleue ! 30 points.

    ♦ Comme susdit – je veux bien –, je me suis totalement laissée avoir. Mon cerveau n’a pas été assez intelligent, ou éveillé, pour comprendre le signal d’alerte... En tout cas, félicitations car pour un RP pondu sur un coup de tête, ça m’a vraiment plu ! En plus, tu pars de zéro et l’on apprend tout à la chute, donc niveau construction ma foi rien à dire. 400 points d’histoire parce que je suis gentille et totalement objective, si si.

    ♦ Très joli nouvel arrière plan ! Parfois, ça rend le texte vaguement compliqué à lire mais c’est négligeable au final. Bon choix de police, d’ailleurs ! 100 points.

    ♦ Hehe je ne sais pas si c’était un texte où l’humour avait beaucoup sa place, mais le personnage arrive à en mettre quand même, ce qui est fort appréciable. 100 points.

    ♦ Bon, c’est là que le bât blesse, mais peu importe, je ne serai pas très regardante et au point où on en est niveau RP et aethernanos aujourd’hui, c’est pas bien grave. Pas mal de fautes assez grosses et pas franchement jolies, mais vu l’heure et mon inébranlable tolérance, je t’accorde 200 points.

    Ce qui nous fait un total de 4070 aethernanos qui viennent rejoindre tes rangs, soldat Liesel.

    by Nina

    Revenir en haut Aller en bas

    Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut




    - Sujets similaires